• Descender, tome 1 : Étoiles de métal

    Descender 1 Etoiles de métal

    Titre : Étoiles de métal
    Série : Descender, tome 1
    Scénariste : Jeff Lemire
    Dessinateur : Dustin Nguyen
    Éditeur : Urban Comics (Urban Indies) (fiche officielle)
    Date de publication : 29 janvier 2016 (2015 en VO chez Image Comics)

    Synopsis : La Galaxie se remet péniblement du traumatisme causé par l’apparition, il y a dix ans, des Récolteurs, des robots de la taille d’une planète qui préfigurèrent la révolte des machines contre les Hommes. C’est dans cet univers en pleine reconstruction, qui a depuis appris à haïr le genre mécanique, que s’éveille Tim-21. Sans le savoir, le petit droïde cache dans ses circuits imprimés l’héritage et es véritables intentions des Récolteurs. Un secret dont tous les gouvernements de la galaxie rêveraient de s’emparer.

    Note 4.5

    Ah non Tim, je suis ton créateur et concepteur, mais ça ne fait pas de moi ta famille. Tu n’as pas de vraie famille. Tu n’es pas vivant, tu comprends cela, n’est-ce pas ?

    Étant assez peu sorti encore des grands classiques de super-héros de bande-dessinée américaine, c’est avec un oeil un peu profane que je me suis plongé dans la nouvelle série de Jeff Lemire (Essex County, American Vampire, Green Arrow) et Dustin Nguyen (Batman, Superman, Little Gotham). A un prix de lancement plus qu’attractif, il serait d’ailleurs dommage de se priver d’un tel petit bijou.

  • Je me souviens

    Je me souviens

    Titre : Je me souviens
    Auteur : Martin Michaud
    Éditeur : Kennes Editions
    Date de publication : 30 septembre 2015
    Récompenses : Prix Saint-Pacôme du roman policier 2013

    Synopsis : Martin Michaud, Victor Lessard T 3 : À Montréal, juste avant Noël, un homme et une femme meurent le cou transpercé par ce qui semble être un instrument de torture sorti tout droit du Moyen Âge. Auparavant, ils ont entendu la voix de Lee Harvey Oswald, l’assassin présumé du président Kennedy. Un sans-abri se jette du haut d’un édifice de la place d’Armes. Ayant séjourné à plusieurs reprises en psychiatrie, il prétendait avoir participé, avec le FLQ, à l’assassinat de Pierre Laporte. Sur le toit, avant de sauter, il laisse deux portefeuilles, ceux des victimes. La série de meurtres se poursuit, les cadavres s empilent… De retour à la section des crimes majeurs, le sergent-détective Victor Lessard mène l enquête avec, pour le meilleur et pour le pire, la truculente Jacinthe Taillon. Je me souviens parle d’identité à bâtir, de mémoire à reconstituer et de soif d’honneur.

    Note 4.0

    Il avait toujours su que la véritable communication passait par le regard et non par les mots. Tout transitait par les yeux : l’attirance, la répulsion, l’amour, la vérité et le mensonge.

  • Sovok

    Sovok

    Titre : Sovok
    Auteur : Cédric Ferrand
    Éditeur : Les Moutons Électriques
    Date de publication : 2015 (février)

    Synopsis : Moscou, dans un futur en retard sur le nôtre. Manya et Vinkenti sont deux urgentistes de nuit qui circulent à bord de leur ambulance volante de classe Jigouli. La Russie a subi un brusque infarctus politique, entraînant le pays tout entier dans une lente agonie économique et une mort clinique quasi certaine. Le duo d’ambulanciers est donc le témoin privilégié de la dégradation des conditions de vie des Russes. Surtout que leurs propres emplois sont menacés par une compagnie européenne qui s’implante à Moscou sans vergogne. Et puis un soir, on leur attribue un stagiaire, Méhoudar, qui n’est même pas vraiment russe, selon leurs standards. Ils vont quand même devoir lui apprendre les ficelles du métier.

    Note 4.0

    Le lecteur non russophone doit partir du principe que toutes les expressions russes employées par Saoul font ouvertement référence à l’appareil uro-génital de son interlocuteur, à la sexualité rémunérée de sa mère, au comportement inverti adopté par son père et au retard mental accumulé par ses enfants. Quand il est en verve, il lui arrive même de combiner toutes ces allusions au sein d’un unique idiotisme.

