Récit contemporain
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L’Aliéniste
Titre : L’Aliéniste
Scénariste / Dessinateur : Fabio Moon et Gabriel Ba
Éditeur : Urban Comic (Indies)
Date de publication : 2014 (septembre)Synopsis : Simon Bacamarte, aliéniste diplômé, s’installe dans une paisible bourgade brésilienne et, au nom de la science, fonde un asile d’aliénés. Il commence par enfermer et classer les lunatiques, mais ne s’arrête pas là. Son emprise sur la population est telle que bientôt toute la ville est internée. L’aliéniste est-il celui qui soigne la folie, celui qui la fabrique, ou celui qui la porte en lui?
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Brûlons tous ces punks pour l’amour des elfes
Titre : Brûlons tous ces punks pour l’amour des elfes
Nouvelles : « Avant Cuba ! » ; « Brûlons tous ces punks pour l’amour des elfes » ; « Heureux comme un Samoyède » ; « Le lièvre, l’olivier et le représentant en ronds-points » ; « Les secrets de ma cuisine » ; « La branleuse espagnole » ; « De l’homme idéal de ma femme, d’elle et de ma maîtresse » ; « Diablerie diabolique au club-house » ; « Jean-François Cérious ne répond plus »
Auteur : Julien Campredon
Éditeur : Monsieur Toussaint Louverture / Pocket
Date de publication : novembre 2006 / septembre 2013Synopsis : Iconoclaste, bidonnant, foisonnant, épastrouillant… Voilà l’objet littéraire non identifié que vous tenez entre les mains. Pour l’équipe Pocket, ce fut le coup de foudre au premier elfe : ces nouvelles, c’est tout un poème… D’ailleurs, on en ferait presque des vers :Des marins maltais aux vieux saules de Tolkien,Des parkings aériens aux appâts des sirènes,Chez Julien Campredon, cher lecteur, tout est bon.Et si vous trouvez mieux, n’hésitez pas à nous écrire. Votre prose ornera peut-être cette couverture… L’équipe Pocket
PS : L’auteur, s’il parvient à tromper la vigilance de ses gardiens, n’est pas habilité à jouer à ce petit jeu. Merci. Nouvelle édition revue et corrigée. Pour le service après-vente, merci de vous reporter à la page 139.Nous pouvons vous offrir des perspectives, nous en avons l’argent et c’est défiscalisé. Venez masser nos cors aux pieds, tailler nos rosiers ou cirer nos parquets en ronce de noyer. Écoute bien : le monde nous appartient, pourtant nous avons la gentillesse de vous tendre la main, alors prenez-la, soyez sages et cessez de faire les enfants. Retournez à l’ANPE et il ne se passera rien.
Oh que ce titre est accrocheur ! Eric Reinhardt est bien gentil avec son « L’amour et les forêts », Emmanuel Carrère est certes mystérieux quand il mise sur « Le royaume », et Olivier Adam se simplifie avec son « Peine perdue » (ne parlons pas des choix de titres du duo Musso-Lévy), au moins Julien Campredon cherche un peu de nouveauté dans son propos, en commençant par le titre.
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Nous étions une histoire
Titre : Nous étions une histoire
Auteur : Olivia Elkaim
Éditeur : Editions Stock, collection La Bleue
Date de publication : 26 février 2014Synopsis : Quand Anita accouche d’un petit garçon, toute sa famille se réjouit. Pas elle. Angoisses, nuits sans sommeil, hallucinations… Le présent se dérobe, le passé refait surface. D’où vient un tel désarroi ? Anita quitte son mari et son bébé pour fuir vers Marseille, ville qui fut le théâtre d’un psychodrame familial. Elle tente de comprendre comment, entre sa mère, l’omniprésente et égocentrique Rosie, et sa grand-mère, Odette, séductrice et alcoolique, elle peut trouver sa place.
Être une femme et une mère. Aimer les siens et les détester. Se souvenir et oublier. Percer les secrets qui font notre identité.
N’oublie pas d’où tu viens, Anita, si tu veux savoir ou tu vas.
