Le Cycle des Princes d’Ambre, tome 4 : La main d’Obéron
Titre : La main d’Obéron
Cycle : Le cycle des Princes d’Ambre, tome 4
Auteur : Roger Zelazny
Éditeur : Denoël / Folio SF
Date de publication : 1979 / 2015
Synopsis : Un péril mortel menace le royaume d’Ambre. Une lèpre noire envahit inexorablement la Marelle, ce labyrinthe magique qui permet aux membres de la famille royale de voyager d’ombre en ombre et de manipuler le temps. Est-ce le fait d’un des princes qui, avide de pouvoir, n’hésiterait pas à mettre en jeu l’existence même du royaume ?Faut-il y voir l’intervention des puissances maléfiques qui hantent les Cours du Chaos ? Ou bien la main d’Oberon, le roi disparu dont les princes d’Ambre redoutent jusqu’au souvenir ?
Levant alors les yeux, je vis Tir-na Nog’th perdre un peu de sa transparence, ternissant les étoiles qui se trouvaient derrière elle. Au même moment l’escalier s’affermit sous mon pied. Je le parcourus du regard : tantôt translucide, tantôt transparent, étincelant, il s’élevait maintenant sans interruption jusqu’à la ville silencieuse qui flottait au-dessus de la mer. Si je le souhaitais, je pouvais faire quelques pas de plus sur cet escalator céleste et gagner le royaume des rêves concrétisés, des névroses bipèdes et des prophéties douteuses, la cité lunaire où les souhaits étaient exaucés d’une façon ambiguë, la ville au temps déformé, à la beauté blafarde.
Vous pensiez qu’au fil des tomes le cycle de Zelazny deviendrait progressivement moins addictif ? Que vous commenciez enfin à bien saisir les motivations et la personnalité de chacun des nombreux personnages ainsi que la gravité de l’enjeu dont il était question jusqu’ici ? Perdu ! « La main d’Obéron », quatrième opus du « Cycle des Princes d’Ambre », est, en ce qui me concerne, encore meilleur que ses prédécesseurs, et ce n’est pas peu dire ! On y retrouve notre narrateur, Corwin, pour qui l’accession au trône d’Ambre au dépend des autres héritiers d’Obéron est devenu le moindre des soucis. Car c’est désormais l’existence même de la cité qui se trouve menacée par les manigances ourdies par l’un de ses frères et sœurs qui a volontairement cherché à endommager la Marelle, ce puissant labyrinthe grâce auquel les membres de la famille royale pouvaient jusqu’à présent manipuler les ombres à leur guise et ainsi voyager de monde en monde. Comme dans le précédent volume, la grande question est de savoir qui peut bien être le coupable. Sauf que lorsqu’on a affaire à un tel panier crabe, difficile de voir au-delà des vieilles rancœurs, des mensonges, des demi-vérités et des tromperies qui sont le lot quotidien de cette famille depuis des siècles.
Zelazny prouve à ceux qui en doutaient encore qu’il maîtrise son récit d’une main de maître et qu’il n’est pas prêt d’avoir révéler tous les secrets de son univers. Celui-ci prend d’ailleurs davantage d’ampleur à mesure que l’on découvre de nouveaux lieux à l’image de la cité lunaire de Tir-na Nog’th, de la Marelle originelle protégée par un bien étrange gardien, ou encore de l’inquiétante Cours du Chaos. On découvre également dans ce quatrième tome que certaines des hypothèses échafaudées par le narrateur et ses alliés pour expliquer les événements des précédents tomes (notamment l’amnésie de Corwin et la fin de son exil sur Terre) s’avèrent en fait complètement erronées si bien que les alliances entre frères et sœurs ne cessent d’évoluer : ceux à qui on croyait pouvoir faire confiance deviennent désormais suspects tandis que les ennemis d’autrefois se révèlent finalement moins nuisibles qu’on pouvait s’y attendre. On assiste également à un agrandissement de la famille princière avec l’arrivée d’une nouvelle génération au moins aussi retorses que la précédente. Zelazny nous entraîne donc de rebondissements en rebondissements jusqu’à un final grandiose qui vous laisse comme deux ronds de flan avec comme toujours la même envie irrépressible : entamer aussitôt le volume suivant.
Avec « La main d’Obéron » Zelazny nous offre un quatrième tome qui surpasse à mon sens tous les autres, ce qui n’est pas un mince exploit. L’univers d’Ambre se révèle toujours aussi immersif et les relations entres ces frères et sœurs tellement complexes et ambiguës qu’il est impossible de ne pas se laisser prendre à leurs dangereux jeux de pouvoirs. Inutile du vous dire que j’enchaîne immédiatement avec la suite.
Voir aussi : Tome 1 ; Tome 2 ; Tome 3 ; Tome 5 ; Tome 6 ; Tome 7 ; Tome 8 ; Tome 9 ; Tome 10
Aucun commentaire
lorhkan
Le meilleur volume parmi les cinq premiers, sans aucun doute.
Et ce cliffhanger de fin, énorme !
Boudicca
Je plussoie 🙂