  • Wastburg Moutons

    Wastburg

    Wastburg Moutons

    Titre : Wastburg
    Auteur : Cédric Ferrand
    Éditeur : Les Moutons électriques (La Bibliothèque voltaïque) (fiche officielle)
    Date de publication : 26 août 2011 (réédité chez Folio SF en 2014)

    Synopsis : Wastburg, une cité acculée entre deux royaumes, comme un bout de bidoche solidement coincé entre deux chicots douteux. Une gloire fanée qui attend un retour de printemps qui ne viendra jamais. Dans ses rues crapoteuses, les membres de la Garde battent le pavé. Simple gardoche en train de coincer la bulle, prévôt faisant la tournée des grands ducs à l’œil ou bien échevin embourbé dans les politicailleries, la loi leur colle aux doigts comme une confiture tenace. La Garde finit toujours par mettre le groin dans tous les coups foireux de la cité. Et justement, quelqu’un à Wastburg est en train de tricoter un joli tracassin taillé sur mesure. Et toute la ville attend en se demandant au nez de qui ça va péter.
    Roman à facettes, Wastburg propose une vue en coupe d’une cité médiévale macérant dans une fantasy crépusculaire où la morale et la magie ont foutu le camp. C’est comme si San-Antonio visitait Lankhmar. Après La Voie du cygne de Laurent Kloetzer et Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski, se dessine une véritable école de la « crapule fantasy ».

    Note 4.5

    L’échevin Arss n’aimait pas se faire sonner les cloches. S’il avait grimpé les échelons de la Garde en fayotant et en trahissant, c’était pour avoir moins de monde au-dessus de lui. Mais il avait découvert depuis qu’à son niveau de responsabilité, les cloches carillonnaient moins souvent mais résonnaient plus fort.

    Une petite voix tendre m’a dit un jour : « Tu as commencé Scott Lynch ?! Alors maintenant tu vas lire Wastburg !! » Et moi… (*ton humoristico-épique à la François Rollin*)… pauvre fou d’amour… je me suis lâchement exécuté ! M’aurait-elle commandé de lire L’Épée de Vérité de Terry Goodkind, d’une traite, seul et en deux jours, que je me serais aussitôt lancé dans la bataille !

  • Flashforward

    Flashforward

    Titre : Flashforward
    Auteur : Robert J. Sawyer
    Éditeur : Milady (Science-Fiction) (fiche officielle)
    Date de publication : 13 mai 2010

    Synopsis : Le roman qui a inspiré la série TV Flashforward !
    L’espace de quelques minutes, l’humanité a perdu conscience.
    Durant ce laps de temps, chacun a eu un aperçu fugitif de son avenir vingt ans plus tard. Quand le monde s’éveille de nouveau, plus rien n’est comme avant : le black-out a causé des milliers de morts et de blessés. Plus encore : ces visions ont bouleversé les esprits à jamais.
    Et vous, qu’avez-vous vu ?

    Note 3.0

    Ce Simcoe avait comparé la vie à un film déjà tourné. Or, lors du Flashforward, le projectionniste avait diffusé la mauvaise bobine et il avait mis deux minutes à se rendre compte de son erreur. Il y avait eu un saut de montage, un passage brutal d’aujourd’hui à un lointain futur, puis un retour tout aussi abrupt au présent. Cette perspective était différente de l’existence considérée comme un film se déroulant image par image. Dim voyait maintenant avec une clarté impitoyable que ce qui l’attendait ne correspondait en rien à ses espoirs et que, dans un sens très réel pour lui, alors qu’il servirait de la moussaka, il serait déjà mort.

    Flashforward ! Ce « bond en avant », popularisé notamment par la série Lost (que je viens de me refaire en entier) et qui fut développé/adapté dans la série portant justement le titre de Flashforward, mène à bien des interrogations quand il est au centre d’un roman de science-fiction.

