Isabellae, tome 5 : La geste des dieux obscures
Titre : La geste des dieux obscures
Série : Isabellae, tome 5
Scénariste : Raule
Dessinateur : Gabor
Éditeur : Dargaud
Date de publication : 2016 (septembre)
Synopsis : Isabellae s’apprête à livrer bataille aux côtés de ses parents celtes. Face à eux, ce ne sont pas les Normands qui apparaissent, mais des monstres par centaines, tout droit sortis de terre : les dieux Formoires, ces premiers habitants de l’île d’Émeraude, qui y ont semé la terreur pendant des siècles avant d’être renvoyés d’où ils venaient. Les Celtes vont devoir choisir : esclave des Normands, vassaux des dieux ou… hommes libres.
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Elle en a parcouru du chemin, Isabellae, depuis qu’on a fait sa connaissance. De chasseuse de prime en quête de sa sœur dans un Japon fantasmé la voici devenue le fer de lance d’une révolte opposant à l’autre bout du monde les Celtes aux Normands. Avec l’Irlande on reste certes dans un décor insulaire, seulement le changement d’ambiance est tout de même assez radical. En effet, si le précédent tome qui voyait l’arrivée de l’héroïne en Europe était déjà un cran en dessous du reste de la série tout en restant de bonne facture, ce cinquième opus est pour sa part plutôt décevant. Les effets positifs du dépaysement sont désormais passés et on ne peut s’empêcher de regretter les décors des premiers tomes, plus lumineux et plus originaux. Avec « La geste des dieux obscures » Raule et Gabor inaugurent également l’arrivée de nouveaux protagonistes : les Formoires, divinités terrifiantes qui peuplaient l’île il y a des siècles et qui sont aujourd’hui bien décidées à asseoir à nouveau leur domination. Ce qui devait être l’affrontement ultime opposant les Celtes et les Normands prend ainsi un tout autre tour. Désormais ce sont les dieux contre les hommes, envahisseurs comme autochtones.
L’essentiel de l’intrigue de ce cinquième volume se déroule ainsi en l’espace de quelques heures seulement et ne se concentre que sur une seule et unique bataille. Alors certes les planches représentants des scènes de combat sont toujours aussi impressionnantes visuellement, seulement cette abondance d’action nuit au rythme du récit et limite considérablement l’implication du lecteur. Tout est survolé et tout va donc beaucoup trop vite : les lignes de dialogue se font de plus en plus rares si bien que les relations entretenues entre les différents personnages stagnent et ne parviennent plus à toucher le lecteur. La disparition pourtant dramatique de certains d’entre eux n’arrivent même pas à réveiller l’empathie du lecteur, complètement submergé par cette débauche de scènes d’action. Au nombre des déceptions figure également la représentation des Formoires qui ne sont absolument pas convaincants et dont la morphologie plus qu’étrange renforce encore davantage l’impression de désordre qui s’installe dès le début de la bataille. Le final est encore une fois spectaculaire et multiplie les interrogations auxquelles les auteurs auront à répondre dans le prochain album qui devrait clore la série.
Petite déception donc que ce cinquième tome qui, à trop vouloir miser sur l’action, finit par occulter complètement les personnages. C’est d’autant plus dommage que la série touche presque à son terme : espérons maintenant que le dernier opus se montrera d’aussi bonne qualité que les trois premiers albums.
Aucun commentaire
belette2911
Je me louerais bien les 4 premiers tomes !
Boudicca
Tu peux y aller, le début de la série est vraiment sympa 🙂