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Un pont sur la brume
Titre : Un pont sur la brume
Auteur : Kij Johnson
Éditeur : Le Bélial’ (collection Une heure lumière)
Date de publication : 2016 (août)
Récompenses : Prix Hugo 2012. Prix Nebula 2012Synopsis : Kit Meinem d’Atyar est peut-être le plus doué des architectes de l’Empire. Peut-être… Ce qui ne fait aucun doute, en revanche, c’est qu’il lui faudra convoquer toutes ses compétences, l’ensemble de son savoir pour mener à bien la plus fabuleuse réalisation qui soit, l’oeuvre d’une vie : un pont sur le fleuve de brume qui de tout temps a coupé l’Empire en deux. Un ouvrage d’art de quatre cents mètres au-dessus de l’incommensurable, cette brume mortelle, insondable, corrosive et peuplée par les Géants, des créatures indicibles dont on ne sait qu’une chose : leur extrême dangerosité.
Kit n’avait jamais vu le fleuve de brume, bien qu’il ait construit des ponts auparavant plus près de la capitale. Ayant travaillé à Atyar, il savait ce qu’il fallait savoir. Cette chose n’était pas l’eau, ni quoique ce soit d’approchant. Elle se formait, on ne savait comment, dans les profondeurs du lit du fleuve qui se trouvait devant lui, et s’insinuait sur des centaines de kilomètres vers le nord, en amont, dans des centaines de criques et de ruisseaux de plus en plus étroits, avant de s’épuiser en lambeaux de mousse sèche qui laissaient nues les zones de terre où elles se rassemblaient.
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Lum’en
Titre : Lum’en
Auteur : Laurent Genefort
Éditeur : Le Bélial’ (fiche officielle)
Date de publication : 13 mai 2015
Récompenses : Prix Julia-Verlanger 2015Synopsis : « La vie intelligente sur Garance apparut cent mille ans avant que la planète ne porte ce nom. Cette vie-là n’était pas humaine, ni même organique. Lum’en était unique en son genre… »
Imaginez une étoile avoisinant sept dixièmes de masse solaire… Si vous levez les yeux, il se peut que vous aperceviez son éclat blanc-jaune sur la face antérieure du bras spiral d’Orion, à sept mille parsecs du centre galactique. Le système de Grnc.mld1 compte six planètes : cinq telluriques et une gazeuse. De ces six planètes, Garance est la seule qui évolue dans la zone d’habitabilité.
Lum’en relate la colonisation de Garance, une planète comme tant d’autres, du moins en apparence… L’histoire de ces femmes, de ces hommes rudes lancés à la conquête d’un monde, le récit des luttes de ces pionniers qui, au fil des générations, vont écrire la plus exceptionnelle des aventures, la plus terrible, aussi, celle de l’ancrage, du développement puis, inéluctable, du déclin d’une colonie dans les confins. L’essence même de la nature humaine, en somme, la quête d’horizons nouveaux. Quitte à rater l’essentiel…Dans la plupart des mythes du Berceau, l’homme avait été modelé à partir d’une poignée de glaise, conférant à la sculpture le statut de premier des arts, le plus essentiel.
« Lumen », avant d’être ce roman, c’est une unité de mesure du flux lumineux et cela l’auteur le sait forcément. Alors à quoi peut-on mesurer l’évolution d’une planète ? À son environnement ? ce n’est pas ce qui nous préoccupe le plus, assurément. À son degré de colonisation par les êtres vivants que nous qualifions « d’humains » ? c’est franchement réducteur. Enfin, peut-être, aux formes de vie extrahumaines, possédant des formes même que nous ne percevons pas ou peu ? C’est évidemment bien plus difficile, mais Lumen raconte l’histoire de l’une d’entre elles, tout en considérant les autres possibilités que nous venons de lister.
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Dragon
Titre : Dragon
Auteur : Thomas Day
Éditeur : Le Bélial’ (collection Une Heure Lumière)
Date de publication : 2016 (janvier)Synopsis : Bangkok. Demain. Le régime politique vient de changer. Le dérèglement climatique global a enfanté une mousson qui n’en finit plus. Dans la mégapole thaïlandaise pour partie inondée, un assassin implacable s’attaque à la facette la plus sordide du tourisme sexuel. Pour le lieutenant Tannhäuser Ruedpokanon, chargé de mettre fin aux agissements de ce qui semble bien être un tueur en série, la chasse à l’homme peut commencer. Mais celui que la presse appelle Dragon, en référence à la carte de visite qu’il laisse sur chacune de ses victimes, est-il seulement un homme ?
