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Une valse pour les grotesques
Titre : Une valse pour les grotesques
Auteur/Autrice : Guillaume Chamanadjian
Éditeur : Aux forges de Vulcain
Date de publication : 2024 (septembre)Synopsis : Johann von Capriccio est un jeune étudiant en obstétrique et ciroplaste de talent à l’université de Schattengau, ville fondée par le savant-astrologue Mirabile. Étudiants et habitants la font vivre sous le patronage des grotesques, statues de pierre représentant des créatures des folklores européens. Les mannequins anatomiques de Johann attirent un jour l’attention de Catherine von Grunewald, femme du margrave. Celle-ci le fait convoquer afin de lui montrer l’enfant dont elle a accouché quelques mois auparavant dans le plus grand secret. Cornes, queue, sabots de bouc : l’enfant est un faune. En compagnie d’une mercenaire et de l’héritière de Mirabile, Johann va tenter de comprendre les mystères de Schattengau, ville où l’art et la science prennent vie à l’insu des habitants.
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Swing Time
Titre : Swing Time
Auteur : Zadie Smith
Éditeur : Gallimard (collection Du monde entier) Trad. de l’anglais par Emmanuelle et Philippe Aronson
Date de publication : 16 août 2018Synopsis : Deux petites filles métisses d’un quartier populaire de Londres se rencontrent lors d’un cours de danse. Entre deux entrechats, une relation fusionnelle se noue entre elles. Devant les pas virtuoses de Fred Astaire et de Jeni LeGon sur leur magnétoscope, elles se rêvent danseuses. Tracey est la plus douée, la plus audacieuse mais aussi la plus excessive. Alors qu’elle intègre une école de danse, la narratrice, elle, poursuit une scolarité classique au lycée puis à l’université, et toutes deux se perdent de vue. La plus sage devient l’assistante personnelle d’Aimee, une chanteuse mondialement célèbre. Elle parcourt le monde, passe une partie de l’année à New York et participe au projet philanthropique d’Aimee : la construction d’une école pour filles dans un village d’Afrique. Pendant ce temps, la carrière de Tracey démarre, puis stagne, tandis que progresse son instabilité psychologique. Après une série d’événements choquants, les deux amies se retrouveront pour un dernier pas de danse.
Personne n’est plus ingénieux qu’un pauvre, quel que soit l’endroit où il vit. Quand on est pauvre, il faut penser à chaque étape. La richesse, c’est le contraire. Avec la richesse, on a tendance à ne pas réfléchir.
Dans ce cinquième roman, Zadie Smith conte l’histoire de deux jeunes métisses londoniennes (Tracey et la narratrice que Smith ne nomme jamais) et de leur amitié naissante à travers leur passion commune pour la danse et les comédies musicales (celles des grandes heures hollywoodienne). Et, comme souvent en amitié, des parcours qui s’éloignent pour mieux se rejoindre.
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Dangerous Women, volume 2
Titre : Dangerous Women, volume 2
Anthologistes : G. R. R. Martin et Gardner Dozois
Auteurs/Nouvelles : Megan Abbott (« Soit moi cœur est gelé ») ; Cecelia Holland (« La chanson de Nora ») ; Mélinda Snodgrass (« Les mains qui n’y sont pas ») ; Carrie Vaughan (« Raisa Stepanova ») ; Megan Lindholm (« Les voisines ») ; Sharon Kay Penman (« Une reine en exil ») ; Nancy Kress (« Deuxième arabesque, très lentement ») ; Diana Rowland (« La ville Lazare ») ; Diana Gabaldon (« Novices ») ; Sherrilyn Kenyon (« L’enfer n’a pire furie ») ; Pat Cadigan (« Les aides-soignantes ») ; Caroline Spector (« Les mensonges que me racontait ma mère »)
Éditeur : J’ai lu
Date de publication : 2017 (janvier)Synopsis : Dans cette anthologie, George R.R. Martin a convoqué les plus belles plumes féminines de la scène imaginaire. Cet ensemble de nouvelles célèbre les femmes : mères de famille ou séductrices, princesses ou roturières, innocentes ou coupables, riches héritières ou pilotes émérites, toutes ces héroïnes ont un incroyable destin qui ne demande qu’à s’accomplir !
Il ne lui restait plus un seul allié, plus personne ne se rappelait qui elle avait été. Les gens qui l’aimaient le plus étaient ceux qui représentaient le plus grand danger pour elle. (Megan Lindholm, Les voisines)
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La danseuse
Titre : La danseuse
Scénario : Stéphanie Di Giusto et Sarah Thibau (et la collaboration de Thomas Bidegain) d’après le roman de Giovanni Lista
Réalisateur : Stéphanie Di Giusto
Acteurs principaux : Soko, Gaspard Ulliel, Mélanie Thierry, Lily-Rose Depp, François Damiens, Louis-Do De Lencquesaing, Amanda Plummer, Denis Ménochet
Date de sortie française : 28 septembre 2016
Récompenses : Nominé « Un certain Regard » Cannes 2016Synopsis : Loïe Fuller est née dans le grand ouest américain. Rien ne destine cette fille de ferme à devenir la gloire des cabarets parisiens de la Belle Epoque et encore moins à danser à l’Opéra de Paris. Cachée sous des mètres de soie, les bras prolongés de longues baguettes en bois, Loïe réinvente son corps sur scène et émerveille chaque soir un peu plus. Même si les efforts physiques doivent lui briser le dos, même si la puissance des éclairages doit lui brûler les yeux, elle ne cessera de perfectionner sa danse. Mais sa rencontre avec Isadora Duncan, jeune prodige avide de gloire, va précipiter la chute de cette icône du début du 20ème siècle.
