-
Chroniques lunaires
Titre : Cinder / Scarlet / Cress
Cycle/Série : Chroniques lunaires
Auteur : Marissa Meyer
Éditeur : Pocket
Date de publication : 2013Synopsis : Dans un avenir des plus sombres, les humains cohabitent avec des cyborgs, des êtres en partie androïdes. La Terre souffre d’un virus mortel : la fièvre bleue. Non seulement il ne semble exister aucun remède, mais en plus, le royaume de la Lune menace d’envahir la planète. Au milieu de ce tumulte, Cinder, une jeune cyborg sous la tutelle d’une belle-mère malfaisante et cruelle, se retrouve malgré elle mêlée à des complots politiques.
– Je le savais ! Je savais que tu l’aimais, toi aussi ! Je n’arrive pas à croire que tu l’as vraiment rencontré. Ce n’est pas juste. Je t’ai déjà dit à quel point je te déteste ?
– Oui, oui, je sais, dit Cinder en s’arrachant à l’étreinte de sa sœur. Va t’évanouir ailleurs. J’essaie de bosser.
Avec Chroniques lunaires, on découvre une belle réécriture de conte de fées mélangée à une ambiance space-opera façon Star Wars. La citrouille devient une vieille carlingue mangée par la rouille, et la chaussure de verre n’est plus qu’un pied de cyborg mal accroché. Et le tout sans l’aspect godiche et stéréotypé de Walt Disney ! Charles Perrault vient de trouver son digne successeur. On retrouve ainsi la trame principale de notre célèbre Cucendron : une adolescente subissant la méchanceté d’une belle-mère, deux sœurs aux antipodes l’une de l’autre. Alors que la première se montre aussi cruelle que sa génitrice, la seconde se révèle plus délicate et bienveillante envers la pupille de la famille. Quant au prince, il n’est pas aussi lisse que l’exigerait la tradition. Sous ses ordres, les médecins se livrent à des expériences scientifiques sur les cyborgs et le jeune monarque achève le premier tome en livrant notre héroïne aux griffes de la terrible reine lunaire. Les « méchants », eux, se révèlent aussi intéressants que les « gentils ». Loin des stéréotypes, leur psychologie travaillée les rend captivants. On devine chez la reine de la lune une histoire particulièrement complexe. Chacun des tomes suivants vient éclairer un peu plus cette personnalité intrigante. Marrissa Meyer va même jusqu’à lui consacrer un volume entier avec la Préquelle des Chroniques lunaires.
-
Outcast, tome 1 : Possession
Titre : Possession
Série : Outcast, tome 1
Scénario : Robert Kirkman
Dessin : Paul Azaceta
Éditeur : Delcourt
Date de publication : avril 2015Synopsis : Kyle Barnes est un banni, vivant isolé du reste de la société dans une petite ville des États-Unis. Ancien enfant battu, ancien mari violent, ancien père maltraitant, il cumule les étiquettes de l’homme qui dérange. Son quotidien se voit bouleversé le jour où il retrouve par hasard un vieux révérant adepte des jeux de cartes. Ce dernier pose un regard neuf sur notre héros : il le voit comme une bénédiction. Au détour d’un exorcisme de routine, il l’emmène auprès d’un enfant possédé. Kyle se rend alors compte qu’il dispose d’un don très spécial : celui de faire fuir les démons. Commence alors une guerre contre le mal, entre frénésie biblique et coups de poker.
Les gens pensent que Dieu se bile pour les détails. Les gens croient qu’il a le temps de regarder tous les trucs qu’on fait comme s’il s’inquiétait vraiment de tout ce qu’on dit, ou de savoir si on suit ou non ses règles à la lettre. C’est vraiment des conneries.
Au scénario, nous retrouvons Robert Kirkman, le créateur de Walking Dead dont la série principale a été adaptée au petit écran. On retrouve avec Outcast cette touche à la Romero dont il s’est fait une spécialité. Il a créé de nombreuses saga à succès : Invincible, Le Maître voleur, Les Gardiens du Globe, et Tech Jacket. Outcast ne déroge pas à la règle : ça fleure bon le scénario de qualité. Il a d’ailleurs lui aussi été choisi pour devenir une série télévisuelle et a été sélectionné au festival d’Angoulême en 2016. Quant au dessin, c’est Paul Azaceta qui manie les pinceaux. Ce dernier est essentiellement connu pour sa collaboration avec Marvel, grâce à la série Amazing Spider-Man ou Captain Marvel.
Eh bien, je vais vous dire le secret. Il ne répond pas. Parfois il y a une sensation, parfois un signe… Mais je n’entends jamais sa voix, pas comme Moïse, Abraham ou Jésus… Pourquoi ? Peut-être qu’il est trop occupé avec sa guerre, et qu’il nous a oubliés. Peut-être qu’il perd.
Dès les premières pages, on perçoit une ambiance particulièrement pesante. Celle qui met mal à l’aise non pas à cause d’un quelconque monstre tapi dans l’ombre, mais bien en raison du Mal dissimulé au cœur des Hommes. Le sourire des possédés est insoutenable, si bien qu’on se surprend à tourner la page avec soulagement. L’intrigue se révèle insupportable de part la violence qui s’en dégage. On éprouve pourtant une fascination proche du masochisme, qui nous pousse à nous demander si nous ne serions pas nous aussi victime d’une possession satanique.