Depuis sa fondation au quinzième siècle, Bangkok a connu bien des quêtes. On raconte que nombre de trésors y ont été perdus ou cachés, que certains dieux y vivent, des déesses principalement, à l’abri des regards dans de grandes propriétés à la végétation luxuriante et aux innombrables fontaines. La capitale thaïlandaise compte autant d’histoires que d’habitants.
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Origines, tome 1 : Le Château des millions d’années
Titre : Le Château des millions d’années
Cycle : Origines, tome 1
Auteur : Stéphane Przybylski
Éditeur : Le Bélial’ [site officiel] / Pocket [site officiel]
Date de publication : 12 février 2015 / 14 septembre 2017Synopsis : Juin 1939. Heinrich Himmler diligente une mission archéologique en Irak dans le but officieux de s’allier les populations locales afin de saper l’influence britannique et préparer l’avènement d’un nouvel ordre mondial…
Au sein de cette expédition qu’il dirige en sous-main, l’officier SS Friedrich Saxhäuser. Héros de la Grande Guerre, agent naviguant dans les eaux troubles des divers services de renseignement du Reich, ce soldat hors normes a lié son destin à celui d’Adolf Hitler depuis le putsch manqué de Munich en 1923. Or, dans la vallée d’un affluent du Tigre, Saxhäuser met bientôt au jour l’impensable, une découverte si vertigineuse qu’elle pourrait bien changer la donne dans le conflit qui s’annonce… Mais encore faut-il pouvoir acheminer pareille trouvaille jusqu’en Allemagne. Et d’ailleurs, Saxhäuser le veut-il vraiment ?
– Vous pouvez faire quelque chose pour assurer sa « conservation » ?
– J’ai étudié l’embaumement des momies égyptiennes, et tenté de reproduire leurs techniques pendant mes voyages. Savez-vous que j’ai momifié des cadavres de nouveaux-nés au Tibet et en Nouvelle-Guinée ?
Schmundt mentionnait cette anecdote comme s’il était agi de la vivisection d’une grenouille dans un cours de sciences naturelles.Que voilà bien une publication particulière ! Je ne me souviens pas d’un tel déploiement médiatique de la part des éditions du Bélial’ et l’annonce directe d’une tétralogie (prévue sur deux ans) sur des nazis avec une première publication sous forme de feuilleton numérique ne pouvait qu’attirer mon attention. Un concours bienheureux sur La Prophétie des Ânes, le blog de Cornwall, m’a permis d’acquérir ce premier roman de Stéphane Przybylski.
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L’Épée brisée
Titre : L’Épée brisée (The Broken Sword)
Auteur : Poul Anderson
Éditeur : Le Bélial’
Date de publication : 14 novembre 2014 (1954 en VO chez Abelard-Schuman et révisé en 1971)Synopsis : « Imric n’eut qu’un bref aperçu d’une massive silhouette encapée, chevauchant une monture plongeant vers la terre, plus rapide que le vent, un gigantesque cheval à huit pattes monté par un homme à la longue barbe grise et au chapeau à larges bords. L’éclat de la lune accrocha la pointe de sa lance et son œil unique… Il traversait les cieux à la tête de sa troupe de guerriers morts, et les chiens aux yeux de feu aboyaient comme le tonnerre. Sa corne hurla dans la tempête, les sabots de sa monture tambourinaient comme la grêle tombant sur un toit ; et […] la pluie se déchaîna sur le monde. »
Voici l’histoire d’une épée qu’on dit capable de trancher jusqu’aux racines mêmes d’Yggdrasil, l’Arbre du Monde. Une épée dont on dit qu’elle fut brisée par Thor en personne. Maléfique. Forgée dans le Jotunheim par le géant Bölverk, et appelée à l’être à nouveau. Une épée qui, une fois dégainée, ne peut regagner son fourreau sans avoir tué. Voici l’histoire d’une vengeance porteuse de guerre par-delà le territoire des hommes. Un récit d’amours incestueuses. De haine. De mort. Une histoire de destinées inscrites dans les runes sanglantes martelées par les dieux, chuchotées par les Nornes. Une histoire de passions. Une histoire de vie…
« Lire L’Épée brisée, c’est comprendre en grande partie les origines d’une tradition parallèle de la fantasy représentée entre autres par M. John Harrison, Philip Pullman et China Miéville, des écrivains qui rejettent le confort d’un pub oxfordien et restent délibérément proches de résonances mythiques plus profondes », dit Michael Moorcock. Et le créateur d’Elric de rajouter qu’il s’agit là « d’un des plus influents livres de fantasy » qu’il ait jamais lus. Publié aux USA en 1954, à l’instar du premier volet du Seigneur des Anneaux, dont il s’avère une antithèse brutale. Un chef-d’œuvre jamais traduit en France. Jusqu’à ce jour.Les hommes sont plus heureux que les êtres de Faërie – et plus heureux que les dieux eux-mêmes, dit-il. Mieux vaut une vie semblable à l’étoile filante, brève mais éclairant les ténèbres, que la longue, longue attente des immortels, dénuée d’amour, et seulement riche d’une sagesse sans joie.
