Jimmy’s hall
Titre : Jimmy’s hall
Origine : D’après l’œuvre de Donal O’Kelly, scénario de Paul Laverty
Réalisateur : Ken Loach
Acteurs principaux : Barry Ward, Simone Kirby, Andrew Scott, Jim Norton, Aisling Franciosi, Francis Magee, Karl Geary
Date de sortie française : 2 Juillet 2014
Récompenses : Sélection officielle au Festival de Cannes 2014
Synopsis : 1932 – Après un exil de 10 ans aux États-Unis, Jimmy Gralton rentre au pays pour aider sa mère à s’occuper de la ferme familiale. L’Irlande qu’il retrouve, une dizaine d’années après la guerre civile, s’est dotée d’un nouveau gouvernement. Tous les espoirs sont permis… Suite aux sollicitations des jeunes du Comté de Leitrim, Jimmy, malgré sa réticence à provoquer ses vieux ennemis comme l’Eglise ou les propriétaires terriens, décide de rouvrir le « Hall », un foyer ouvert à tous où l’on se retrouve pour danser, étudier, ou discuter. À nouveau, le succès est immédiat. Mais l’influence grandissante de Jimmy et ses idées progressistes ne sont toujours pas du goût de tout le monde au village. Les tensions refont surface.
Difficile pour moi de donner un avis complètement objectif, Ken Loach étant l’un de mes cinéastes préférés. Pour sa dernière réalisation (espérons que Loach revienne sur sa décision) les adieux sont de belles factures. Car même si « Jimmy’s Hall » n’est pas le meilleur film de ce géant, il n’en est pas moins hautement estimable. Loach filme cette Irlande qu’il aime tant avec la même envie de dénoncer la bêtise des hommes et les drames qu’elle engendre. Sous une apparence légère (la musique adoucit les mœurs dit-on) c’est bien une nouvelle fois l’intolérance insupportable par d’ignorants rigides qui est le cœur du film. Loach montre cette tension qui prend corps entre catholiques et protestants, amenant à des actes condamnables. La caméra de Loach capte ces tensions avec le talent qu’on lui connait. Avec une belle révélation dans le rôle de Jimmy, le charismatique Barry Ward. Sa scène avec Oonagh (Simone Kirby) d’une sensualité folle méritant à elle seule la vision du film. Plus léger que « Le vent se lève » palme d’or à Cannes, cette histoire montre que le chemin est encore bien long pour accepter les différences.
Certains reprocheront peut-être au grand Loach un certain académisme dans sa réalisation. N’empêche après Clint Eastwood et son excellent « Jersey Boys », les papys ont fiers allures. Voilà que retentit le «Amhran na bhFiann ». Thank You Mister Loach.