La brutalité du scénario est contrebalancée par un dessin très simpliste. Les personnages sont croqués grossièrement : l’épaisseur du trais donne un style qui n’est pas de mon goût. Si la couverture laisse imaginer un jeu de couleurs intéressant, on ne peut qu’être déçu en découvrant des teintes ternes et sans vie. Tout semble beige ou gris, à quelques nuances près. Les cases sur fond blanc surprennent. Au vu du thème horrifique clairement établi, on s’attendrait plutôt à un fond noir. La clarté qui s’en dégage rend les coloris encore plus fades. On aurait aimé que le bijou soit à la hauteur de son écrin.
En lisant cette bande-dessinée, on remarque immédiatement une influence cinématographique avec ses nombreux flash-back permettant de mieux cerner le personnage principal : Kyle Barnes. Ce dernier a été traumatisé par une enfance dévastée. Dès le plus jeune âge, il fut la cible privilégiée des démons ayant pris possession de ses proches : d’abord sa mère, puis son épouse. Personne n’est épargné, pas même sa sœur adoptive dont on devine un passé des plus glauques. Les informations sont distillées çà et là, si bien qu’au bout du premier tome, on se retrouve avec davantage de questions qu’au commencement. Paul Azaceta semble friand des zooms et très gros plans. Il nous montre l’un après l’autre, de façon détaillée, tous les éléments trahissant les personnages : l’inquiétude d’une épouse devant un invité indésirable, le doute d’un révérant prêt à tout pour sauver ses paroissiens, la malveillance dissimulée derrière les masques de politesse, et mille autres fragments participant à la mise en place d’une atmosphère angoissante.
Outcast me fait penser à une version papier de la série Supernatural ayant envahi notre jeunesse les samedis soirs. Le scénario semble captivant mais pas novateur. Peut-être sera-t-on surpris avec les tomes suivants. Pour ma part, j’ai véritablement été rebutée par les couleurs insipides ne rendant pas honneur au scénario.
-
Les mémoires de Vanitas
Titre : Les mémoires de Vanitas
Auteur : Jun Mochizuki
Éditeur : Ki-oon
Date de publication : juillet 2017Synopsis : Dans un Paris du XIXème siècle, les vampires refont surface en tuant les humains. Pourtant, leur clan à la limite de l’extinction s’est juré de demeurer dans l’ombre et de ne plus s’en prendre aux hommes. L’influence de Twilight sans doute. Un magicien humain, nommé « Vanitas » en l’honneur du célèbre vampire de la lune bleue et craint de tous ses semblables aux quenottes pointues, utilise un grimoire magique pour soigner les maudits : des vampires dont le nom a été altéré. Noé, un vampire arrivé de province, découvre la ville et suit la trace de son idôle : Vanitas. A bord de l’aéronef le menant à la capitale, il rencontre Amélia, une jeune femme charmante. Alors qu’ils devisent tranquillement, l’impensable se produit : Amélia révèle à tous sa nature vampirique et s’en prend aux passagers.
-
Le Livre de Perle
Titre : Le Livre de Perle
Auteur : Timothée de Fombelle
Éditeur : Gallimard
Date de publication : 2014Synopsis : Ilian, prince déchu d’un monde féérique, a été banni dans notre réalité à la veille de la seconde Guerre mondiale. Tombé amoureux d’Olia, une fée bannie en même temps que lui, il parcourt la Terre à la recherche de preuves magiques pour retouver son monde. Il croise sur sa route un couple de confiseurs juifs, les Perle, qui l’accueillent comme un fils.
Les histoires naissent ainsi, quand de petits mystères rencontrent des heures sombres.
Timothée de Fombelle est principalement connu pour avoir écrit Tobie Lolness, son premier roman. Ce dernier a connu un succès planétaire et a reçu de nombreuses récompenses (prix Saint-Exupéry, prix Tam-Tam, prix Sorcières). Il a poursuivi sa carrière d’écrivain avec Céleste, ma planète et Victoria rêve, deux romans axés sur l’écologie. Ces deux romans ont été édités au format audio. Avec Vango, il reçoit une critique dithyrambique et achève de séduire les irréductibles. Son dernier roman, Le Livre de Perle, mélange la réalité avec la féerie, obtenant un hymne vibrant de sincérité pour l’amour et l’imaginaire.
-
A coucher dehors, tome 1
Titre : A coucher dehors
Série : A coucher dehors, volume 1/2
Scénariste : Aurélien Ducoudray
Dessinateur : Anlor
Editeur : Grand Angle
Date de publication : 2016 (septembre)Synopsis : La Merguez, un grand brûlé, Prie-Dieu, un croyant pratiquant trois religions à la fois, et Amédée, vieil alcoolique mystérieux. Trois SDF survivant tant bien que mal sous les ponts de la capitale, une vieille cabine téléphonique en guise de chapelle. La saison estivale approchant, les clochards doivent laisser la place aux touristes. Embarqués de force loin de Paris, ces trois compères sont sauvés de justesse du fourgon bleu et de la pauvreté par un notaire. Amédée se trouve être le dernier descendant d’une tante éloignée. Le voilà qui hérite d’une maison mais à une condition : devenir le tuteur de Nicolas, un adolescent trisomique obnubilé par Youri Gagarine.
Alors comme ça, vous priez les trois religions ? C’est possible, ça ?
C’est mon pote, Prie-Dieu ! Juif par son père, arabe par sa mère et né à Lourdes ! Tu crois qu’il a le choix ?