Je vous vois venir ! Oui, je vous vois, aimable lecteur curieux qui découvre cette couverture bien étrange. « Qu’est-ce que c’est que ça ? », vous dites-vous.
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La saga de Hrolf Kraki
Titre : La saga de Hrolf Kraki
Auteur : Poul Anderson
Éditeur : Le Bélial / Folio SF
Date de publication : 2004 / 2006Synopsis : Il est l’héritier des ténèbres. Son père est mort dans un odieux complot. Son grand-père a péri de la main même de son propre frère… Il est le fils du pouvoir. Dans ses veines coule le sang des Skjoldung, souverains d’un Danemark impitoyable et sauvage. Il est Hrolf Kraki, le plus grand prince danois du Haut Moyen Âge, né d’un amour incestueux, en guerre pour accéder au trône. Voici le récit d’une époque où régnait la magie des runes, où les êtres surnaturels marchaient aux côtés des hommes, où l’Histoire s’appelait Destinée et avait pour couleur celle du sang versé.
Notre vie est perdue mais ceci nous survivra. La mémoire ne tombe pas en poussière et jusqu’à la Fin du Monde, protégé de l’oubli, le nom du héros vivra.
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Trois coeurs, trois lions (suivi de Deux regrets)
Titre : Trois coeurs, trois lions (suivi de Deux regrets) (Three Hearts and Three Lions)
Auteur : Poul Anderson
Éditeur : Le Bélial’, puis Folio SF
Date de publication : 2006 (puis 2009 ; 1961 en VO)Synopsis : La Loi et le Chaos se livraient une lutte perpétuelle. Non, il ne s’agissait pas exactement de forces. Des modes de vie ? Un reflet terrestre du conflit spirituel entre le Ciel et l’Enfer ? En tout cas, les êtres humains étaient les principaux
agents de la Loi sur terre, bien que la plupart d’entre eux ne le fussent que de façon inconsciente et que certains, magiciens, sorciers et créatures maléfiques, se fussent vendus au Chaos. Quelques êtres non-humains étaient aussi du côté de la Loi. En face d’eux se trouvait presque tout le Monde du milieu, qui semblait comprendre des royaumes comme la Faërie, le Trollheim et le Royaume des géants… Ainsi Holger Dansk, force de la nature de près de deux mètres, se retrouve-t-il propulsé dans un univers fantastique en pleine guerre séculaire entre Loi et Chaos, un univers dont il comprend vite qu’il est le champion, un champion éternel…Plus vite, plus vite, toi, le plus vif des chevaux ! Cours, mon camarade, cours comme jamais cheval n’a couru avant toi, car c’est toute l’humanité que l’on traque avec nous. Hâte-toi, mon compagnon, car nous courons contre le Temps, nous courons contre le Chaos en marche. Ah ! Que Dieu soit avec toi, que Dieu te donne la force de courir !
Acheté d’occasion aux Utopiales 2013, ce Trois cœurs, trois lions (Folio SF ou Le Bélial’, au choix) avait pour but de me faire découvrir l’univers littéraire de Poul Anderson dont j’aimerais bien lire, par la suite, La patrouille du temps, re-publiée en quatre intégrales chez Le Bélial’.
