Off Road
Titre : Off Road
Scénariste et Dessinateur : Sean Murphy
Éditeur : Urban Comics (Urban Indies)
Date de publication : 20 septembre 2013 (2004 en VO chez IDW)
Synopsis : Trent, étudiant en Beaux-Arts, vient de se faire plaquer par sa copine, Greg ne sait pas quoi faire de sa vie malgré sa fortune familiale, et Brad est un brave gars dont le père lui mène la vie… Un eu désaxés et en plein questionnement sur l’existence, les trois amis décident de faire une virée sauvage dans la Jeep flambant neuve de Greg avant de rejoindre une soirée. Mais l’aventure tourne court lorsqu’ils se retrouvent embourbés, au milieu de nulle part. Piégés, Trent, Greg et Brad vont vivre une de ces expériences qui détruit une amitié ou la soude à jamais.
Le génie, c’est comme un 4×4…
Ça peut vous emmener très loin
et vous coincer dans les endroits les plus reculés.
Les Urban Indies se multiplient chez Urban Comics et cet Off Road prend joliment place dans toute comicsothèque qui se veut éclectique et curieuse des dessinateurs en forme du moment.
Off Road est un comics en un volume unique datant de 2004. C’est l’occasion de découvrir une minisérie de chez IDW, pour changer un peu de Marvel et de DC Comics. Ce comics tout-terrain est avant tout l’œuvre de jeunesse de Sean Murphy par laquelle il a véritablement débuté, d’autant qu’il officie ici à la fois en tant que scénariste et en tant que dessinateur. Dans cet opus, il débute avec une histoire de jeunes croquant la vie à pleines dents et mettant leur amitié à rude épreuve au hasard d’une route tortueuse et d’un contexte sordide.
En effet, le scénario est clairement sans prise de tête, même si la réflexion sur l’existence et les questionnements de la jeunesse en déprime sont présents. De façon évidente, ce « road trip » en pleine forêt met en lumière de l’action pure en forme de défouloir : l’aventure en tout-terrain suit la force de cette jeunesse débridée n’en faisant qu’à sa tête et apprenant la vie aux dépens de ses erreurs. L’aspect débridé se retrouve également dans un humour déplacé mais suffisamment en accord avec le reste pour ne pas être trop lourd. Reconnaissons tout de même que sans que ce soit sa première profession, Sean Murphy réussit à faire passer un petit message sur la connerie des gens en général et sur l’importance de prendre sa vie en main en particulier.
Sean Murphy est évidemment dessinateur de profession, surtout. Le dessin qu’il nous offre est propre et actif ; cela donne envie de découvrir davantage Sean Murphy : American Vampire Legacy, tome 1, ainsi que Les Dossiers d’Hellblazer et Punk Rock Jesus ne sont pas là pour rien. Certaines planches ou simples cases sont encore un peu faciles ou peu utiles, mais l’ensemble de ce volume est quand même déjà très beau pour une œuvre de jeunesse. Le noir et blanc n’y diminue pas la force du dessin, heureusement, d’autant que les couleurs importantes (la jeep jaune et le bandana rouge par exemple) sont données par la couverture. On aurait par contre apprécié des dessins complémentaires ou préparatoires en bonus pour admirer un peu plus le trait de l’auteur.
Un achat à ne pas regretter donc, avec un scénario à la fois simple et efficace, accompagné de dessins réussis qui donnent à voir des angles de vue intéressants. Un bon divertissement.
Autres critiques : Yaneck (Les Chroniques de l’Invisible)