  • Sovok

    Sovok

    Titre : Sovok
    Auteur : Cédric Ferrand
    Éditeur : Les Moutons électriques (La Bibliothèque voltaïque)
    Date de publication : 6 février 2015

    Synopsis : Moscou, dans un futur en retard sur le nôtre. Manya et Vinkenti sont deux urgentistes de nuit qui circulent à bord de leur ambulance volante de classe Jigouli. La Russie a subi un brusque infarctus politique, entraînant le pays tout entier dans une lente agonie économique et une mort clinique quasi certaine. Le duo d’ambulanciers est donc le témoin privilégié de la dégradation des conditions de vie des Russes. Surtout que leurs propres emplois sont menacés par une compagnie européenne qui s’implante à Moscou sans vergogne.
    Et puis un soir, on leur attribue un stagiaire, Méhoudar, qui n’est même pas vraiment russe, selon leurs standards. Ils vont quand même devoir lui apprendre les ficelles du métier.

    Note 4.0
     
    Coup de coeur

    Il sait bien qu’une entrevue pour un travail, c’est la rencontre de deux menteurs qui s’entreprennent réciproquement. L’un se met à son avantage en embellissant des emplois merdiques et en montant en épingle ses petites réussites, l’autre garantit qu’il y aura des possibilités de prendre du galon et que la paye suivra. Même que le café sera gratuit, tiens.

    Sovok : adj. Arg. Qui désigne les individus et les idées qui sont profondément imprégnés de réminiscences nostalgiques de l’ex-URSS. Il est clair qu’avec ce roman de Cédric Ferrand, on en a notre comptant, de réminiscences soviétiques. Ça suinte la rouille léniniste et ça crisse entre la faucille et le marteau : avis aux amateurs !

  • Fantasy : Les coups de coeur de l’année 2014

    The hobbit 3

    Nous voilà arrivés en décembre, le moment idéal pour revenir sur certaines des sorties littéraires les plus marquantes de l’année dans le domaine de la fantasy. En tout : pas moins de onze coups de cœurs pour 2014, autant de romans qui, je l’espère, ne manqueront pas de séduire les amateurs de littérature de l’imaginaire. Et qui sait, peut-être glanerez-vous ici où là quelques idées de cadeaux à offrir ou commander à l’approche des fêtes… Bonne découverte !

  • Le dernier rayon du soleil

    Le dernier rayon du soleil

    Titre : Le dernier rayon du soleil
    Auteur : Guy Gavriel Kay
    Éditeur : Le Pré-aux-clercs / Pocket
    Date de publication : 2006 / 2010

    Synopsis : Quelque part au nord, trois civilisations sont parvenues à un tournant de leur histoire. À bord de leurs vaisseaux-dragons, les Erlings mènent des raids sanguinaires contre les Anglcyns, contraints de s’allier avec leurs ennemis de toujours, les Cyngaëls, pour repousser les envahisseurs. Mais le vent du changement souffle sur ces terres hostiles où rien ne pousse. Thorkell le Rouge, Aëldred et Alun, les chefs de ces trois peuples que tout oppose, vont bientôt réaliser que leur survie dépend les uns sans les autres, tant leurs destins sont désormais étroitement liés. Malgré la présence bienveillante des fées de l’entremonde, est-on arrivé au dernier rayon de soleil ?

    Note 4.0

    Il mourait debout, néanmoins, au combat, comme il le devait. Les dieux aimaient leurs guerriers, leur sang, les vaisseaux-dragons, les épées rougies: corbeaux et aigles vous invitaient à entrer dans les salles où l’hydromel coulait en abondance, pour toujours. Le soleil s’était levé, mais soudain il ne pouvait plus le voir. Il y eut une longue vague blanche. Guthrum murmura le nom d’Ingavin et de Thünir, et s’en alla les rejoindre

  • Broadway. Une rue en Amérique, tome 1

    Broadway 1

    Titre : Broadway. Une rue en Amérique
    Série : Broadway, tome 1
    Scénariste : Djief
    Dessinateur : Djief
    Éditeur : Soleil
    Date de publication : 2014 (juillet)

