Siegfried, tome 3 : Le crépuscule des dieux
Titre : Le crépuscule des dieux
Série : Siegfried, tome 3
Scénariste et dessinateur : Alex Alice
Éditeur : Dargaud
Date de publication : 2011
Synopsis : Alors que le pouvoir de l’Or étend sa corruption et que la Terre est à l’agonie, Siegfried et Mime arrivent enfin au seuil de l’antre du dragon. Un combat titanesque va s’engager entre le jeune homme qui ne craint pas les dieux et le terrible monstre que l’avidité a rendu fou.
Des forêts de cristaux. Des prairies de quartz sous un ciel d’améthyste… De juteux filons de fer et de cuivre… Tu verras, les grottes de Mime n’ont rien à envier à la surface. Pas de pluie, pas de neige collante, pas d’affreux soleil.
« Il n’y a pas d’espoir, la mort est la seule fin. Il n’y a pas d’espoir, seulement l’oubli. Voilà, tu es un homme à présent. Embrasse ton néant. » Après un voyage semé d’embûches à travers une forêt magique, des marais et des montagnes habitées par des géants, Siegfried arrive au terme de sa quête. C’est l’heure du combat tant attendu entre le jeune guerrier et le dragon Fafnir duquel dépend la survie même de la Terre. Et ce n’est malheureusement pas la seule bataille que notre protagoniste aura à mener : cette fois c’est au tour d’Odin de choisir entre son amour pour la Terre, personnifiée ici sous les traits d’une magnifique femme, et la toute puissance que lui procurerait la maîtrise de l’or… Seulement de ce choix dépend aussi la survie de Siegfried ainsi que la réponse à la question qu’il se pose depuis sa naissance : où se trouve le reste de son peuple ? « Le crépuscule des dieux » est le dernier tome venant conclure la trilogie consacrée au légendaire Siegfried, grand héros germanique auteurs de nombreux exploits et que l’on a pu suivre durant l’enfance et maintenant à l’heure de remporter sa première grande victoire. Sans surprise, Alex Alice nous offre un final à la hauteur qui vient clore avec succès cette série de bandes dessinées de très bonne facture. On retrouve ici de nombreuses références à la mythologie nordique/germanique dont l’auteur s’est inspiré pour certains de ses personnages comme le nibelung Mime, la Walkyrie, la völva ou encore le puissant dieu Odin.
Ce troisième album se fait aussi beaucoup plus épique, le combat opposant Siegfried au dragon occupant l’essentiel de l’ouvrage. Et quel combat ! Les graphismes d’Alex Alice rendent parfaitement l’intensité de la lutte entre cet humain certes bien bâti mais complètement insignifiant comparé à ce monstrueux saurien doté d’une force et d’une sauvagerie que l’on ressent presque à travers certaines planches. Les décors sont eux aussi toujours aussi prompts à enflammer l’imagination du lecteur : après la forêt et ses loups, les marécages et ses sortilèges et les montagnes et ses géants, c’est désormais le palais des brumes que vont explorer les deux voyageurs. Un endroit familier pour Mime, le Nibelung, puisqu’il s’agissait de sa demeure et de celle de son peuple avant que Fafnir ne se transforme en dragon et ne les pousse tous à la fuite. Et on comprend vite l’empressement manifesté par la drôle de créature à l’idée de regagner ses grottes. Le paysage est en effet saisissant, avec tous ces minerais et pierres précieuses émergeant des parois et illuminant de rose, de bleu ou de vert ces cavités qui n’ont plus rien de sombres ou d’oppressantes. Si les derniers rebondissements sont pour la plupart prévisibles, on ne peut s’empêcher de s’attrister du sort tragique réservé à certains des personnages. La dernière partie de l’album est d’ailleurs un peu plus classique mais nous permet malgré tour de refermer l’ouvrage sur une note plus optimiste ce qui n’est finalement pas plus mal.
« Le crépuscule des dieux » s’inscrit dans la droite lignée des précédents tomes et parvient donc sans mal à remporter l’adhésion du lecteur. Si vous êtes amateurs de mythologie nordique et de fantasy, n’hésitez pas à vous lancer, vous ne regretterez pas la découverte.