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Tancrède
Titre : Tancrède
Auteur : Ugo Bellagamba
Éditeur : Les Moutons Électriques / Folio SF
Date de publication : 2009 / 2012
Récompenses : Prix Rosny Aîné 2010 (meilleur roman)Synopsis : Année 1096. Lorsque son oncle, Bohémond de Tarente, décide d’abandonner Syracuse et de répondre à l’appel à la Croisade lancé par le pape Urbain II, le prince normand Tancrède de Hauteville y voit la récompense de ses prières vibrantes. Quitter un Occident qui, inexorablement, s’enténèbre, marcher sur Jérusalem pour délivrer le Tombeau du Christ et baigner dans la lumière de Dieu… Quelle destinée plus glorieuse pourrait-il y avoir pour un jeune chevalier qui a grandi dans l’ombre d’un grand-père conquérant et d’une mère qui lui a enseigné la foi et la dignité ? Mais, au-delà de Constantinople, l’univers qu’il découvre est chatoyant, complexe… Un homme peut-il se sauver lui-même tout en changeant le destin de tous ?
Les Pyramides sont filles du Temps. Si une civilisation les a bâties, sans doute était-elle antérieure au Déluge et il ne reste d’elle que la Pierre, immuable. Je crois qu’elles ont été libérées du sable, lorsque le vent a soufflé sur le désert, pour la toute première fois. Elles seront toujours là, j’en suis sûr, bien après la fin des hostilités en Terre Sainte, bien après la Croisade et la chute de tous les royaumes chrétiens d’Occident. Elles verront sans doute des Empires se dresser et retomber, avant que leur substance ne soit entièrement rongée par le vent du sud.
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Le châtiment des flèches
Titre : Le châtiment des flèches
Auteur : Fabien Clavel
Éditeur : Pygmalion / J’ai lu
Date de publication : 2010 / 2012Synopsis : En l’an mil, la Hongrie est le théâtre d’une lutte historique qui oppose les anciennes tribus féodales au roi István. Celui-ci entend, avec l’appui du Vatican, unir son pays sous une seule et même bannière, et convertir ses sujets à la nouvelle religion. Mais la puszta, la lande qui couvre la quasi-totalité du territoire, appartient aux esprits des croyances ancestrales et aux chamanes dont les pouvoirs semblent infinis… Intrigues politiques de grande envergure, batailles épiques à couper le souffle, magie, héroïsme… Le Châtiment des flèches réinvente l’histoire de l’Europe centrale au prisme de la fantasy.
Écoute-toi. Tu reprends les paroles d’un mort et celles d’un enfant. Ta bouche prononce les mots mais ton cœur ne les ressent pas. Nous n’avons pas besoin des empereurs ni des rois! Nous sommes les Magyars! Nos cavaliers opéraient depuis le califat de Cordoue jusqu’à la péninsule danoise! Mais l’or nous a affaiblis. Nous étouffons sous les soieries et la vaisselle précieuse! Nous nous sommes amollis. Nous avons oublié le goût de la poussière et l’amertume de la sueur. Toi, tu t’en souviens encore. Tu connais la sensation d’une monture entre tes cuisses, le rythme lancinant des chevauchées, l’ivresse de la conquête.
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Sorcières ! Le sombre grimoire du féminin
Titre : Sorcières ! Le sombre grimoire du féminin
Auteur : Julie Proust Tanguy
Éditeur : Les Moutons Électriques
Date de publication : 2015Synopsis : Autour du chaudron fumant, trois silhouettes s’activent : les sorcières font frémir à petit feu des mystères parsemés de poils de chat noir. Des cris d’horreur, des frissons enfantins et de sensuelles silhouettes féminines bouillonnent dans leur potion verdâtre. Leurs voix fredonnent des noms familiers : Baba Yaga, Morgane, Médée, Carrie, Esmé Ciredutemps… Leur sabbat fait danser, depuis des siècles, une litanie de clichés : crapaud, balai, chapeau pointu… Mais qui sont ces envoûteuses dont les doigts crochus lacèrent la toile du temps ? Sont-elles les fiancées du Diable ou de simples révélatrices d’une sombre Histoire du féminin ? Après Pirates !, Julie Proust Tanguy explore une des autres ombres de notre imaginaire : la sorcière.
