Le Paris des Merveilles, tome 2 : L’élixir d’oubli

Les fans de Pierre Pevel en général, et les lecteurs ayant apprécié « Les Enchantements d’Ambremer » en particulier, seront ravis d’apprendre que la suite des aventures du mage Louis Griffont et de sa belle acolyte la baronne de Saint-Gil sont à nouveau disponibles en librairie. Grâce aux éditions Bragelonne qui ont fait le choix de rééditer l’ensemble de la série (avec un troisième tome inédit), on peut donc désormais découvrir « L’élixir d’oubli » sans avoir à débourser une somme astronomique (le roman était depuis des années en rupture d’édition et vendu à prix d’or sur Amazon et autres sites marchands en ligne). Outre la qualité de l’objet-livre en lui-même, le lecteur appréciera de replonger dans le « Paris des Merveilles » imaginé par Pierre Pevel pour une nouvelle enquête. L’intrigue se déroule cette fois à deux époques distinctes : le Paris du début du XXe siècle et celui du XVIIIe où une conspiration menace le précaire équilibre entretenu entre notre monde et celui d’Ambremer. S’il a l’avantage de donner davantage d’épaisseur à l’univers de l’auteur, ce second volume se révèle en ce qui me concerne légèrement en deçà de son prédécesseur dans lequel le rythme m’avait semblé mieux maîtrisé et les rebondissements moins prévisibles.

Le roman n’en demeure pas moins divertissant et ce en grande partie grâce au décor imaginé par l’auteur, cette ville de Paris version « fantasy » avec ses sirènes folâtrant dans la Seine, ses arbres dotés de parole et friands de commérages, ses trolls gardant les ponts de la capitale, et bien évidemment sa Tour Eiffel en bois magique. Le style de l’auteur est lui aussi particulièrement rafraîchissant et accentue le ton volontiers humoristique du récit dans lequel le narrateur n’hésite d’ailleurs pas à s’adresser directement aux lecteurs afin d’excuser une éventuelle ellipse temporelle ou une révélation inattendue. Le duo principal constitué du mage Louis Griffont et de la baronne de Saint-Gil fonctionne cette fois encore à merveille, et on appréciera d’ailleurs l’occasion qui nous est donnée ici d’en apprendre davantage sur leur passé et surtout d’obtenir des détails concernant leur rencontre. On retrouve également avec grand plaisir la multitude de personnages secondaires récurrents de la série : le raffiné mais pédant chat ailé Azincourt, le duo dévoué et redoutablement efficace formé par Auguste et Lucien, la magicienne Cécile de Brescieux, et bien d’autres encore. A noter également l’apparition de quelques « gest star » comme Merlin l’enchanteur ou encore Arsène Lupin

Si « L’élixir de l’oubli » se fait dans l’ensemble moins passionnant que le précédent volume, il serait toutefois dommage de bouder son plaisir et de passer à côté d’une nouvelle aventure se déroulant dans cet immersif et inventif « Paris des merveilles ». Reste maintenant à savoir ce que nous réserve l’inédit troisième volume de la série, « Le royaume immobile ».

Voir aussi : Tome 1 ; Tome 3

Autres critiques : Bianca (Des livres, des livres) ; Gaelle (Pause Earl Grey) ; La Croque-Livres