Fantasy

La trilogie Loredan, tome 1 : Les couleurs de l’acier

Les couleurs de l'acier

Titre : Les couleurs de l’acier
Cycle : La trilogie Loredan, tome 1
Auteur : K. J. Parker
Éditeur : Bragelonne / Folio SF
Date de publication : 2005 / 2010

Synopsis : À Périmadeia, les affaires pénales se soldent par un duel à mort. Bardas Loredan est avocat, suffisamment bon pour être encore en vie après dix ans au service de la justice. Pourtant, la mort se rapproche un peu plus à chaque procès et l’heure de la retraite semble arrivée. Malheureusement pour Loredan, c’est le moment que choisissent les redoutables hommes des plaines pour se lancer à l’assaut de la ville. En tant qu’ancien militaire, la défense de la cité, prétendument imprenable, lui est confiée. Ce ne sera pas une mince affaire, d’autant que les traîtrises et la magie s’en mêlent…

Note 3.0

La seule chose encourageante qu’on puisse affirmer à propos de la jeunesse, c’est que nous finissons tous par en sortir.

 

Premier tome d’une trilogie de fantasy signée K. J. Parker, « Les couleurs de l’acier » nous entraîne à la découverte de Périmadeia, cité cosmopolite dans laquelle les affaires pénales sont réglées par des avocats payés pour s’affronter non pas par plaidoiries interposées mais bel et bien par l’épée. Un métier pour lequel Bardas Loredan excelle, même si l’heure de la retraite se fait de plus en plus sentir. Je ressors assez mitigée de cette lecture car si j’ai vraiment beaucoup aimé le début et la fin du roman, j’avoue m’être un peu ennuyée entre les deux… Tout commence pourtant très bien : le décor est bien planté et l’idée des duels d’avocats original, quant au protagoniste il se révèle rapidement attachant quoique qu’assez mystérieux. Seulement, une fois la situation initiale exposée et les différents éléments de l’intrigue mis en branle, c’est un petit peu le calme plat. L’auteur se perd alors souvent dans de longues descriptions concernant la meilleure manière de forger une épée, le mécanisme des catapultes ou la taille des flèches ce qui, pour passionnant que ce soit, nuit considérablement au rythme du récit. On a bien souvent du mal à se départir de l’impression que l’auteur cherche avant tout à meubler, histoire de faire monter l’impatience du lecteur jusqu’à ce qu’arrive enfin l’événement qui apparaît dès le départ comme inévitable. Et c’est justement lorsque l’événement en question a finalement lieu que le roman redevient passionnant.

L’auteur nous dépeint alors quelques affrontements, pas vraiment de manière épique mais plutôt avec la même rigueur et la même précision avec laquelle elle tentait déjà de nous expliquer les étapes de la forge d’une épée, et cela fonctionne plutôt bien. Les personnages sont pour leur part encore trop peu développés pour qu’on s’y attache vraiment mais il est indéniable que la plupart possèdent un gros potentiel. C’est notamment le cas du héros (et heureusement) mais aussi de son frère, plus effacé mais au moins aussi complexe et torturé que son cadet, ainsi que de la clerc Athli, prometteuse même si trop en retrait pour le moment. Je n’ai en revanche pas du tout été convaincue par le personnage de Temrai, le jeune leader des clans des plaines dont les excuses avancées pour expliquer la mise en danger de tout son peuple pour une simple vengeance personnelle m’ont parue bien légères. Le problème c’est que se sont justement autour de ses motivations que repose toute l’intrigue de ce premier volume, ce qui a en partie contribué à doucher mon enthousiasme. Il en va d’ailleurs de même pour tout ce qui concerne la « magie » dont les personnages semblent faire ici grand cas mais dont on aurait, de mon point de vue, aisément pu se dispenser sans que cela nuise à la compréhension et à la densité de ce premier tome. Mais peut-être s’agit-il là d’éléments qui trouveront leur intérêt dans les volumes suivants…

 

K. J. Parker signe avec « Les couleurs de l’acier » un premier tome qui, s’il ne parvient pas tout à fait à remporter l’adhésion du lecteur, pose malgré tout les bases d’un univers prometteur à propos duquel on ne peut s’empêcher de se montrer curieux. Le dernier quart du roman parvient d’ailleurs à suffisamment raviver l’intérêt du lecteur pour l’encourager à poursuivre cette trilogie qui, malgré quelques imperfections, ne commence malgré tout pas si mal.

Voir aussi : Tome 2 ; Tome 3

Autres critiques : Apophis (Le culte d’Apophis) ; Blackwolf (Blog-O-Livre) ; Lhisbei (RSF Blog)

Passionnée d'histoire (surtout le XIXe siècle) et grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement) mais aussi d'essais politiques et de recherches historiques. Ancrée très à gauche. Féministe.

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