Divers "transcatégoriques"

De retour des Étonnants Voyageurs 2018 !

Et voilà, les Étonnants Voyageurs 2018 c’est terminé ! Cette année encore, nous avons pu faire le plein de dédicaces, de conférences, et surtout d’air frais grâce au cadre agréable de la vieille ville de Saint-Malo. Les remparts, le port, le palais du grand large… : le décor du festival est toujours aussi magnifique et permet de profiter à la fois de la mer et des livres.

Les auteurs présents

Du côté des auteurs de littérature « blanche », on a pu retrouver Michel Le Bris, Patrick Chamoiseau, Dany Laferrière, J.M.G. Le Clézio, François Garde, Sorj Chalandon, Erik Orsenna, Jean-Christophe Rufin, Gérard Mordillat, et plein d’autres encore. Armistead Maupin, célèbre pour ses « Chroniques de San Francisco » est venu quant à lui présenter « Mon autre famille » (Éditions de l’Olivier). Carsten Jensen et Alice Zenitter étaient également là, le premier pour « La première pierre » (Phébus), la seconde pour son formidable « L’art de perdre » (Flammarion). Parmi les auteurs invités en imaginaire, nous avons notamment fait la découverte de Sabrina Calvo, auteur de « Toxoplasma » et lauréate du Grand Prix de l’Imaginaire 2018 dans la catégorie roman francophone. Une auteur passionnante à écouter (et, je n’en doute pas, à lire) et qui donne très envie de découvrir l’ensemble de son œuvre. Alain Damasio était lui aussi de la partie (et continue d’attirer les foules !), de même que Dimitry Glukhovsky, Pierre Bordage, James Morrow (lauréat dans la catégorie « meilleur roman étranger » pour « L’arche de Darwin ») ou encore la toujours aussi sympathique équipe des auteurs Critic (Thomas Géha, Estelle Faye, Lionel Davoust…).

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Les temps forts du festival

Comme chaque année, nous nous étions arrêtés sur un programme très chargé… et comme chaque année nous n’avons pas pu tout faire. Dionysos et moi nous sommes surtout concentrés sur la Maison de l’Imaginaire qui proposait plusieurs rencontres intéressantes. L’une d’elles intitulée « Sirènes, licornes, dragons, ces créatures de l’ombre » réunissait Guillaume Sorel (qui a dernièrement sorti une BD mettant en scène une sirène : « Bluebell Woods »), Pierre Dubois (spécialiste du Petit Peuple), Alex Bell (auteur jeunesse a qui on doit dernièrement « Le club de l’ours polaire ») et Jo Walton (qui met en scène des dragons humanisés (mais pas trop) dans « Les griffes et les crocs »). L’occasion d’aborder de nombreuses thématiques comme la réappropriation des mythes par les nouvelles générations ou les différentes manières de réenchanter le monde. Parmi les autres moments marquants, il faut noter la table-ronde « Quand le jeu vidéo rencontre la littérature » (un compte rendu plus complet arrivera sous peu), ainsi que l’entretien de Sabrina Calvo mené par Jean-Claude Dunyach, ou encore la remise des prix aux lauréats du Grand Prix de l’Imaginaire de cette année. Le seul bémol tient au fait que les auteurs d’imaginaire soient systématiquement relégués loin du Palais du Grand large (et donc du cœur du salon) et n’aient jamais la possibilité d’intervenir en conférence avec des auteurs généralistes…

