100 Bullets, tome 1 : Première salve
Titre : Première salve
Série : 100 Bullets, tome 1
Scénariste : Brian Azzarello
Dessinateur : Eduardo Risso
Éditeur : Urban Comics (Vertigo Classiques)
Date de publication : 9 mars 2012 (1999 en VO chez DC Comics – Vertigo)
Synopsis : L’impassible Agent Graves a une proposition à vous faire : dans la mallette qu’il vous confie, la photo de votre pire ennemi et le nécessaire pour vous en débarrasser : une arme, 100 munitions totalement intraçables et l’assurance d’une totale immunité. Dizzy la délinquante, Dolan, barman sur le retour, et Chucky, joueur invétéré, vont-ils tour-à-tour saisir cette chance unique de rayer de l’équation la personne qui a fait de leur vie un enfer ?
Les rues sont pas à nous. Y a que le sang qui y coule qui est à nous.
Vous n’avez rien demandé à personne, mais vous vous êtes fait avoir quand même ? Un mystérieux personnage encravaté vous offre la possibilité de vous venger, arme intraçable à l’appui avec 100 balles utilisables selon votre bon vouloir. Que faites-vous ? Vous vous vengez directement, vous laissez couler ou bien vous tentez de rétablir les choses de manière plus ou moins pacifique ?
Brian Azzarello et Eduardo Risso ont débuté sur un pitch culotté qui appelle des réactions très différentes en fonction des personnages concernés. En guise d’introduction à la série et à son concept particulier, ces deux auteurs nous proposent une aventure en trois temps bien distincts. La violence des gangs dans « 100 pour sang » (chapitres 1 à 3), la cruauté du hasard dans « Le messager » (chapitres 4 et 5) et le monde du jeu qui tourne mal dans « Petites arnaques, grosse semaine » (chapitres 6 et 7) sont autant de petites histoires apparemment déconnectées servant à poser un récit qu’on ne peut que deviner très ambitieux. Le très fort cliffhanger présent à la fin du septième chapitre fait son office, mais aura-t-on vraiment la suite de l’histoire de Chucky et Pony ?
De son côté, Eduardo Risso nous fait bien sentir la qualité de son dessin, mais la densité des planches associée à une colorisation parfois trop criarde laisse dubitatif. Ce n’est évidement pas sur ce premier tome que je serais à même d’apprécier vraiment le ton graphique adopté par cette série. Comme tout début d’univers (tels Fables ou Northlanders pour citer d’autres Vertigo), cela peut être compliqué de s’immerger complètement dedans si le dessin ne nous happe pas d’entrée. Heureusement que le reste compense suffisamment.
Avec Première salve, Brian Azzarello et Eduardo Risso réussissent à nous faire nous intéresser à leur concept de vengeances individuelles tout en sous-entendant que l’étendue du mécanisme mis en place soit évidemment bien plus vaste que trois pauvres hères profitant d’une manne justicière et d’un bon samaritain sans arrière-pensée. C’est la curiosité qui poussera inévitablement le lecteur vers la suite.