    Synopsis : Carrefour entre les extravagances du music-hall et les « speakeasies » baignant dans les vapeurs prohibées d’alcool frelaté, Broadway ne dort jamais. Gangsters, écrivains, danseuses, nouveaux riches ou célébrités, tous se donnent rendez-vous sur la « grande voie blanche », animés d’un même désir : saisir le rêve et le faire sien. Le « Chapman’s Paradise » est fermé momentanément : à la mort de Walter, Lenny et George Chapman décident de reprendre la direction de l’établissement. Mais le suicide de l’aîné des trois frères a couvert le club d’une mauvaise aura : il est déserté par ses chorus girls, et les deux frères ne connaissent pas encore grand-chose au monde du showbiz. Faisant fi de leur inexpérience, Lenny et George font le pari de rassembler une nouvelle troupe, et surtout de faire du cabaret un lieu incontournable de Broadway.

    Note 3.0

    – Est-ce qu’il y a vraiment de l’argent à faire avec ce cabaret ?
    – Tu rigoles ? C’est Broadway ! La plus grande machine à fric d’Amérique ! Regarde, Lenny ! Voguons sur un océan de billets. Il suffit de lancer notre filet ! Tu vois toutes ces enseignes éclairées ? C’est la grande voie blanche de la fortune ! Un phare qui guide tous les riches vouant un culte sans limite à la vie nocturne. Des gens à l’appétit vorace, qui rythment le pays à coup de festivités, ne recherchant qu’une chose : vivre l’excitation du moment ! Alors à nous de les faire rassasier nuit après nuit puisque Broadway ne dort jamais !

  • Les chevaux célestes

    Les chevaux célestes

    Titre : Les chevaux célestes
    Auteur : Guy Gavriel Kay
    Éditeur : L’Atalante
    Date de publication : 2014 (juin)
    Récompenses : Prix Elbakin 2015 (meilleur roman fantasy traduit)

    Synopsis : On donne à un homme un coursier de Sardie pour le récompenser immensément. On lui en donne quatre ou cinq pour l’élever au-dessus de ses pairs, lui faire tutoyer l’élite – et lui valoir la jalousie, parfois mortelle, de ceux qui montent les chevaux des steppes. L’impératrice consort du Tagur venait de lui accorder deux cent cinquante chevaux célestes. À lui, Shen Tai, fils cadet du général Shen Gao, en reconnaissance de son courage, de sa dévotion et de l’honneur rendu aux morts de la bataille du Kuala Nor. On me tuera pour s’en emparer. On me réduira en charpie pour mettre la main sur ces chevaux avant même que j’aie regagné la capitale. » Deux cent cinquante sardiens, introduits par son entremise dans un empire qui éprouvait pour ces montures un désir insatiable, qui gravait à leur image des blocs de jade et d’ivoire, qui associait les mots de ses poètes au tonnerre de leurs sabots mythiques. Le monde vous offre parfois du poison dans une coupe incrustée de pierreries, ou alors des présents stupéfiants. Il n’est pas toujours facile de distinguer l’un de l’autre.

    Note 4.5

    Elle se retourna sur sa selle. Aussi loin que portât son regard sous le soleil levant et le ciel inaccessible, l’herbe régnait, d’un vert foncé ou tirant sur le jaune. Haute, elle ondulait sous la brise dans un bruissement qui l’accompagnait depuis que les Bogü l’avaient emmenée. Même dans son palanquin, elle l’entendait en permanence. Le murmure de la steppe. Tournée vers le nord, elle s’emplie les yeux du panorama en se demandant jusqu’où il s’étendait. Si le monde a connu un matin, il ressemblait à celui-là, pensa-t-elle.

     

    Il aura fallu quatre ans pour qu’ « Under Heaven » de Guy Gavriel Kay soit enfin traduit et publié en France sous le titre « Les chevaux célestes ». Une longue attente qui permettra peut-être aux lecteurs d’apprécier davantage encore ce roman qui s’avère être une réussite. L’histoire se base pourtant sur un événement qui pourrait au premier abord paraître anodin : le cadeau accordé par une princesse à un humble étudiant en remerciement de son dévouement envers les morts d’une terrible bataille ayant eu lieu bien des années auparavant. Un cadeau qui, sous couvert de récompense, va au contraire bientôt prendre des allures de malédictions pour le protagoniste, désormais au centre de jeux politiques et d’intrigues dont il ignore totalement les règles.