Fantasy

Aeternia, tome 1 : La marche du prophète

Aeternia tome 1

Titre : La marche du prophète
Cycle : Aeternia, tome 1
Auteur : Gabriel Katz
Éditeur : Scrinéo
Date de publication : 2015

Synopsis : Leth Marek, champion d’arènes, se retire invaincu, au sommet de sa gloire. Il a quarante ans, une belle fortune et deux jeunes fils qu’il connaît à peine. C’est à Kyrenia, la plus grande cité du monde, qu’il a choisi de les élever, loin de la violence de sa terre natale. Lorsqu’il croise la route d’un culte itinérant, une étrange religion menée par un homme qui se dit prophète, l’ancien champion ignore que son voyage va basculer dans le chaos.Dans le panier de crabes de la Cité mère qui prêche la Grande Déesse, où les puissants du Temple s’entredévorent, une guerre ouverte va éclater entre deux cultes, réveillant les instincts les plus noirs. La hache de Leth Marek va de nouveau tremper dans le sang…

Note 3.5

– Si on m’avait dit qu’un morceau de volaille me mettrait dans cet état, répondit le champion en humant ce festin.
– C’est le miracle d’Ochin. Avant, tu avais une bonne vie et tu faisais la gueule, aujourd’hui tu manges de la merde et tu es content !

 

Cela faisait un moment que les romans de Gabriel Katz titillaient ma curiosité et après avoir lu et apprécié sa nouvelle parue dernièrement dans l’anthologie « Trolls et légendes », j’ai finalement jeté mon dévolu sur son diptyque « Aeternia ». L’auteur y met en scène un certain Leth Marek, gladiateur à la retraite bien décidé à tirer un trait sur son passé de combattant et à renouer des liens avec ses deux jeunes fils qu’il ne connaît que très peu. Sa rencontre avec une troupe itinérante vouant un culte à un dieu depuis longtemps oublié mais apparemment revenu aux goûts du jour va cependant complètement bouleverser ses plans et faire prendre un tour tragique au voyage. Voilà notre héros embourbé bien malgré lui dans un conflit d’ordre politique et religieux opposant les adorateurs d’Ochin à ceux de la Grande Déesse, culte officiel de la cité de Kyrénia qui entend bien ne pas laisser ces « hérétiques » répandre leurs idées subversives parmi la population de la capitale. L’intrigue ne brille pas par son originalité mais reste assez bien construite pour garder constamment en éveil l’intérêt du lecteur. On peut notamment saluer l’absence de toute vision manichéenne de la part de l’auteur, écueil pourtant fréquent lorsqu’il est question de confronter deux croyances. Cette fois il n’y en a pas une pour racheter l’autre, les deux ordres n’hésitant pas à employer des méthodes très différentes mais toutes aussi discutables pour parvenir à leurs fins.

Le lecteur appréciera aussi certainement le rythme soutenu du récit qui va de péripéties en péripéties sans guère de temps morts. L’action se calme cela dit suffisamment pour laisser la place à des scènes plus intimistes qui donnent à l’auteur l’opportunité d’approfondir la psychologie de ses personnages. Ceux-ci sont d’ailleurs sans doute la plus grande réussite du roman : le protagoniste et les personnages secondaires sont bien campés et on ne tarde pas à s’y attacher, quand bien même une part d’ombre plane encore sur leur passé ou leurs motivations. J’ai pour ma part une petite faiblesse pour Desmeon, guerrier volontiers crâneur mais néanmoins efficace et bourré d’humour. C’est d’ailleurs l’un des autres points forts du roman : la qualité de ses dialogues et leur humour. Les bonnes répliques fusent et feront à plusieurs reprises monter le sourire aux lèvres du lecteur, ravi d’assister à la complicité naissante entre les personnages. Malgré la légèreté du ton employé, l’auteur se plaît cependant à nous rappeler par le biais de quelques scènes marquantes que le roman lorgne davantage du côté du tragique plutôt que du comique. La scène finale, notamment, bien que pas véritablement surprenante, n’en reste pas moins saisissante pour le lecteur qui ne s’attendait peut-être pas à ce que l’auteur aille aussi loin…

 

Gabriel Katz signe avec ce premier tome d’Aeternia un roman bourré de qualités. Une intrigue bien maîtrisée, des personnages attachants, des dialogues percutants… : tout ce qu’il faut pour que le lecteur passe un agréable moment. L’auteur pose ainsi de solides bases pour la suite de son récit, d’autant que la fin laisse planer un si grand suspens qu’il devient presque impossible de ne pas se ruer sur le second volume sitôt la dernière page refermée.

Voir aussi : Tome 2

Autres critiques : Blog-O-Livre ; Célindanaé (Au pays des Cave Trolls) ; John Evasion (Evasion Imaginaire) ; L’ours inculte ; Lutin82 (Albédo – Univers imaginaires) ; Le blog de Ptitelfe

Critique réalisée dans le cadre du Challenge Francofou 3 et du Challenge ABC Littératures de l’Imaginaire 2016

Double Challenge

Antiquiste passionnée d’art, de cinéma, de voyage et surtout grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement).

6 commentaires

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