Les Annales du Disque Monde, tome 1 : La huitième couleur
Titre : La huitième couleur
Cycle : Les annales du Disque Monde, tome 1
Auteur : Terry Pratchett
Éditeur : L’Atalante / Pocket
Date de publication : 1993 / 2011
Synopsis : Dans une dimension lointaine et passablement farfelue, un monde en forme de disque est juché sur le dos d’une tortue. À Ankh-Morpork, l’une des villes de ce Disque-Monde, les habitants croyaient avoir tout vu. Et Deuxfleurs avait l’air tellement inoffensif, bonhomme chétif fidèlement escorté par un Bagage de bois magique circulant sur une myriade de petites jambes. Tellement inoffensif que le Praticien avait chargé le calamiteux sorcier Rincevent de sa sécurité dans la cité quadrillée par la guilde des voleurs et celle des assassins ; mission périlleuse et qui va les conduire loin : dans une caverne de dragons et peut-être jusqu’aux rebords du Disque. Car Deuxfleurs appartenait à l’espèce la plus redoutable qui soit : c’était un touriste…
Rincevent songea que si Deuxfleurs rencontrait la plupart des clients du Tambour, il ne rentrerait jamais chez lui, à moins d’habiter en aval du fleuve et d’y passer au fil du courant.
Imaginez un monde qui tiendrait sur le dos de quatre gigantesques éléphants, eux mêmes installés sur une immense tortue. Imaginez ensuite que cet univers soit peuplé de dieux, de dragons, de trolls marins, de magiciens plus ou moins doués et de héros bodybuildés balaises avec une épée mais beaucoup moins avec des mots de plus de deux syllabes. Imaginez maintenant qu’un touriste débarque dans tout ce bazar avec dans l’idée de rapporter tout un tas de souvenirs et de vivre des aventures exceptionnelles, tout ça sans bien sûr réaliser les périls que son attitude (et surtout son bagage…) lui font courir. Le postulat de départ est original, difficile de ne pas en convenir, et la renommée qu’a depuis acquis la série (qui compte aujourd’hui plus d’une trentaine de tomes) ne manquera pas de susciter la curiosité de tout bon amateur de fantasy. Ce fut en tout cas mon cas, même si je dois avouer que la découverte ne fut pas aussi marquante que je l’espérais. Terry Pratchett possède une imagination débordante, aucun doute là dessus. Rien que dans ce premier tome d’à peine trois cent pages, les mésaventures des deux protagonistes nous entraînent de la ville mal famée dAnkh-Morpork jusqu’au Bord du monde en passant par le pays des dragons, une forêt peuplée de dangereuses créatures, un temple maléfique, une île paradisiaque… : bref, on voit du pays !
Ces changements de décor permanents donnent à ce premier volume un aspect un peu « brouillon », comme si le cerveau de l’auteur fourmillait d’idées et qu’il avait été tenté d’en caser le plus possible ici, au dépend de la cohérence de son intrigue. Le succès de la série s’explique cela dit essentiellement par son humour et certaines trouvailles sont effectivement cocasses (le personnage de la Mort et de son « intérimaire » semblent notamment prometteurs). L’auteur se moque aussi gentiment des principaux clichés de la fantasy, que ce soit le bestiaire traditionnel ou encore les étapes incontournables dans ce type d’histoire comme celle du guerrier barbare volant au secours de la belle (et forcément dénudée) princesse. De l’humour il y en a donc, mais j’y ai malheureusement été peu sensible : certaines idées prêtent bien à sourire mais on est loin de la franche rigolade à laquelle je m’attendais (mais peut-être est-ce seulement le démarrage qui est un peu lent…). Deuxfleurs et Rincevent sont pour leur part des personnages prometteurs mais le récit a tellement tendance à partir dans toutes les directions qu’on a à peine le temps de se familiariser avec de nouveaux acteurs ou de nouveaux décors qu’on est déjà passé aux suivants.
Ce premier tome des « Annales du Disque Monde » regorge d’idées plus originales les unes que les autres qui donnent à l’univers créé par Terry Pratchett une richesse peu commune. L’intrigue est cependant trop confuse et le rythme trop effréné pour qu’on prenne pour le moment véritablement plaisir à suivre les aventures de cet improbable duo. Mais peut-être la suite se révélera-t-elle plus divertissante…
Voir aussi : Tome 2
Autres critiques : Chiwi (Les Lectures de Chiwi)
Aucun commentaire
Apophis
Ta critique confirme mon sentiment, qui justifie le fait que je ne me sois jamais lancé là-dedans, malgré le statut culte du cycle : c’est beaucoup trop farfelu et ça part trop dans tous les sens pour moi.
Boudicca
C’était ce que je craignais aussi et malheureusement ça s’est confirmé. J’ai encore le tome 2 qui m’attend mais je ne suis pas franchement motivée pour enchaîner sur la suite… (il paraît qu’à partir du tome 3 ça devient vraiment bien…)
bibousiq
Le tome 1 et le tome 2 ne sont vraiment pas les plus représentatifs du reste de la saga. On y sent que Terry Pratchett lui-même tâtonne un peu et se cherche. Je pense moi aussi qu’à partir du tome 3, le style s’est bien mieux amélioré.
Boudicca
Merci du conseil, je vais peut-être pousser jusque là dans ce cas 🙂
Jean
Pareil pour moi…Un peu trop déjanté…
Boudicca
Contente de voir que je ne suis pas la seule à ne pas avoir accroché 🙂
Belzaran
J’ai adoré dès le premier ! Certainement un peu brouillon et qui part dans tous les sens, mais quel humour !
Boudicca
C’est sûr que certaines idées sont vraiment bien trouvées 🙂
belette2911
Depuis le temps que je me dis que je devrais lire cet auteur… j’hésite là !
Boudicca
Si ça peut t’encourager la lecture est très rapide et ça reste divertissant malgré tout. C’est juste que je m’attendais à complètement autre chose en terme d’humour
belette2911
Bon, puisque tu insistes et que tu vends bien le produit… 😆 Je dois au moins essayer 😉
Lutin82
J’ai tenté le Disque monde il ya un bout de temsp, et je n’ai pas du tout accroché. En fait, tout ce qui touche l’humour farfelu et potache ne fonctionne pas du tout avec moi.
Du coup, c’ets un non et tu confirmes que je vais me tenir à l’écart.
Boudicca
Voilà, je pense que c’est la même chose pour moi aussi 🙁