Polar - Thriller

Le Maître voleur, tome 1 : J’arrête

Maître voleur 1 J'arrête

Titre : J’arrête
Série : Le Maître voleur, tome 1 (Thief of the Thieves)
Scénaristes : Robert Kirkman et Nick Spencer
Dessinateur : Shawn Martinbrough
Éditeur : Delcourt Comics (Contrebande)
Date de publication : (2012 en VO chez Image Comics)

Synopsis : Derrière l’identité de Conrad Paulson se cache en réalité celle de Redmond, le plus grand des voleurs. Rien n’est hors de sa portée, sauf la vie qu’il a dû laisser derrière lui. Aujourd’hui, il tente de renouer avec celle qu’il n’a jamais cessé d’aimer et de retrouver la trace de ce fils qu’il connaît à peine. Si possible, avant que le FBI ne mette la main sur lui, même si c’est le cadet de ses soucis…

Note 3.0

– C’est MA voiture.
– Ouais, ben encore deux minutes, et c’était la mienne !

Robert Kirkman tente parfois de délaisser les morts-vivants et les super-héros pour s’attaquer au domaine du polar et du thriller. Ce maître voleur, en collaboration avec Nick Spencer et Shawn Martinbrough, est l’occasion d’ouvrir son « Kirkman-verse » à un autre genre.


Comment échapper aux poncifs du genre quand on nomme sa nouvelle série « Le maître voleur » et que l’on mise sur un scénario faisant penser, au fur et à mesure, à Ocean’s Eleven, devenu depuis sa sortie une marque de fabrique à part entière ? Eh bien, on ne peut s’en sortir que difficilement. Robert Kirkman nous propose un as des as soumis au plus terrible des choix : continuer sa vie tumultueuse et mettre sa famille de côté ou bien se ranger et du même coup devoir se protéger de son milieu professionnel. Nous avons là un scénario très classique, car nous comprenons rapidement que l’intrigue est faite pour introduire le casse parfait, forcément compliqué à réaliser, mais un scénario diablement efficace quand il enchaîne de manière fluide les moments d’action et efficace quand il évite les allers-retours incessants entre présent et passés plus ou moins lointains. Ces petites manies chères au scénariste rendent parfois l’ensemble plutôt fouillis.

Le fouillis aurait pu également caractériser le dessin de Shawn Martinbrough. Toutefois, quelques pages suffisent pour s’y familiariser et l’expérience de lecture se révèle finalement agréable. Le graphisme est tonique, vraiment tout en mouvement et cela correspond à l’enchaînement de l’action une fois que le « casse du siècle » est mis en route. Tel un rouleau compresseur, une fois la machine lancée, le comics ne se lâche décidément plus. Nous pouvons en revanche regretter que la psychologie du personnage principal, ce Redmond, qui doit pourtant mener de front deux vies parallèles, car finalement la seule chose à retenir est que pour arrêter son job criminel il doit le faire encore une fois de la pire des manières. Classique, pour le moins.

Le maître voleur n’est donc pas caractérisé par son originalité, mais bien plus par son dynamisme et sa réactivité. Nul doute que le deuxième tome saura nous emmener un peu plus loin dans l’histoire même de Redmond alias Conrad Paulson, car ses différentes compétences ont de toute façon déjà été mises en lumière dans ce tome introductif.

Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

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