Super-Héros

Justice League Rebirth, tome 1 : Les Machines du Chaos

Titre : Les Machines du Chaos
Série : Justice League Rebirth, tome 1
Scénariste : Bryan Hitch
Dessinateurs : Bryan Hitch, Tony S.Daniel, Jesus Merino
Éditeur : Urban Comics
Date de publication : 2017 (juin)

Synopsis : A l’aube d’une nouvelle ère, les plus grands héros de la Terre restent unis contre l’adversité. Endeuillés par la perte de l’Homme d’Acier, ils continuent de défendre la planète de ses pires dangers. Et pour ce faire, la Ligue de Justice accueille trois nouveaux membres dans son équipe, incluant un certain… Superman! Mais qui est cet être venu d’un monde mort, et peut-on seulement lui faire confiance?

C’est ce qu’on appelle la pitié. Pars. Et dis à tous les autres moissonneurs, tes semblables, que ce monde est protégé.
Quoi qu’il vienne, nous serons là. Nous sommes la Ligue de Justice. Fuis!

Le précédent reboot de l’univers DC Comics avait confié les rênes de la Ligue de Justice à Geoff Johns. La série m’avait laissé de marbre. Un scénario qui m’avait alors semblé fourre-tout et capillotracté. Je suis par conséquent plus que dubitatif quant à la nouvelle mouture de la Justice League élaborée par Bryan Hitch à l’écriture et Tony S.Daniel et Jesus Merino à l’illustration. Malheureusement, comme aurait pu le laisser espérer le patronyme du second dessinateur, pas vraiment de miracle après la lecture de ce premier volume. Clairement, il s’agit d’un volume introductif.

Nul besoin de présenter de manière approfondie les membre bien connus de la Justice League, mais au cas où : Batman, Superman, Wonderwoman, Aquaman, Cyborg et les Green Lantern (puisqu’ils sont maintenant deux) ont décidé de mettre leurs forces et leurs ressources en commun pour lutter contre les pires menaces que la Terre puisse rencontrer. Du haut de le leur Tour de Garde, leur satellite-quartier général, pourtant, aucun d’entre eux n’a vu arriver le bernard-l’hermite-pieuvre de la taille de la métropole à laquelle il s’attaque atterrir aux États-Unis. Il s’agit là du premier chapitre, mais l’on ne peut pas dire que cela soit des plus convaincants. Son intérêt est finalement d’introduire les personnages de Simon Baz et Jessica Cruz, qui ont succédé à Hal Jordan. Pour Superman, c’est un peu compliqué : le Superman du New 52 (le reboot précédent) est mort, de même finalement que ce que peut vaguement rappeler le film Batman V Superman, pour les âmes généreuses qui s’en souviendraient. Mais le monde a besoin d’un Superman. Superman est donc bien là. Les mystères du multivers et les merveilles des Reboot… Tout cela pour dire que le chapitre inaugural de ce premier volume des nouvelles aventures de la Justice League ne rassasie pas. D’autant plus, d’ailleurs, que le crustacé géant finit par s’envoler dans l’espace sans trop crier gare. Toujours est-il que l’équipe est enfin au complet. L’aventure commence pour de bon.

Les aventures, en réalité. Parce que dans ce premier volume, la quantité d’informations distillée et le nombre d’acteurs sont très, très importants, au point que l’on s’y perd véritablement. D’une part, les Machines du Chaos (d’où le titre de ce volume) entraînent la planète dans un cycle d’autodestruction à coups de séismes que rien ne semble pouvoir enrayer. D’autre part, les Semblables, des êtres graphiquement réussis mais aussi très semblables à Dr Manhattan (Watchmen) qui viennent purger, récolter les humains (guère original pour ceux qui ont joué à Mass Effect… ou plus vraisemblablement pour ceux qui auront lu le premier chapitre…). Eux-mêmes sont-ils ennemis ou agissent-ils en parallèle ? Bryan Hitch a sans doute voulu poser trop de premières pierres sur lesquelles construire son récit. Cela conduit forcément, et c’est dommageable au rythme du récit, à la dispersion de l’équipe des justiciers qui, plutôt que d’agir de concert, sont bien souvent par binômes et communiquent par le biais de la technologie de Cyborg. Sauf Aquaman, décidément laissé tout seul de son côté. C’est bête, mais moi je l’adore, ce mec avec une grande fourchette et qui a la fabuleuse capacité de tenir le crachoir aux poissons. Une petite incohérence encore à mon avis à propos des Lantern : tentant de protéger la ville de Pékin d’un tsunami, les deux verts doutent de pouvoir avoir accomplir leur mission avec leurs pouvoirs. Bon, déjà ils sont deux. Ensuite, les Green Lantern, ce n’est rien de moins, quand même, que la police de l’univers au sein de laquelle chaque membre se voit confier la protection d’un bout de galaxie. Cela me semble autrement plus ardu, tout de même, que de faire face à un tsunami. Mettons ça sur l’inexpérience des deux lanternes vertes.

Coté crayons, je suis aussi resté sur ma faim. Le chapitre introductif est illustré par Bryan Hitch lui-même. Il y va un peu fort avec les effets d’ombre sur les personnage à mon avis, mais réalise un très beau travail sur les visages. Les environnement sont quand à eux un peu vides. Le gros morceau des illustrations est toutefois effectué par Tony S.Daniel. Au programme, des environnement beaucoup plus détaillés cette fois, un dessin très dynamique même si certains visages sont parfois en deçà. C’est en tout cas mon avis. Cela n’empêche pas néanmoins de très belles planches, à l’instar de celles mettant en scène Superman dans le tunnel boom de Cyborg, ou d’un Aquaman déambulant sur le sol des abysses. Enfin, le quatrième chapitre sur les cinq que compte ce volume voit les crayons changer de mains à nouveau au profit de Jesus Merino, avec une esthétique plus fidèle au style pulp des anciens comics pour un résultat tout à fait satisfaisant. La seule chose qui manque, finalement, quelque dessinateur que ce soit, ce sont des scènes mémorables qui mettent en scène l’ensemble des membres de la Justice League. C’est à venir à n’en pas douter.

Le renouveau des aventures de la Justice League est globalement assez décevant. A trop vouloir nous accrocher, Bryan Hitch prend le risque de perdre le lecteur. Des mystères demeurent à la fin du volume, mais on en oublie presque déjà une partie des événements qui viennent de se dérouler. La saga Rebirth semble partir sur des bases bien fragiles… Heureusement, de bonnes surprises sont encore à venir.

Voir aussi : Tome 2

Élevé à l'université Kaamelott option Simpson, plus ou moins historien moderniste, geek invétéré (on ne se refait pas). Revenu il y a fort longtemps à la bande dessinée par le manga, et tombé désormais dans la marmite BD-comics-manga, s'essaye à la critique.

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