Voici ma fille. Un jour, elle sera la plus grande artiste du monde.
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Joséphine Baker
Titre : Joséphine Baker
Scénariste : José-Louis Bocquet
Dessinateur : Catel
Éditeur : Casterman
Date de publication : 2016 (septembre)Synopsis : Joséphine Baker a 20 ans quand elle débarque à Pris en 1925. En une seule nuit, la petite danseuse américaine devient l’idole des Années Folles, fascinant Picasso, Cocteau, Le Corbusier ou Simenon. Dans le parfum de liberté des années 1930, Joséphine s’impose comme la première star noire à l’échelle mondiale, de Buenos Aires à Vienne, d’Alexandrie à Londres. Après la guerre et son engagement dans le camp de la résistance française, Joséphine décide de se vouer à la lutte contre la ségrégation raciale. La preuve par l’exemple : au cours des années 1950, dans son château des Milandes, elle adopte douze orphelins d’origines différentes, la tribu arc-en-ciel. Elle chantera l’amour et la liberté jusqu’à son dernier souffle.
J’adore Paris. Paris c’est la danse, et moi je suis sa danseuse.
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Papa was not a Rolling Stone
Titre : Papa was not a Rolling Stone
Scénario : Sylvie Ohayon d’après son roman éponyme. et Sylvie Verheyde.
Réalisateur : Sylvie Ohayon
Acteurs principaux : Doria Achour, Aure Attika, Soumaye Bocoum, Marc Lavoine, Rabah Hait Oufella, Sylvie Testud, Attica Guedj.
Date de sortie française : 8 octobre 2014Synopsis : Dans les années 80, Stéphanie grandit à La Courneuve auprès d’une mère absente et d’un beau-père brutal. Très vite, elle décide de se sortir de son quotidien morose. Grâce à l’amour de sa grand-mère, à ses lectures, sa passion pour la danse et pour Jean-Jacques Goldman, elle se débat dans cette cité colorée où l’amitié est primordiale. Un jour, elle le sait, Stéphanie quittera la cité pour mener la vie dont elle a toujours rêvé. Le film raconte l’histoire de cet envol.
Un film inspiré du livre autobiographique de la réalisatriceOn pourra certainement reprocher beaucoup de choses au premier film de Sylvie Ohayon mais une est certaine, c’est par sa sincérité que le film arrive à nous toucher de temps à autre. On doit les meilleurs moments de « Papa was not a Rolling Stone » à toutes ces mini scènes qui montrent avec tendresse et justesse la vie en banlieue. Paris et ses lumières ne sont pourtant pas loin, mais la route y menant semble à mille lieux. Si le film n’évite pas toujours la caricature (Marc Lavoine en beauf violent peu crédible), les belles révélations de Doria Achour et de l’épatante Soumaye Bocoum méritent le détour. Un film qui montre la banlieue des années quatre vingt, ou l’espoir d’une vie meilleure était encore possible. Pas sur que trente ans plus tard, il en soit de même.
A découvrir donc pour ces jeunes acteurs et la sincérité du propos.
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Jimmy’s hall
Titre : Jimmy’s hall
Origine : D’après l’œuvre de Donal O’Kelly, scénario de Paul Laverty
Réalisateur : Ken Loach
Acteurs principaux : Barry Ward, Simone Kirby, Andrew Scott, Jim Norton, Aisling Franciosi, Francis Magee, Karl Geary
Date de sortie française : 2 Juillet 2014
Récompenses : Sélection officielle au Festival de Cannes 2014Synopsis : 1932 – Après un exil de 10 ans aux États-Unis, Jimmy Gralton rentre au pays pour aider sa mère à s’occuper de la ferme familiale. L’Irlande qu’il retrouve, une dizaine d’années après la guerre civile, s’est dotée d’un nouveau gouvernement. Tous les espoirs sont permis… Suite aux sollicitations des jeunes du Comté de Leitrim, Jimmy, malgré sa réticence à provoquer ses vieux ennemis comme l’Eglise ou les propriétaires terriens, décide de rouvrir le « Hall », un foyer ouvert à tous où l’on se retrouve pour danser, étudier, ou discuter. À nouveau, le succès est immédiat. Mais l’influence grandissante de Jimmy et ses idées progressistes ne sont toujours pas du goût de tout le monde au village. Les tensions refont surface.
Difficile pour moi de donner un avis complètement objectif, Ken Loach étant l’un de mes cinéastes préférés. Pour sa dernière réalisation (espérons que Loach revienne sur sa décision) les adieux sont de belles factures. Car même si « Jimmy’s Hall » n’est pas le meilleur film de ce géant, il n’en est pas moins hautement estimable. Loach filme cette Irlande qu’il aime tant avec la même envie de dénoncer la bêtise des hommes et les drames qu’elle engendre. Sous une apparence légère (la musique adoucit les mœurs dit-on) c’est bien une nouvelle fois l’intolérance insupportable par d’ignorants rigides qui est le cœur du film. Loach montre cette tension qui prend corps entre catholiques et protestants, amenant à des actes condamnables. La caméra de Loach capte ces tensions avec le talent qu’on lui connait. Avec une belle révélation dans le rôle de Jimmy, le charismatique Barry Ward. Sa scène avec Oonagh (Simone Kirby) d’une sensualité folle méritant à elle seule la vision du film. Plus léger que « Le vent se lève » palme d’or à Cannes, cette histoire montre que le chemin est encore bien long pour accepter les différences.
Certains reprocheront peut-être au grand Loach un certain académisme dans sa réalisation. N’empêche après Clint Eastwood et son excellent « Jersey Boys », les papys ont fiers allures. Voilà que retentit le «Amhran na bhFiann ». Thank You Mister Loach.