Toujours à la Maison de l’Imaginaire, nous avons aussi assisté à une table-ronde passionnante sur « L’imaginaire des villes » avec Alain Damasio (récompensé cette année pour sa nouvelle parue dans « Au bal des actifs » chez La Volte), Benoît Peeters (« Les cités obscures »), Gérard Mordillat (« La tour abolie ») et Pierre Bordage (« Arkane »). Alain Damasio nous a surtout parlé de son jeu vidéo « Remember me » dans lequel il dépeint un Paris futuriste (on est en 2084) divisé en deux parties bien distinctes : le Hight Paris et le Deep Paris. Fidèle à lui-même, l’auteur livre une réflexion très politisée (et à mon sens très pertinente) de la société de contrôle dans laquelle nous vivons et des dérives qu’elle est susceptible d’entraîner. On retrouve cette même stratification dans « La tour abolie » de Gérard Mordillat qui dépeint une espèce de tour-monde abritant une population répartie dans les différents étages en fonction de leur statut social. Là encore, c’est évidemment notre société actuelle et ses travers qui sont dénoncés. Pierre Bordage, lui, a choisi d’explorer le thème de la ville par le biais de la fantasy. Il décrit dans « Arkane » une ville dans laquelle on retrouve aussi un système de caste, chaque niveau de la cité étant séparé de l’autre par un labyrinthe magique difficilement franchissable. Pour lui, et contrairement aux idées reçues, la fantasy permet aussi d’interroger la société : son côté intemporel permet de se détacher du réel et de porter sur lui un regard plus distancié et donc plus lucide.

Carre s’est pour sa part rendu au Palais du Grand Large où le café littéraire constitue toujours l’un des plus gros points forts du festival. Animés par Maëtte Chantrel et ses deux comparses, Michel Abescat (Télérama) et Pascal Jourdana (La Marelle, lieu de résidence d’auteurs à Marseille), les plateaux s’enchaînent à un rythme soutenu et accueillent un public toujours aussi nombreux. Parmi les temps forts, on peut notamment mentionner la remise du Prix Ouest-France des Étonnants Voyageurs 2018 à Ananda Devi, couronnée pour « Manger l’autre » (Grasset) et récompensée par un joli chèque de 10000€. A proximité du Palais du Grand large, le salon en lui même est aussi un espace privilégié pour rencontrer les auteurs mais aussi les professionnels du livre. L’occasion d’échanger avec les libraires malouins (merci d’ailleurs à la librairie M’Lire, à Fanny et à ses collègues de la librairie L’Odyssée pour leur gentillesse et leurs conseils passionnés).

Les achats

Enfin, qui dit festival dit achat ! Et nous revenons une fois encore avec une belle moisson :

Toxoplasma, de Sabrina Calvo (La Volte)

L’arche de Darwin, de James Morrow (Au diable vauvert)

Terra Doloris, de Laurent-frédéric Bollée et Philippe Nicloux (Glénat)

Le chant du coucou, de Frances Hardinge (L’Atalante) –> en cours de lecture !

Magie brute, de Larry Coreira (L’Atalante)

Des sorciers et des hommes, de Thomas Géha (Critic)

La station de l’Agnelle, de Jean-Claude Dunyach (L’Atalante)

L’enfer de Church Street, de Jake Hinkson (Gallmeister)

Nord Nord Ouest, de Sylvain Coher (Babel)

L’affaire Isobel Vine, de Tony Cavanaugh (Points)

Le sixième homme, de Moica Kristensen (Babel)

Aux animaux de la guerre, de Nicolas Mathieu (Babel)

Vous l’aurez compris, nous avons passé un excellent moment à ce festival qui fait la part belle à la littérature, aux voyages, à la mer, et à l’imaginaire. Un rendez-vous à ne pas manquer si vous habitez dans le coin !

Antiquiste passionnée d’art, de cinéma, de voyage et surtout grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement).

2 commentaires

  • Aelinel

    Ca avait l’air super sympa et il y a avait du beau monde! Entre St Malo et Épinal, vous avez fait le plein, on dirait! Pleins de belles lectures (et chroniques) en perspective! A St Malo, j’y vais cet été!

    • Boudicca

      J’aime beaucoup cette ville, il y a vraiment une ambiance sympa 🙂

      C’est clair qu’au niveau lecture on a de quoi faire après ces deux festivals ! (mais bon, la PAL était presque vite alors on va dire que c’est pas grave^^)

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