Il est désormais impossible de sauver la sorcière : il faut allumer sous elle les bûchers. « Tu ne laisseras point vivre la sorcière. », ni sur Terre ni à travers la fiction, susurre le spectre grimaçant d’une Église qui a pris le contrôle de l’imaginaire et profite de la magie de l’imprimerie pour diffuser de manière accrue son intolérance nauséabonde.
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L’empire barbare, tome 2 : Théodoric le Grand
Titre : Théodoric le Grand
Cycle : L’empire barbare
Auteur : Gary Jennings
Éditeur : Pocket
Date de publication : 2012Synopsis : Ve siècle de notre ère. Thorn l’hermaphrodite est devenu l’homme de confiance de Théodoric, roi des Goths, qui revendique ses droits sur les territoires d’un Empire romain d’Occident vacillant. De retour d’une mission auprès de l’empereur Zénon à Constantinople, Thorn tombe aux mains de Strabo, le pire ennemi de Théodoric. Une violence inouïe se déchaîne alors pour la conquête du pouvoir. Confronté aux plus sombres et fascinantes rencontres de son existence, Thorn n’en poursuit pas moins ses recherches sur les origines de son peuple et combat fidèlement aux côtés de son roi. Ensemble, ils marchent sur Rome pour bâtir un nouvel empire unique dans l’Histoire : l’Empire barbare.
Les Romains, les Huns ou n’importe quelle autre race d’hommes peuvent ravager une terre en long, en large et en travers. Ses diverses parcelles peuvent changer de maître de nombreuses fois. Le sol peut être irrigué de sang, jonché d’ossement, creusé de milliers de tombes, être couvert d’armures vouées à la rouille et à la pourriture… tout cela s’effacera et finira par disparaître en l’espace d’une simple vie humaine. Seule la terre ne change jamais. Un homme ne se doit d’être loyal qu’envers l’immuable terre dont il est issu, plutôt que d’obéir à ses dieux, ses rois ou à ses ancêtres.
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L’empire barbare, tome 1 : Thorn le prédateur
Titre : Thorn le prédateur
Cycle : L’empire barbare, tome 1
Auteur : Gary Jennings
Éditeur : Pocket
Date de publication : 2012Synopsis : Ve siècle. Les hordes de Huns ont plongé l’Empire romain dans le déclin et le chaos.
Thorn, orphelin chassé des couvents et monastères ou il a grandi, parcourt l’empire à la recherche de ses origines, des vallées du Jura aux sombres forêts des Carpates et jusqu’à l’embouchure du Danube. Sa quête le mènera à Constantinople, au service du dernier héritier des Ostrogoths, Théodoric, l’ultime adversaire de Rome. Voici les mémoires de Thorn, celui qui dissimulait dans sa chair un secret qui le coupait du reste des hommes…C’est pourquoi, pour moi, toutes les religions se valent, toutes sont également valables ou absurdes, car toutes sont des mythes. Or, nul mythe ne peut prévaloir sur un autre, et ce sont les hommes qui les ont créés.
De Gary Jennings, j’avais déjà lu le formidable « Azteca », roman historique consacré à l’arrivée des conquistadors sur le nouveau Monde et à la chute de l’empire aztèque. Avec « L’empire barbare », c’est à l’effondrement d’une autre grande puissance que l’auteur nous invite à assister : celui de l’empire romain d’Occident.
