Sortilèges, livre I
Titre : Sortilèges
Série : Sortilèges, livre I
Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : José Luis Munuera
Éditeur : Dargaud
Date de publication : 2013
Synopsis : À la mort de son père, Blanche devient la reine d’Entremonde alors qu’une guerre est imminente. Sa mère et son frère cherchent à la tuer et un amoureux éconduit fait appel aux démons pour se venger. Mais le prince du monde d’En Bas, Maldoror, est surtout très séduisant…
A présent il faut m’oublier. La Blanche que tu as connue t’appartient à jamais. La Blanche que l’on viendra chercher n’est plus à personne, car elle est à tout le monde.
Avec cet album, Jean Dufaux, désormais réputé pour sa série « Murena », et l’illustrateur José Luis Munuera nous offrent le premier tome d’une bande-dessinée intitulée « Sortilèges » et conçue comme un diptyque. Le lecteur y découvre un univers fantastique rendu à la fois familier par une ambiance proche de celle de l’Europe médiévale, mais en même temps surprenant puisqu’on y trouve aussi bien de puissantes et terribles sorcières que des démons, de la magie… C’est sur ce royaume étonnant que doit désormais régner la jeune Blanche, héritière du trône bombardée du jour au lendemain reine d’Entremonde après la mort de son père et la destitution de son frère. C’est au bien de la couronne que doit désormais se consacrer la jeune femme qui doit consentir à bien des sacrifices et se retrouve rapidement acculée par des ennemis venant aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur du royaume. Ajoutez à cela un prince de l’Enfer qui, par ennui, décide de se mêler des affaires des mortels, une magicienne avide de vengeance, un bossu haineux et envieux du destin de sa royale sœur…, bref, il y a déjà de quoi faire avec ces quelques soixantaines de pages.
Les personnages sont pour leur part convaincants, et si la plupart auraient mérité d’être davantage étoffés, certains se révèlent d’ores et déjà très prometteurs comme la maléfique Miranda ou la capricieuse et ambitieuse petite princesse du monde d’En-Bas Aldora. Blanche reste toutefois le protagoniste le plus réussi auquel on parvient sans peine à s’identifier. Le personnage de Maldoror, le fameux seigneur du monde d’En-Bas, est cependant un peu décevant, la faute à son allure de prince charmant classique quand on aurait pu s’attendre à quelqu’un de plus ténébreux et peut-être moins stéréotypé (du point de vue du physique en tout cas puisque niveau caractère le personnage se distingue de ce à quoi on pourrait s’attendre). Les graphismes, enfin, sont un peu particuliers mais m’ont, au final, beaucoup séduite. Il arrive que les visages de certains personnages semblent ainsi un peu grossiers (phénomène dont n’a jamais à souffrir à Blanche qui bénéficie toujours d’un dessin soigné la mettant très bien en valeur) mais les décors sont pour leur part toujours très réussis et nous transportent sans mal au cœur de ce conte surprenant.
Une bande-dessinée rafraîchissante avec laquelle on passe un agréable moment. Un grand merci à Babélio et aux éditions Dargaud pour cette belle découverte que j’entends bien poursuivre avec le second album.
Voir aussi : Livre 2 ; Livre 3 ; Livre 4