Fiction historique

Undertaker, tome 4 : L’Ombre d’Hippocrate

Titre : L’Ombre d’Hippocrate
Cycle/Série : Undertaker, tome 4
Scénariste : Xavier Dorison
Dessinateur : Ralph Meyer
Éditeur : Dargaud
Date de publication : 24 novembre 2017

Synopsis : Course finale entre l’Undertaker et son ennemi, l’Ogre de Sutter Camp ! Gravement blessée, Rose a accepté de suivre L’Ogre de Sutter Camp, alias Jeronimus Quint, dans l’espoir qu’il la soigne. À leurs trousses, Jonas Crow et Lin, bien décidés à sauver leur amie et à régler une fois pour toutes son compte au monstrueux chirurgien. Mais comment arrêter un homme dont le génie maléfique lui permet de transformer chaque patient innocent en un complice mortel contre l’Undertaker ?

Bibliocosme Note 4.5

-Toi faire mourir colonel avec désespoir et maintenant toi creuser tombe pour lui. Lin pas comprendre.
-T’as déjà vu un clébard qui se balade avec un bout du cadavre de ton copain dans la gueule ?
-Non.
-C’est pour ça que tu piges pas.

   Peut-être que le père noël aura eu la bonne idée de vous couvrir de BD il y a quelques jours, peut-être même que parmi celles-ci se trouvait le dernier volet des aventures du plus populaire des croque-mort, le bien nommé Jonas Crow. Ce quatrième volet, L’ombre d’Hippocrate, vient clore la seconde aventure de l’Undertaker, qui avait commencé un peu plus tranquillement qu’à l’accoutumée, pour finir sur les chapeaux de roue. Nul doute que la série est déjà rentrée dans le cercle des grands western de notre cher art. Le cinquième tome est même d’ores et déjà prévu et son titre bien connu : L’Indien blanc. Bon, c’est sur la quatrième de couverture, c’est vrai.

   Nous autres, bienveillants lecteurs, avions laissé notre héros en fort mauvaise posture à la fin de L’Ogre de Sutter Camp, et ce n’est pas en meilleure forme que nous le retrouvons à l’entame de cet album. Le docteur a pris la fuite et Jonas Crow n’a plus qu’une idée en tête, en finir avec lui une bonne fois pour toute. Son adversaire continue quant à lui son oeuvre en chevauchant à bride abattue, en opérant et en persuadant quiconque croisant son chemin de tuer le croque-mort. Une course poursuite qui ne s’annonce pas de tout repos. et qui ne laisse personne indemne.

   A la manière de ce qu’avait été le second tome, cette dernière partie de l’aventure autour de Jeronimus Quint prend la forme d’une chasse à l’homme dont le croque-mort est cette fois si le prédateur. L’ambiance de l’album précédent fait encore merveille, L’ombre d’Hippocrate est oppressant à souhait, malsain. Le boucher-chirurgien dérange encore par son discours, même si sa perception quasi divine de son être est légèrement exagérée. Les autres ne valent rien, lui est au-dessus de tout. Relativement classique, mais toujours efficace, et Xavier Dorison excelle. L’écriture est toujours aussi minutieuse, les dialogues parfaitement ciselés, et nous embarquent pour ne plus nous lâcher. C’est sans temps mort. Et du début à la fin, on se demande de quelle façon l’undertaker parviendra à ses fins. Chaque personnage, toujours aussi bien traité, a son rôle, géré sur le bout des doigts par le scénariste. Jusqu’au dernier instant cette aventure est palpitante, et la fin surprenante même. Du plaisir à l’état pur dans un univers aussi sombre qu’ensanglanté.

   Une nouvelle fois la réussite de cette aventure doit autant à l’écriture qu’au dessin de Ralph Meyer et au traitement des couleurs (Meyer est toujours épaulé par Caroline Delabie, ne l’oublions pas !). L’Ombre d’Hippocrate brille encore par son atmosphère oppressante avec la presque omniprésence de la nuit. La mort est partout autour des personnages et les ambiances distillées par la lumière ne sont guère rassurantes. Au fil des pages ne se dégage pas la chaleur habituelle des western. C’est un album dur, froid, dans les mêmes teintes que le précédent. Quel travail ! Les cadrages et le découpage en général sont toujours aussi bons, tantôt large, tantôt beaucoup plus rapproché pour mettre la peur, la colère des personnages au premier plan. La folie douce de Quint aussi.

Une brillante réussite encore que cette aventure de Jonas Crow, non dénuée d’un certain classicisme dans son déroulement global, mais le tout construit avec brio.

Voir aussi : Tome 1 & 2 ; Tome 3

Autres critiques : Belette (The Cannibal Lecteur)

Élevé à l'université Kaamelott option Simpson, plus ou moins historien moderniste, geek invétéré (on ne se refait pas). Revenu il y a fort longtemps à la bande dessinée par le manga, et tombé désormais dans la marmite BD-comics-manga, s'essaye à la critique.

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