Science-Fiction

Pluto, volume 1

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Titre : Pluto
Série : Pluto, volume 1
Auteur : Naoki Urasawa
Dessinateur: Naoki Urasawa
Éditeur : Kana (Kana Big)
Date de publication : 2010 (février)

Synopsis : Dans un monde futuriste où les robots vivent comme des humains, des crimes mystérieux se succèdent. Des robots et des chercheurs renommés sont assassinés dans des circonstances très étranges. Toutes les victimes sont retrouvées avec un ornement en forme de cornes sur leur tête. Gesicht, un inspecteur robot, est chargé de l’affaire. Il découvre que les victimes sont des vétérans du dernier conflit d’Asie centrale, et que les robots visés sont les sept robots les plus puissants de la planète, dont il fait lui-même partie ! L’inspecteur Gesicht part alors à la rencontre des personnes et robots menacés pour tenter de les protéger du danger.

Prendrez-vous un thé ? Vous êtes un robot vous aussi, et il s’agira juste de faire semblant de boire mais bon… A force de vivre comme des hommes, nous actualisons notre système en développant des perceptions de plus en plus humaines. Pourtant, nous n’avons pas encore compris quel était le plaisir de prendre le thé.

De prime abord, Pluto est un nom qui n’évoquera pas grand chose à qui que ce soit. Ce qui peut vous mettre la puce à l’oreille sont peut-être, plutôt (haha.), les noms qui figurent sur la couverture. Naoki Urasawa pour commencer, renommé pour Monster que j’ai déjà commencé à critiquer mais aussi et surtout Osamu Tezuka. Qui est-il ? Rien de moins que le créateur d’un petit robot dont tous, sans doute, avez déjà entendu parler : Astro le robot le plus fort du monde. Ce dernier auteur a rejoins le panthéon des auteurs de bande-dessinée depuis longtemps déjà, alors qu’est-ce donc que Pluto ? Il résulte de cette rencontre une relecture de l’univers d’Astro pour ses 50 ans par le maître incontesté du polar dans le manga. Un polar à la sauce science-fiction nettement plus sombre que les aventures du petit robot originel. La présente série est divisée en huit volumes, bien plus réduite donc que les autres séries d’Urasawa. Signalons, pour ceux qui oseraient douter de ses qualités, que Pluto a reçu le prix intergénérations au Festival d’Angoulême de 2011.

Pluto 1.1

Le récit bâti par Naoki Urasawa s’inspire d’un épisode d’Astroboy. Il mène comme à son habitude un récit sombre et relativement complexe dont seule l’addition finale des éléments vient apporter la résolution de l’affaire. Pluto n’échappe pas à cette règle. D’ailleurs, il est à peine question d’Astro dans ce volume initial. Le récit s’ouvre sur le meurtre de Richard Lanke, l’un des artisans de la législation appliquée aux robots (leur interdisant comme chacun sait de faire du mal à un humain) et sur le meurtre tout aussi mystérieux, en Suisse, de Montblanc, un des sept robots les plus puissants du monde. L’agent de police robot d’Europol Gesicht est mis sur les deux affaires au vu d’un étrange point commun entre les deux morts : les deux corps découverts ont été affublés d’étranges cornes. Bientôt, North 2, lui aussi l’un des sept robots, est assassiné à son tour. Un complot semble donc bien décidé à s’en prendre aux robots les plus puissants de la planète et à ceux qui ont œuvré pour leur traitement à égalité avec les humains. Gesicht mène l’enquête.