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Le roi d’août
Titre : Le roi d’août
Auteur : Michel Pagel
Éditeur : Flammarion / J’ai lu
Date de publication : 2002 / 2005
Récompenses : Grand Prix de l’Imaginaire 2003 (meilleur roman français)Synopsis : À l’âge de quatorze ans, Philippe, promis aux plus hautes fonctions du royaume de France, s’égara lors d’une chasse en forêt. De la bouche d’un être que d’aucuns auraient cru légendaire, il apprit de quelle fantastique ascendance il était l’héritier, ainsi que la véritable nature des pouvoirs royaux des Capétiens. Sa vie entière, le souverain resta hanté par cet événement qui modela à jamais sa personnalité et ses actes, d’alliances en conflits avec la Papauté ou les Plantagenêts, et jusqu’à la stupéfiante répudiation de sa seconde femme, la belle Isambour de Danemark. Voici contée ici la destinée exceptionnelle du roi Philippe-Auguste : une chronique strictement fidèle aux faits relatés par les Témoins de l’époque, mais qui révèle enfin ce dont l’Histoire n’a gardé trace…
Le peuple n’avait pas de nom car ses membres n’en avaient jamais ressenti le besoin, et il était d’une diversité étonnante – quoique bien inférieure à celle que lui prêtaient les légendes humaines. Centaures, sirènes, satyres, toutes ces créatures à mi-chemin entre l’homme et la bête étaient nées d’affabulations. Il y avait ceux des rivières qui vivaient et pouvaient se fondre en l’eau; il y avait ceux des forêts qui habitaient les arbres et les fougères, qui voyageaient pas les chemins végétaux; il y avait ceux des pierres et de la terre, qui occupaient montagnes ou cavernes..
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Robin des bois, la véritable histoire
Titre : Robin des bois, la véritable histoire
Scénario : Anthony Marciano et Max Boublil
Réalisateur : Anthony Marciano
Acteurs principaux : Max Boublil, Ary Abittan, Géraldine Nakache, Malik Bentalha, Gérard Darmon, Patrick Timsit
Date de sortie française : 15 avril 2015Synopsis : Robin des Bois est un sale type. Lui et son compère Tuck ont une éthique très claire dans la vie : ils ne volent que les pauvres, les femmes ou les vieux. Le reste ? Trop risqué. Mais même les sales types ont des rêves, et le leur est de racheter la maison close la plus courue de la ville, le Pussycat. Robin, que rien n’arrête lorsqu’il s’agit de s’enrichir, décide alors d’aller chercher l’argent là où il se trouve et projette de dévaliser la caisse des impôts de Nottingham. Mais sa rencontre avec le gang de Sherwood, des justiciers qui eux volent les riches pour donner aux pauvres, va contrarier ses plans. Petit Jean, Marianne et leurs amis ont en effet eu exactement la même idée que lui : braquer le Shérif de Nottingham. La (vraie) légende de Robin des Bois peut enfin commencer !
-Pourquoi tu veux pas sortir avec ma mère ? -Mais, regarde la, elle est dégueulasse, on dirait un homme »
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Héloïse, ouille !
Titre : Héloïse, ouille !
Auteur : Jean Teulé
Éditeur : Julliard
Date de publication : 2015 (mars)Synopsis : À la fin de sa vie, Abélard écrivait à Héloïse : « Tu sais à quelles abjections ma luxure d’alors a conduit nos corps au point qu’aucun respect de la décence ou de Dieu ne me retirait de ce bourbier et que quand, même si ce n’était pas très souvent, tu hésitais, tu tentais de me dissuader, je profitais de ta faiblesse et te contraignais à consentir par des coups. Car je t’étais lié par une appétence si ardente que je faisais passer bien avant Dieu les misérables voluptés si obscènes que j’aurais honte aujourd’hui de nommer. » Depuis quand ne peut-on pas nommer les choses ? Jean Teulé s’y emploie avec gourmandise.
-Tout comme ça c’est déjà produit à Soissons après le dernier concile il y a huit ans, j’exige de le voir lui aussi brûler sur un bûcher… pour la amour de Dieu, bien sûr !
