Fantasy

Les Yeux du Dragon

Les Yeux du Dragon

Titre : Les Yeux du Dragon (The Eyes of the Dragon)
Auteur : Stephen King
Éditeur : Albin Michel / Pocket
Date de publication : 1995 / 2007 (1984 pour la VO)

Synopsis : Roland le Bon règne sur le royaume de Délain. Ce n’est ni un mauvais roi , ni un bon roi, il fait ce qu’il peut à cette place qui lui est revenue de par sa naissance même s’il se sent parfois dépassé par la tâche. Son épouse Sasha est une femme bonne, qui lui fait prendre des décisions généreuses, mais son influence est contrebalancée par celle de Flagg, le magicien du royaume, personnage terrifiant dont personne ne sait véritablement l’âge. Flagg est diabolique et souhaite que le chaos s’installe sur Délain. Il revient de manière cyclique depuis des millénaires pour semer les graines du trouble et le rôle de Sasha auprès de Roland pourrait mettre à mal ses sombres projets d’autant plus que l’héritier du trône, Peter, promet d’être un grand roi, un bon roi : un roi comme Flagg ne les aime pas. Le sorcier va alors mettre au point un plan machiavélique pour prendre le contrôle sur le royaume…

Note 2.5

Un vrai roi ne change pas, malgré l’exil, la prison ou la torture. Un vrai roi ne perd pas son temps à se justifier et à s’expliquer. Un vrai roi fait simplement part de sa volonté.

Auteur prolifique, Stephen King se transforme le temps d’un roman en un conteur qui nous invite à écouter une balade composée par un ménestrel. Originellement conçue comme une histoire destinée à être racontée à sa fille, voilà que Les yeux du dragon permettent de partager cette expérience à un public bien plus large.

Il faut reconnaître que le style mi-écrit, mi-conté fait mouche et contribue à créer une ambiance chaleureuse. L’on s’imagine assez facilement écouter cette histoire autour d’un bon feu (oui car l’intrigue se déroule essentiellement au cours de la saison hivernale) avec un bonne chope à portée de main. Le style narratif interpelle très fréquemment le lecteur, l’invitant à imaginer des parcelles de l’intrigue. Le procédé est ingénieux et permettra aux adultes de lire ce texte à des enfants. A condition d’avoir lu le roman en entier et d’avoir opéré une ou deux coupures. Quelques références à la sexualité, placées en début d’ouvrage peinent à trouver leur place ici.

Le scénario de l’histoire est par contre assez simpliste. Il est très prévisible et ne laisse aucune place à la surprise… d’autant moins que le narrateur nous gratifie d’une omniscience qui peut agacer tout aussi bien qu’elle peut donner envie de lire la suite. Du début à la fin, le récit suit une ligne et ne s’en éloigne guère… dommage ! C’est assez décevant de ne pouvoir compter sur des histoires secondaires, par exemple en levant le voile sur le passé des personnages.

Malgré un titre prometteur, les dragons et la magie ne tiennent ici qu’une place secondaire. Leur présence est au mieux une commodité. Le royaume de Delain parait désespérément classique ; le genre de contrée moyenâgeuse typique avec un nécromant faisant office de grand méchant. Les autres personnages présentent cette même platitude banale. Il n’y a rien d’innovant ici : tout ceci a déjà été vu et lu.

Certaines incohérences font également leur apparition ici ou là. La plus important concerne l’épisode emblématique du dénouement. Dès le premier tiers de l’ouvrage nous savons que nous allons y avoir droit… l’ennui c’est que l’épisode est bien peu crédible. Curieusement, le rythme gagne progressivement en intensité au cours de la dernière centaine de pages, alors même que son intérêt suit une pente décroissante.

A de très nombreuses reprises, le narrateur nous assène un certain nombre de vérités, sous la forme de petites morales. Celles-ci s’adressent bien souvent aux enfants. En lui-même, le conte a d’ailleurs été composé comme une sorte d’hommage à la fidélité, à la bonté et surtout à l’amitié.

En somme, Les yeux du dragon doit être lu avec les yeux d’un enfant ou lu pour eux. L’éditeur Albin Michel propose par ailleurs un tirage avec de nombreux dessins de grande qualité, accompagné d’enluminures sympathiques. Les adeptes de fantasy vont rester sur leur faim.

Déjà critique sur le blog Kriticon, Davalian est fan de tous les genres de l’imaginaire.

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