Anita vient de mettre au monde le petit Orson. Au désespoir de son compagnon Louis, Anita ne ressent rien pour ce petit bonhomme. Une fuite en avant et un retour sur sa propre histoire familiale servira-t-il à rendre la fibre maternelle à la jeune femme ?
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Le bonheur national brut
Titre : Le bonheur national brut
Auteur : François Roux
Éditeur : Albin Michel
Date de publication : Aout 2014Synopsis : 10 mai 1981, François Mitterrand est élu, la France bascule à gauche, saisie démoi. Pour Paul, Rodolphe, Benoît et Tanguy, dix-sept ans à peine, pas encore le bac en poche, tous les espoirs sont permis, même au fin fond de leur province bretonne. Vivre son homosexualité au grand jour et monter à Paris pour Paul ; embrasser une carrière politique pour Rodolphe ; devenir photographe pour Benoît, fils dagriculteurs ; suivre la voie de Bernard Tapie pour Tanguy. Trente-et-un ans plus tard, que reste-t-il de leurs rêves, au moment où le visage de François Hollande saffiche sur les écrans de télévision ?
Le pays était bel et bien coupé en deux.
Depuis plusieurs mois – et dans la France entière –, on se répandait en injures, en hypothèses, en pronostics avec, à gauche comme à droite, la même ferveur et une égale mauvaise foi.De François à François, trois décennies. Mitterrand en 1981, Hollande en 2012. Dans ce laps de temps, on suit quatre amis Benoit, Rodolphe, Tanguy et Paul. A quelques semaines de leur bac, les choix se dessinent, trente ans plus tard que sont devenus leurs rêves, leurs ambitions ?
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Le vieil homme et la mer [Bande dessinée]
Titre : Le vieil homme et la mer [Bande dessinée]
Scénariste et dessinateur : Thierry Murat
Éditeur : Futuropolis
Date de publication : 2014 (octobre)Synopsis : Cuba. Début des années 1950. Santiago, un vieux pêcheur rentre une fois encore la barque vide. 84 jours qu’aucun poisson ne mord sa ligne. Tout le monde le pense trop vieux et devenu piètre marin. Seul Manolin, petit garçon, continue de croire en lui et veut l’accompagner dans ses sorties en mer. Mais ses parents l’obligent à regagner un navire plus chanceux, et l’enfant continuera le soir à visiter le vieil homme dans sa cabane. Le 85e jour, Santiago décide d’aller pêcher loin dans le golfe. Il est confronté à un espadon, poisson énorme et fort. La lutte homérique entre le vieil homme et le poisson prédateur durera trois jours et trois nuits ; à son retour sur la terre ferme, le vieil homme aura regagné sa dignité après une bataille courageuse.
Peut-être bien qu’on est pareils, tous les deux… Mais tu sais, poisson, même si t’es mon frère, t’es tellement extraordinaire qu’il faut que j’te tue. Heureusement qu’on est pas obligé de touer toutes les choses extraordinaires… Heureusement qu’on n’est pas obligé de tuer les étoiles ou la lune pour leur prendre la lumière ! Peut-être bien qu’un jour, les hommes se mettront en tête d’aller tuer le soleil… Qui sait ?
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Magic in the Moonlight
Titre : Magic in the Moonlight
Scénario : Woody Allen
Réalisateur : Woody Allen
Acteurs principaux : Colin Firth, Emma Stone, Eileen Atkins, Marcia Gay Harden, Simon Mc Burney, Hamish Linklater, Catherine McCormack, Jacki Weaver, Lionel Abelanski Date de sortie française : 22 octobre 2014
Récompenses : Sélection Festival de Deauville 2014.Synopsis : Le prestidigitateur chinois Wei Ling Soo est le plus célèbre magicien de son époque, mais rares sont ceux à savoir qu’il s’agit en réalité du nom de scène de Stanley Crawford : cet Anglais arrogant et grognon ne supporte pas les soi-disant médiums qui prétendent prédire l’avenir. Se laissant convaincre par son fidèle ami Howard Burkan, Stanley se rend chez les Catledge qui possèdent une somptueuse propriété sur la Côte d’Azur et se fait passer pour un homme d’affaires, du nom de Stanley Taplinger, dans le but de démasquer la jeune et ravissante Sophie Baker, une prétendue médium, qui y séjourne avec sa mère.
