Fantastique - Horreur

Le protectorat de l’ombrelle, tome 4 : Sans coeur

Le protectorat de l'ombrelle, Sans coeur

Titre : Sans cœur
Cycle : Le protectorat de l’ombrelle, tome 4
Auteur : Gail Carriger
Éditeur : Orbit / Le livre de poche
Date de publication : 2012 / 2014

Synopsis : Lady Alexia Maccon a de nouveau des problèmes. Mais cette fois, elle n’y est vraiment pour rien. La reine est menacée par un fantôme fou. Alexia se charge de l’enquête qui va la faire remonter jusque dans le passé de son époux. Pendant ce temps, sa sœur rejoint le mouvement des suffragettes, Madame Lefoux met au point sa dernière invention mécanique et des porcs-épics zombies envahissent Londres, le tout une nuit de pleine lune. Sans compter qu’Alexia doit déceler ce qui a élu résidence dans le deuxième dressing préféré de Lord Akeldama. Alexia découvrira-t-elle à temps qui tente d’assassiner la reine Victoria ?

Note 3.0

-C’est ma calèche, se sentit obligée d’ajouter lady Maccon. Si quelqu’un doit sortir, c’est vous !
Elle sentit que l’enfant poussait vers le bas. Elle regarda son ventre.
-Non, pas toi ! Je refuse de commencer notre relation par de la désobéissance. Celle de ton père me suffit !

 

Après son séjour mouvementé en Italie, voilà Lady Alexia Maccon de retour à Londres, plus influente et surtout plus enceinte que jamais. Si l’héroïne n’était déjà pas particulièrement évidente à gérer dans son état normal, on vous laisse imaginer ce que cela donne avec un « désagrément embryonnaire »… On retrouve avec plaisir le personnage d’Alexia accompagnée de sa cohorte habituelle de loups-garous, vampires, fantômes et j’en passe, tous cohabitant tant bien que mal dans cette Londres du XIXe siècle légèrement revisitée. Il faut toutefois admettre que l’auteur ne s’est pas foulée concernant l’intrigue de ce quatrième tome puisque l’héroïne est à nouveau confrontée à un épisode sur lequel elle avait déjà enquêtée dans un précédent opus. De plus, la grossesse avancée du personnage rendant le moindre de ses déplacements compliqués, la grande majorité du roman prend place dans un salon, ce qui, à défaut d’être ennuyeux, n’en est pas non plus follement trépidant. L’humour, lui, est heureusement toujours bien présent. Quant au côté « bonne société londonienne respectueuse des conventions », il est relativement plaisant, du moins lorsqu’il est bien dosé. Or, on est souvent à deux doigts de l’overdose. Un exemple tout simple mais ô combien récurrent et agaçant : toutes les phrases de lady Maccon commencent systématiquement par un « oh mon dieu », expression utilisée aussi bien pour commenter l’arrivée d’un événement dramatique que pour s’indigner d’une impardonnable faute de goût ou d’une entorse aux « bonnes mœurs ».

D’une jeune femme têtue et indépendante n’hésitant pas à bousculer quelques traditions au passage, Alexia Tarabotti semble avoir évolué au fil des tomes en une parfaite petite épouse bourgeoise. Malgré le rocambolesque des situations dans lesquelles elle ne manque pas de continuer à se retrouver, notre héroïne a perdu en cours de route une partie de son piquant. Désormais le moindre « écart » aux conventions imposées par la société de l’époque entraîne une réaction outrée de la part de l’intéressée, que ce soit lorsque sa meilleure amie lui annonce son projet de devenir actrice ou encore lorsqu’elle apprend que sa sœur possède des accointances avec une association de lutte pour les droits des femmes. Les personnages féminins sont d’ailleurs globalement décevants car mis en scène de manière trop caricaturales : Alexia devient de plus en plus caractérielle, sa sœur ne s’intéresse à l’égalité homme/femme que pour pouvoir batifoler plus facilement avec tous les beaux garçons croisant son chemin, Ivy est d’une frivolité affligeante, quant à Mme Lefoux, inventrice française un peu plus sensée et complexe que ses consœurs, on ne peut pas dire qu’elle brille dans ce tome-ci par son intelligence. Les personnages masculins viennent heureusement rehausser le niveau, l’auteur nous proposant cette fois une galerie de portraits plus pittoresques les uns que les autres. Il faut dire qu’entre l’exubérant Lord Akeldama, l’imperturbable Floote ou encore le très efficace bêta de la meute de Woolsey, il y en a pour tous les goûts !

 

Malgré ces quelques bémols qui tiennent pour la plupart à un excès de zèle de la part de l’auteur, on passe un bon moment à la lecture de ce quatrième tome qui séduit avant tout par son humour très « britich ». L’intrigue générale, elle, avance peu bien que Gail Carriger ne soit pas spécialement avare en révélations. Nul doute que le cinquième et dernier opus saura satisfaire la curiosité des lecteurs et lèvera le voile sur les derniers mystères planant encore concernant le passé de notre héroïne et son état de paranaturel.

Voir aussi : Tome 1 ; Tome 2 ; Tome 3 ; Tome 5

Autres critiques : Sia (Encres & Calames)

Passionnée d'histoire (surtout le XIXe siècle) et grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement) mais aussi d'essais politiques et de recherches historiques. Ancrée très à gauche. Féministe.

Aucun commentaire

  • Lupa

    Je n’en suis encore qu’à l’aube du deuxième tome, et je ne sais pas si j’irai jusqu’à celui-ci ^^ Mais je sais par contre que je garde cette saga pour les petits moments de blues ! Souhaitons que les prochains remplissent bien leur office de divertissement souhaité ;–)

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