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Au-delà de cette histoire aux abords classiques, la touche Urasawa se distingue entre toutes. Déjà les personnages que l’on rencontre sont parfaitement caractérisés, intéressants et possèdent une histoire propre riche et intrigante. De fait, l’on s’y attache vite. Et le personnage d’Astro, que l’on rencontre dans les dernières pages, par la force du trait d’Urasawa, devient immanquablement l’un des personnages les plus touchants et attachants de la bande-dessinée, (je le place sur un podium avec Eusèbe de De Cape et de Crocs et Marie de Magasin général). Les personnages d’Urasawa, bien que construits à partir d’un matériau de base préexistant, débordent d’émotion. La frontière entre les hommes et les robots est ici bien ténue tant ils sont fait à l’image des hommes, qu’ils ont appris à imiter. Ces robots si talentueux partagent des souvenirs communs que l’on découvrira par la suite, tous ont également trouvé un sens à leur vie, aussi classique que touchant, un peu facile aussi parfois. Naoki Urasawa ne limite par la profondeur de son récit à ses personnages, l’environnement dans lequel ils évoluent est tout aussi fouillé. L’Europe dans laquelle se déroule le début du récit à repoussé un peu plus loin qu’aujourd’hui le projet de l’Union Européenne dans un ensemble fédéral. Le monde, enfin, est dominé par les Etats-Unis de Thracia, état au sommet de la puissance, qui a lancé une guerre préventive contre le royaume de Perse, basée sur la rumeur selon laquelle des robots de destruction massive y auraient été élaborés. Ce premier volume a été publié en 2003 au Japon… Les Etats-Unis viennent de lancer leur guerre contre Saddam Hussein en Irak. Malgré ce contexte futuriste, Naoki Urasawa, ne se gêne donc pas pour se faire l’écho de l’actualité d’alors et de façon bien critique. Avouons tout de même que la seconde partie de ce volume pèche un peu par son rythme en dents de scie.

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Côté crayons, le dessin de Naoki Urasawa est reconnaissable entre mille pour qui l’a déjà fréquenté. Le lecteur assidu ne sera pas dépaysé. Certains personnages semblent même parfois un peu récurrents. Le dessinateur se plaît toujours à construire des plans rapprochés pour plonger le lecteur au coeur des émotions des personnages, ce qui est plus adroit encore dans la mesure où les principaux protagonistes de Pluto sont des robots. D’ailleurs, pour avoir fureté un peu, le design des personnages de ce premier volume, celui de Gesicht par exemple, ou encore du docteur Ochanomizu, sont inspirés de ceux dessinés par Tezuka. Le lien est tout à fait évident. Le travail d’Urasawa se veut aussi un hommage au travail de celui qui est considéré au pays du soleil levant comme le père du manga. Les environnements urbains sont par ailleurs très réussis, alliant modernité et bâtiments plus classiques. A travers ses villes, on ressent l’attrait de la culture européenne sur le mangaka.

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Le premier volume de Pluto vise un public plus large que les séries habituelles de Naoki Urasawa, mais l’histoire promet d’être intéressante et pleine de suspens. Tout cela sans compter sur la richesse des personnages dont la personnalité n’est encore qu’esquissée.

Élevé à l'université Kaamelott option Simpson, plus ou moins historien moderniste, geek invétéré (on ne se refait pas). Revenu il y a fort longtemps à la bande dessinée par le manga, et tombé désormais dans la marmite BD-comics-manga, s'essaye à la critique.

6 commentaires

  • Lutin82

    Oui, j’ai la même approche que toi sur ce tome 1 que j’ai adoré. Je ne connais pas plus l’oeuvre de l’auteur, donc les comparaisons je ne peux les faire, mais le public ciblé est assez large et le manga prenant.

  • belette2911

    Pour moi, Pluto est le chien de Mickey ! En effet, en remontant vers le haut de ton article, j’ai trouvé que le petit garçon qui volait avait tout des airs d’Astro le petit robot que je regardais quand j’étais jeune…

    Je note !

          • belette2911

            Si les jeunes de l’époque avaient regardé les bons programmes télés, ils seraient au courant ! mdr

            Mes préférences allaient plus à cobra, ken le survivant ou les chevaliers du zodiaque qu’à astro, mais j’aimais bien son univers.

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