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Rosée de feu
Titre : Rosée de feu
Auteur : Xavier Mauméjean
Éditeur : Le Bélial / Folio SF
Date de publication : 2010 / 2013Synopsis : 1944. Face à l’avancée des forces américaines dans le Pacifique, le haut-commandement de la Marine impériale japonaise applique une tactique de la dernière chance : engager ses pilotes de dragons dans des attaques suicide.Très vite, un autre feu du ciel s’abat sur le Soleil Levant. Les superforteresses B-29 lâchent sur les grandes villes des bombes au napalm. Seuls de rares pilotes se révèlent assez courageux ou fous pour les affronter sur leurs dragons de combat…Trois destinées sont balayées par le souffle de la guerre. Hideo, petit garçon qui vit de l’intérieur la souffrance du Japon. Tatsuo, son grand frère, étudiant recruté dans une escadrille suicide. Enfin le capitaine Obayashi, maître archer qui impose la « stratégie de la mort assurée ».
Ce qui est un vaut moins que l’unité. L’individu ne compte pas face à la nation toute entière.
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Daemone
Titre : Daemone
Auteur : Thomas Day
Éditeur : Le Bélial’ / Folio SF
Date de publication : 2001 / 2014Synopsis : David Rosenberg est mort. Vive David Rosenberg 2.0 ! Ou plutôt vive Dæmone Eraser, comme il se fait appeler depuis sa résurrection. Star plus que célèbre et richissime du Jeu – des combats à mort opposant dans l’Arène des gladiateurs surentraînés –, Dæmone n’a plus le goût à la vie depuis le coma irréversible de Susan, sa femme. Mais un jour surgit Lhargo, un Guerrier du temps, un Alèphe, un de ces extraterrestres insectoïdes dont l’humanité ignore tout ou presque. Et avec lui, un marché que Dæmone ne peut refuser : tuer cinq personnes et retrouver, enfin, celle qu’il aime plus que tout.
Maintenant, Daemone comprend que l’enfer où il doit chercher Susan n’est pas un lieu géographique mais une région de l’esprit, obombrée par l’amour, où la volonté peut étouffer la raison, l’étrangler jusqu’à l’anéantir. Une zone où il ne reste plus qu’une idée. Susan. Une déesse. Une obsession. Une zone où la vie de sa femme vaut cinq meurtres autant que cinq millions. Cinq milliards. Dans cette zone les ordres de grandeur gisent annihilés, écrasés par le talon de l’amour. La seule chose qui compte, c’est de savoir si on peut en revenir pour profiter de ce qu’on est allé y chercher.
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L’accroissement mathématique du plaisir
Titre : L’accroissement mathématique du plaisir
Auteur : Catherine Dufour
Nouvelles : Je ne suis pas une légende ; Le sourire cruel des trois petits cochons ; L’immaculée conception ; Vergiss mein nicht ; La lumière des elfes ; Rhume des foins ; Le jardin de Charlith ; Mater Clamorosum ; Confession d’un mort ; Valaam ; Le cygne de Bukowski ; Kurt Cobain contre Dr No ; Une troll d’histoire ; La perruque du juge ; Le poème au carré ; L’accroissement mathématique du plaisir ; La liste des souffrances autorisées ; L’amour au temps de l’hormonothérapie génique ; Un soleil fauve sur l’oreiller ; Mémoires mortes ; Un temps chaud et lourd comme une paire de seins
Éditeur : Le Bélial / Folio SF
Date de publication : 2008 / 2011
Récompenses : Grand Prix de l’Imaginaire pour « L’immaculée conception » (catégorie nouvelle)Synopsis : Science-fiction, fantastique et fantasy… Catherine Dufour aborde l’ensemble de ces domaines avec un égal bonheur et s’affirme ici comme une nouvelliste de tout premier plan. Au programme: des préfaces signées Richard Comballot et Brian Stableford, vingt récits dont sept inédits, une postface de Catherine Dufour, un entretien, une bibliographie exhaustive.
C’est marrant, plus on est pauvre, plus on doit se farcir d’incitation à dépenser. Ne jamais subir de pub est un signe extérieur de richesse. (Mémoires mortes)
De Catherine Dufour, je n’avais jusqu’à présent expérimenté que deux ou trois nouvelles disséminées ici et là dans quelques anthologies. L’auteur a pourtant su s’imposer depuis plusieurs années, au point de figurer aujourd’hui parmi les auteurs incontournables des littératures de l’imaginaire. J’ai donc entrepris il y a peu de combler mon ignorance grâce à cet « Accroissement mathématique du plaisir », et quelle lecture !