Si vous avez envie de légèreté, d’une comédie romantique et magique, le dernier Woody Allen est pour vous.
Difficile de donner un avis sur un film de Allen car même avec ce « Magic in the Moonlight », film plaisant mais sans enthousiasme béat, et bien ça reste quand même du bon ciné. Car il faut bien avouer que côté scénario, on a fait quand même plus excitant. Mais voilà, Woody Allen est toujours un formidable directeur d’acteurs et un dialoguiste hors pair. Cela suffit pour rendre cette bluette plutôt agréable. Colin Firth et Emma Stone jouent au chat et à la souris avec enthousiasme, mais Cupidon pourrait bien régler l’affaire. Il sont tous les deux excellents. Les seconds rôles, comme toujours chez Allen, apportent un plus évident.
Alors si ce Woody Allen n’est pas une cuvée inoubliable, il nous fait passer une heure trente de fantaisie. C’est déjà ça.
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Bande de filles
Titre : Bande de filles
Scénario : Céline Sciamma
Réalisateur : Céline Sciamma
Acteurs principaux : Karidja Touré, Assa Sylla, Lindsey Karamoh, Mariétou Touré,Idrissa Diabaté, Rabah Nait Oufella
Date de sortie française : 22 octobre 2014
Récompenses : Sélection Quinzaine des réalisateurs Cannes 2014.Marieme vit ses 16 ans comme une succession d’interdits. La censure du quartier, la loi des garçons, l’impasse de l’école. Sa rencontre avec trois filles affranchies change tout. Elles dansent, elles se battent, elles parlent fort, elles rient de tout. Marieme devient Vic et entre dans la bande, pour vivre sa jeunesse.
La jeune Marième, trop vite mise devant la dureté de la vie, s’émancipe en rencontrant trois filles qui n’ont pas froid aux yeux. Après le magnifique « Tomboy », j’attendais avec impatience le nouveau film de Céline Sciamma. Et le résultat a fière allure.
Céline Sciamma filme ses personnages sans les juger, ce n’est pas important ici. Elle nous montre comment on se construit malgré les obstacles, les erreurs, les coups durs. Marième/Vic sait qu’elle ne peut compter que sur elle-même, quitte à se tromper. Le film rend compte aussi de l’échec de nos politiques successives, tant éducatives que sociales. Le désespoir semble chevillé au corps de cette jeunesse qu’on a pas pu ou su préparer à un avenir acceptable. Pas étonnant que la violence et les petites combines fleurissent jour après jour lorsque l’on vit justement au jour le jour. Le regard de Sciamma sur la banlieue est juste, ces actrices toutes inconnues donnent une pèche incroyable à son film. La jeune Karidja Touré, entre fragilité et dureté, est la grande révélation de cette bande de filles. Avec ses trois compères, elle donne une justesse et une énergie indiscutable au film, magnifié par une mise en scène inspirée.
Céline Sciamma confirme à ceux qui pouvaient encore en douter qu’elle est l’une des cinéastes les plus douée de sa génération.
Autres critiques : Aurélie (Les Curieuses)
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Papa was not a Rolling Stone
Titre : Papa was not a Rolling Stone
Scénario : Sylvie Ohayon d’après son roman éponyme. et Sylvie Verheyde.
Réalisateur : Sylvie Ohayon
Acteurs principaux : Doria Achour, Aure Attika, Soumaye Bocoum, Marc Lavoine, Rabah Hait Oufella, Sylvie Testud, Attica Guedj.
Date de sortie française : 8 octobre 2014Synopsis : Dans les années 80, Stéphanie grandit à La Courneuve auprès d’une mère absente et d’un beau-père brutal. Très vite, elle décide de se sortir de son quotidien morose. Grâce à l’amour de sa grand-mère, à ses lectures, sa passion pour la danse et pour Jean-Jacques Goldman, elle se débat dans cette cité colorée où l’amitié est primordiale. Un jour, elle le sait, Stéphanie quittera la cité pour mener la vie dont elle a toujours rêvé. Le film raconte l’histoire de cet envol.
