Super-Héros

Suicide Squad Rebirth, tome 1 : La Chambre Noire

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Titre : La Chambre Noire
Série : Suicide Squad Rebirth, tome 1
Auteur : Rob Williams
Dessinateurs : Jim Lee, Ivan Reiss, Gary Franck, Jason Fabok, Philip Tan
Éditeur : Urban Comics (Rebirth)
Date de publication : 2017 (juin)

Synopsis : Le gouvernement réinstalle Amanda Waller à la tête de la Suicide Squad, et celle-ci sélectionne une nouvelle escouade de criminels et d’assassins, à la tête de laquelle elle place le colonel Rick Flag ! Mais la première mission qui réunit Captain Boomerang, Deadshot, Harley Quinn, Killer Croc et Katana, consiste à recruter un nouveau membre encore plus terrible et incontrôlable que l’équipe

Ce n’est vraiment pas ce qu’il y a de plus facile, tu sais, d’être une super-vilaine. Question choix de carrière, ça doit sûrement être juste en dessous de proctologue installé à Houston.

Après un film Suicide Squad dont la qualité pose question et qui ne fut guère rassurant quant à l’avenir du DCCCU (DC Comics Cinematographic Universe) déjà mal embarqué avec les films précédents, il y avait de quoi s’inquiéter du reboot du comics Suicide Squad lui-même. C’est pas de chance, parce qu’on y retrouve justement certains travers du films. Peut-être est-ce parce que je suis un inconditionnel de la firme qui a vu naître Batman que je suis si dur, mais à nouveau, je ne suis pas emballé. En revanche, si vous avez aimé le film, nul doute que vous apprécierez. Attention, toute fois, car dans La Chambre Noire, il n’est pas question de photographie. Si vous avez ri, vous aimerez Suicide Squad.

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Ce n’est plus un secret pour personne, mais la Suicide Squad est l’équipe des pires criminels de l’univers DC montée par la sombre Amanda Waller. Enfin, pires criminels, c’est vite dit. Harley Quinn, Killer Croc, Deadshot et … Captain boomerang, le tout encadré par le, à priori meilleur soldat du monde, Rick Flag, et Katana, samouraï à la néo-japon. Une seule mission : leur faire accomplir, sous la menace de l’explosion d’une bombe implantée dans leur crâne, les missions que tous les bons ne peuvent éthiquement, politiquement, effectuer. Vous l’aurez compris, le principe de base de la Suicide Squad ne m’enchante guère. Tout est affaire de ton ici. Les récits de la Suicide Squad se veulent plus second degré, plus légers que les récit de super héros classiques.  Il faut avouer qu’avec des personnages hauts en couleurs, le potentiel existe bel et bien. C’est en tout cas l’impression que j’en ai. L’on verra que ce n’est pas forcément une réussite. Que de grands noms, pourtant, sont rassemblés dans ce premier volume : Jim Lee, Ivan Reiss (le précédent Aquaman, que j’adore), Gary Franck (Batman Terre-un que j’adore) et Jason Fabok (Justice League, que j’appréciais pour son dessin), et Rob Williams au scénario (Martian Manhunter), que je connaissais pas, et qui devra encore me convaincre.

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Après la lecture du premier chapitre qui réintroduit le personnage d’Harley Quinn (apparue pour la première fois dans la série animée et personnage génial alors), j’étais pourtant au paroxysme de l’enthousiasme. J’ai adoré cette introduction ! Harley Quinn, toujours un peu dingue (c’est son fond de commerce) ressasse toute seule dans son coin les innombrables raclées qu’elle s’est mangée. Il serait bien temps, se dit-elle, de se reconvertir dans son secteur premier, la psychologie, et de se faire la thérapeute des villains de Gotham. S’ensuit un chapitre autant rythmé que drôle, piochant ses références dans le premier épisode de la série animée comme dans Orange Mécanique, et oscillant entre rêve et réalité. Tout cela magnifié par la versatilité de l’art de Jim Lee. Sauf que, voilà, le plaisir que j’ai eu à lire cette première partie du reboot de la Suicide Squad s’est à peu près arrêté là. Le récit se construit ensuite de la même manière que le film ou presque. Le lecteur assiste à la construction de l’équipe avec l’inévitable recrutement des différents protagonistes avec, pour conséquence, des scènes très cinématographiques… qui sont, parfois, un copier-coller du film. Enfin, l’inverse à vrai dire, puisque les premiers chapitres sont parus avant le film. Film et comics se sont donc certainement construits de concert. Aussi les scènes introduisant le personnage de Rick Flag sont-elles les mêmes que celles du film. Mais surtout, l’on se voit infliger trop de flashbacks pour introduire les autres personnages (et pas tous heureusement). Harley Quinn, Flag, Deadshot, Captain boomerang (sympathique uniquement par ses références à James Bond) et Katana y passent, avec pour effet principal de casser le rythme d’un récit pourtant porté sur l’action. Un concentré de retours en arrière donc, qui veut épaissir un peu le background de cette première mission.

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Le scénario en lui-même (c’est sans doute intentionnel) ne va pas chercher bien loin. Le récit est très américano-centré, et les bons Américains se retrouvent inévitablement confrontés aux Russes (a priori pas au service de Poutine, pour de vrai). Envoyés en mer des Laptev depuis l’espace, l’escadron suicide a pour mission de récupérer un objet cosmique dans une prison sous-marine (serait-ce une référence à One Piece ?). L’histoire en elle-même se laisse lire, mais l’humour inhérent à cette série vient bien souvent inutilement plomber le tout. Hormis un « Meurs graphiste! » à se tenir les côtes et quelques rares autres répliques bien senties, les dialogues ne font pas merveille. La conclusion n’est d’ailleurs guère satisfaisante, cette première mission s’achevant sur un grossier raccourci.

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Si l’écriture fait jusqu’ici, à mon avis, défaut à ce reboot. C’est une toute autre paire de manche côté dessin. Les artistes sont nombreux à avoir planché sur ce Suicide Squad, est c’est plutôt très réussi. Jim Lee fait merveille dans tous les chapitres où il intervient, et en particulier, comme cela a déjà été évoqué, dans le premier chapitre. Le travail à la couleur y est tout autant réussi. Le chapitre illustré par Ivan Reiss est peut-être un peu en deçà, moins efficace que sur son Aquaman et avec un traitement des couleurs un peu saturé et flashy. Philipe Tan propose le dessin le plus original de ce volume avec un trait plus en douceur très appréciable. Enfin, la conclusion de Gary Frank est, elle aussi, très bien illustrée. Chacun des illustrateurs parvient parfaitement à rendre ce récit assez peu entraînant sur le fond dynamique et accrocheur sur la forme. On peut espérer une efficacité semblable pour le second volume.

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Une déception, encore, malheureusement pour la suite de Rebirth, le reboot de l’univers DC Comics. Trop proche du film, scénario trop light et au rythme volontairement cassé : il faudra faire mieux… Heureusement, le dessin, quel qu’en soit l’artisan, vient sauver ce premier nouveau volume des récits de la Suicide Squad.

Voir aussi : Tome 2

Autres critiques : ?

Élevé à l'université Kaamelott option Simpson, plus ou moins historien moderniste, geek invétéré (on ne se refait pas). Revenu il y a fort longtemps à la bande dessinée par le manga, et tombé désormais dans la marmite BD-comics-manga, s'essaye à la critique.

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