Fantasy

Mort aux grands !

Mort aux grands

Titre : Mort aux grands !
Cycle : Diptyque des Grands, tome 1 (ou Diptyque de la Petite France)
Auteur : Pierre Léauté
Éditeur : Le Peuple de Mü (fiche officielle)
Date de publication : septembre 2015

Synopsis : 1919. La Première Guerre mondiale s’achève enfin et la France doit reconnaître sa défaite face à l’Allemagne. Humiliée, ruinée, la population vit désormais sous le joug du grand Kaiser. Des cendres de la défaite va cependant s’élever un homme qui ne se résigne pas : le soldat Augustin Petit !
Lui seul a compris les raisons de la déroute. Lui seul en connaît les responsables. Lui seul a le courage de les désigner : les grands ! Voici poindre la terrible revanche du plus patriote des rase-moquettes. Vive les petits bruns !
Deuxième roman de Pierre Léauté, Mort aux grands ! est une uchronie drôle et décalée qui n’oublie pas de nous faire réfléchir sur l’incroyable propension des peuples à choisir, parfois, les idées les plus stupides…

Note 3.0

Le propriétaire m’avait jeté à la rue comme un malpropre. Peu me chalait cependant, j’étais de la race supérieure des vrais Français. Celle des petits bruns.

Mort aux grands est une uchronie, déjantée un brin, à propos de notre Première Guerre mondiale. Pierre Léauté part d’un pari simple : la France perd la Grande Guerre et nous suivons le désarroi du soldat Augustin Petit.

Avec un début un peu fouillis, l’intrigue part dans tous les sens entre les souvenirs d’enfance, les considérations personnelles et les événements dans les tranchés en début, en milieu et en fin de Première Guerre mondiale. Le petit héros de cette aventure politique émerge avec force et fracas comme un champignon au milieu d’un champ de marguerites. Et vénéneux en plus !

De Raymond l’Auvergnat à Joseph Gernot et ses Culottes d’Acier (ÇA), en passant par Emile Blanquin et son réseau d’information, ainsi que la création des Culottes Courtes (CC), l’histoire d’Augustin Petit fait diablement penser à celle d’Adolf Hitler au sortir de la Première Guerre mondiale. Est-ce donc une farce ? Oui, certes, mais qui peut aussi nous apprendre des choses. Car il y a en effet énormément de points communs possibles à trouver entre les situations d’une Allemagne revancharde qui s’offre à Adolf Hitler et une France défaite qui s’offre à Augustin Petit, tout comme on peut voir énormément de liens entre les montées des extrémismes dans les années 1920-1930 et celles de nouveaux populismes au début du XXIe siècle.

Cette entrée en matière fait très défouloir, mais est bien sentie. L’envolée politique et les explications sont un poil rapides quand même, car les idées volent et, même si tout est compréhensible et dans le bon ordre, il manque parfois un peu de liant pour poser le récit. Il manquerait peut-être quelques dates pour mieux se repérer (et j’imagine que c’est dans ce but que l’auteur a débuté un wiki sur la chronologie de son uchronie). Et enfin, quant à l’humour, tout est dans le dosage, certaines scènes pourraient paraître trop chargées, comme ce premier rendez-vous politique avec un Monseigneur Goupillon et un Monsieur René Lataupe (sic), mais le roman file tellement vite qu’on ne s’arrête pas tellement à ces détails.

Le lecteur comprendra facilement en refermant ce livre (électronique en l’occurrence, pour ma part et pour une fois) combien il est nécessaire que ce Mort aux grands soit le premier tome d’un diptyque, car nous ne pouvons décemment pas nous arrêter sur cette fin ! À noter qu’il est mentionné dans le très intéressant Guide de l’uchronie.

Voir aussi : Tome 2

Autres critiques : Daidin (Le Blog uchronique de Daidin)

Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

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