-Grillé comme un agneau de Pâques ? S’en régale d’avance le président en appétit qui se pourlèche les lèvres. Que vous avez souvent de bonnes idées, abbé de Clairvaux ! Un jour, vous serez canonisé, saint Bernard. -
Le bâtard de Kosigan, tome 2 : Le fou prend le roi
Titre : Le fou prend le roi
Cycle : Le bâtard de Kosigan, tome 2
Auteur : Fabien Cerutti
Éditeur : Mnémos (Icares) [site officiel] / Folio SF
Date de publication : 16 avril 2015 / septembre 2017Synopsis : 1340, au cœur du comté de Flandre. Alors que les premiers feux de la guerre de Cent Ans s’allument, le Bâtard de Kosigan et ses Loups se voient confier, par le sénéchal d’Angleterre, la délicate mission de découvrir les tenants et aboutissants d’un complot qui se trame… autour du roi de France. Une enquête surprenante et extrêmement dangereuse, mêlant trahisons et forces obscures, dans laquelle l’ascendance surnaturelle du Bâtard, habituellement son plus grand atout, pourrait bien se muer en talon d’Achille. Cinq siècles et demi plus tard, à la fin de l’année 1899, l’enquête engagée par le lointain descendant du chevalier tente de faire la lumière sur l’inexplicable disparition des puissances magiques. Entre Bruges et Lens, peut-être mettra-t-elle à jour la nature des ombres qui se dissimulent derrière les échos cachés de l’Histoire.
Le peuple fait ce que lui dictent ceux qui le commandent. Quant aux nobles, nous leur octroierons le loisir de conserver leur foi en la Croix, du moment qu’ils honorent leurs vœux d’allégeance envers leur souverain. Ceux qui résisteront seront balayés, mais je gage qu’ils seront peu nombreux. Pourquoi croyez-vous que l’Église ait ressenti le besoin d’instaurer le culte de multiples saints à l’intérieur d’une religion censée honorer un dieu unique ? Elle avait tout simplement pour but de compenser discrètement l’absence des anciennes divinités dans le cœur des populations. Les hommes n’ont pas changé depuis les temps antiques, ils aiment à prier quelqu’un de particulier afin de bénir leurs moissons, leurs amours, de retrouver leurs objets perdus ou de les garder face à leurs ennemis. Ils aiment pouvoir lancer le mauvais œil à ceux qu’ils détestent, ils aiment se voir punis lorsqu’ils sortent des chemins sacrés. Dieu, comme vous dites, est trop lointain, trop anonyme, trop bon.
Un an après le succès de son premier roman mettant en scène un mercenaire aussi coriace que retors dans une France du XIVe siècle quelque peu différente de la notre, Fabien Cerutti revient enfin avec la suite des aventures de son bâtard de Kosigan. Et une fois encore, le résultat est plus qu’à la hauteur et ne manquera pas de ravir ceux qui, comme moi, ont été enthousiasmés par la lecture du premier opus.
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Chroniques des années noires
Titre : Chroniques des années noires (« The Years of Rice and Salt »)
Auteur : Kim Stanley Robinson
Éditeur : Presses de la cité / Pocket
Date de publication : 2003 / 2006
Récompenses : Prix Locus 2003 (meilleur roman de science-fiction)Synopsis : Quelle serait l’histoire du monde si l’Europe avait disparu au Moyen Âge, ravagée par la peste ? L’Islam et la Chine seraient alors devenues les civilisations dominantes, découvrant l’Amérique, se faisant la guerre, inventant le chemin de fer et l’atome, cherchant à l’emporter, à imposer la foi de Mahomet, Bouddha ou Confucius. À travers les destins de trois personnages, Kim Stanley Robinson dépeint de façon étonnamment réaliste sept cents ans de l’histoire d’un univers foisonnant, où les aventures individuelles se mêlent à la trame historique, et se répondent à travers les siècles et les continents.
On peut donc voir émerger des religions et des systèmes de pensée différentes selon le type de société où ils ont vu le jour. La façon dont les gens se nourrissent détermine leur façon de penser et leur type de croyance. Les sociétés agricoles croient aux dieux des pluies, aux dieux des semences, et généralement à tous les dieux affectant d’une manière ou d’une autre le travail des récoltes. Les peuples qui élèvent du bétail croient en un dieu berger, unique. Dans chacune de ces deux cultures transparaît la notion primitive de dieux aidant, tels des géants qui observeraient les hommes du haut des nuages, ou des parents choisissant au gré de leurs caprices qui récompenser, qui punir. Ce n’est que dans les sociétés les plus sûres et les plus avancées que l’on trouve des religions susceptibles d’affronter la réalité de l’univers, et de reconnaître qu’il n’y a pas de manifestations évidentes de dieu, sinon l’existence du cosmos même, ce qui veut dire que tout est sacré, qu’il y ait un dieu ou non pour nous regarder.