Super-Héros

One-Punch Man, tome 1 : Un poing c’est tout !

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Titre : Un poing c’est tout!
Série : One Punch Man
Auteur : Yusuke Murata
Éditeur : Kurokawa
Date de publication : 2016 (janvier)

Synopsis : Saitama est un jeune homme sans emploi et sans réelle perspective d’avenir, jusqu’au jour ou il décide de prendre sa vie en main. Son nouvel objectif : devenir un super-héros. Il s’entraîne alors sans relâche pendant trois ans et devient si puissant qu’il est capable d’éliminer ses adversaires d’un seul coup de poing. On le surnomme désormais One-Punch Man. Mais rapidement, l’euphorie du succès cède place à l’ennui, car lorsqu’on est si fort, les victoires perdent de leur saveur…

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Note 3.5

Ce gamin a dessiné des tétons au feutre sur ma carapace ! Et avec mes pinces je ne peux même pas prendre une serviette pour m’essuyer ! Il va me le payer cher !

Alors que les grandes séries de mangas actuelles (Naruto, One Piece, Bleach), soit s’essoufflent soit approchent inexorablement de leur terme, les Japonais se cherchent de nouveaux héros prêts à prendre la relève. One Punch Man, tiré de l’oeuvre première de One, publiée exclusivement sur internet, reprise en main par Yusuke Murata, est à juste titre l’un de ces nouveaux héros. Autant le dire d’emblée, One Punch Man ne brillera sans doute pas par son scénario, même si un second niveau de lecture plus prometteur semble se dessiner. Mais c’est avant tout un vent de fraîcheur que nous apporte cette nouvelle aventure, à ranger dans la catégorie du Seinen, destiné aux jeunes adultes, mais qui emprunte également aux shônen (qui vise quant à lui un public adolescent). Bref, One Punch Man vise large. Et tout donne à penser que cela fonctionne.

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S’inscrivant dans la vogue apparemment sans fin des super-héros américains, One Punch Man invite le lecteur à suivre les aventures de Saitama, qui endosse cape, bottes et gants moches… pour passer le temps. Saitama se positionne tout à fait à contre-courant de ses homologues d’outre-Pacifique. Jeune homme sans le sou, blasé, il décide de devenir un super-héros après avoir sauvé un jeune garçon des mains de l’homme-crabe (qui s’est tant rassasié des crustacés s’en est lui-même transformé  en demi-crabe), le-dit vilain réclamant vengeance après que le sale gosse ait profité de sa sieste pour lui dessiner au feutre indélébile, des … tétons. C’est à l’issue d’un entraînement draconien (100 pompes, 100 abdos, 100 squats et 10 kilomètres de footing quotidien, rien que ça…), que Saitama a perdu tous ses cheveux… et surtout acquis l’incroyable pouvoir de tuer tous ses adversaires d’un seul coup de poing. Pourtant, guère motivé, le jeune homme s’ennuie de ne trouver aucune forme d’opposition digne de lui.

Va te mettre à l’abri, ces moustiques sont dotés d’une volonté propre. S’ils nous voient, ils nous attaqueront aussitôt.
Sérieux ?

Le scénario ne pèse donc a priori pas bien lourd, mais à vrai dire, à lecture, on se rend compte que cela ne nous préoccupe guère. L’aventure repose avant tout sur le personnage, ses tribulations et sur les situations et les dialogues rencontrées. Néanmoins, mieux vaut se montrer prudent face au scénario de One Punch Man. Très simple au premier abord, il semble se dessiner une habile critique du monde du travail et du système capitaliste en arrière-plan. Non pas que derrière l’évidente bonhommie du manga il faille s’attendre à un discours de haute volée pour autant, sous-estimer l’histoire pourrait conduire le lecteur à passer à côté d’une seconde lecture de l’oeuvre de Murata : Saitama est drôle, mais pas seulement!

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Le dessin contribue d’ailleurs efficacement aux enjeux comiques. Le coup de crayon de Murata est très précis, c’est beau, tout simplement. Pour peu, évidemment que l’on adhère au dessin nippon. Cependant, selon la situation, sérieuse ou drôle, les traits de Saitama sont tantôt fins et expressifs, tantôt c’est un crâne d’œuf au regard vide de toute intelligence. Les décors comme les personnages principaux ou secondaires bénéficient d’un soin similaire et tout cela est fort agréable à la rétine. La galerie des personnages, en dehors de Saitama lui-même reste pour le moment assez conforme à ce que le lecteur rencontre dans ce type de manga : le beau gosse un peu rebelle, le personnage au mystérieux sombre. Mais peut-être Murata s’emploie-t-il justement à exploiter ces clichés dans un but précis. Seule la mise en page vient parfois quelque peu gâcher le plaisir. Format oblige, les textes comme les illustrations sont parfois de taille très voire trop modestes. Que dire encore des bulles coupées par le milieu de la page. Quelques progrès ne seraient donc pas de refus quant à l’édition.

Si l’on doit résumer ce premier tome de One Punch Man, la tâche est simple : c’est tout nouveau, c’est drôle et ça fait du bien ! La seule question qui se pose aujourd’hui est de savoir combien de temps durera le plaisir. L’adage « plus c’est long, plus c’est bon » ne se vérifie pas toujours… Nombre de mangas en sont la preuve. Sur les pierres jetées par Yusuke Murata, il semble en tout cas difficile d’en faire une série sans fin… pour le meilleur, qui sait ?

Voir aussi : Tome 2

Élevé à l'université Kaamelott option Simpson, plus ou moins historien moderniste, geek invétéré (on ne se refait pas). Revenu il y a fort longtemps à la bande dessinée par le manga, et tombé désormais dans la marmite BD-comics-manga, s'essaye à la critique.

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