Un film inspiré du livre autobiographique de la réalisatriceOn pourra certainement reprocher beaucoup de choses au premier film de Sylvie Ohayon mais une est certaine, c’est par sa sincérité que le film arrive à nous toucher de temps à autre. On doit les meilleurs moments de « Papa was not a Rolling Stone » à toutes ces mini scènes qui montrent avec tendresse et justesse la vie en banlieue. Paris et ses lumières ne sont pourtant pas loin, mais la route y menant semble à mille lieux. Si le film n’évite pas toujours la caricature (Marc Lavoine en beauf violent peu crédible), les belles révélations de Doria Achour et de l’épatante Soumaye Bocoum méritent le détour. Un film qui montre la banlieue des années quatre vingt, ou l’espoir d’une vie meilleure était encore possible. Pas sur que trente ans plus tard, il en soit de même.
A découvrir donc pour ces jeunes acteurs et la sincérité du propos.
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La Fractale des raviolis
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Titre : La Fractale des raviolis
Auteur : Pierre Raufast
Éditeur : Alma
Date de publication : 21 août 2014
Récompenses : Prix colombien 2015 du premier romanSynopsis : Il était une fois une épouse bien décidée à empoisonner son mari volage avec des raviolis. Mais, alors que s’approche l’instant fatal, un souvenir interrompt le cours de l’action. Une nouvelle intrigue commence aussitôt et il en sera ainsi tout au long de ces récits gigognes.
Tout ébaubi de voir tant de pays, on découvre les aventures extraordinaires d’un jeune garçon solitaire qui, parce qu’il voyait les infrarouges, fut recruté par le gouvernement ; les inventions stratégiques d’un gardien de moutons capable de gagner la guerre d’Irak ; les canailleries d’un détrousseur pendant l’épidémie de la peste à Marseille en 1720 ou encore la méthode mise au point par un adolescent sociopathe pour exterminer le fléau des rats-taupes.
Véritable pochette surprise, ce premier roman ajoute à la géométrie rigoureusement scientifique, la collision jubilatoire du probable et de l’improbable.class= »alignright size-full wp-image-215″ />
J’aurai voulu le tuer. C’est le cas de le dire. Pour une fois que ce connard mettait le pied dans ma cuisine, c’était pour gâcher mon plan diabolique. Les salauds ont la vie dure.
La Fractale des raviolis est à déguster d’une traite ! Comme Pierre Raufast vous le suggère allègrement avec des chapitres aussi courts que percutants, gobez chaque historiette avant d’en découvrir le sens ou l’origine dans la suivante.
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Mommy
Titre : Mommy
Scénario : Xavier Dolan
Réalisateur : Xavier Dolan
Acteurs principaux : Antoine-Olivier Pilon, Anne Dorval, Suzanne Clément
Date de sortie française : 8 octobre 2014
Récompenses : Prix du Jury Cannes 2014Synopsis : Une veuve mono-parentale hérite de la garde de son fils, un adolescent TDAH impulsif et violent. Au coeur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l’aide inattendue de l’énigmatique voisine d’en face, Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d’équilibre et, bientôt, d’espoir.
Disons, le clairement, le nouveau Xavier Dolan est certainement le meilleur film de l’année. Car le portrait de cette mère courage, bourrée de défaut et de son fils à la fois insupportable mais tellement touchant, vous secoue sérieusement. Mommy se bat contre vents et marées pour joindre les deux bouts pour garder auprès d’elle ce garçon TDAH imprévisible et violent. L’ombre du père disparu est là aussi bien présente. Et puis débarque Kyla, l’étrange voisine qui délaisse sa famille pour celle de Mommy. Le duo se fait trio, il semble apaiser Steve et donner un peu de répit à Mommy. Anne Dorval, Antoine-Olivier Pilon et Suzanne Clément les trois acteurs sont tous formidables, leurs performances sont impressionnantes de justesse. Comme à chaque fois chez Dolan, la bande son est partie intégrante du film, des musiques qui collent magnifiquement aux scènes.
Xavier Dolan est un surdoué, à 25 ans il signe un film qu’on garde longtemps en tête une fois les lumières rallumées, il nous laisse sonner par cette histoire de bruit et parfois de fureur. Prix du Jury au Festival de Cannes 2014.