Fantasy

Le Paris des Merveilles, tome 3 : Le Royaume Immobile

Le Paris des merveilles 3

Titre : Le Royaume Immobile
Cycle : Le Paris des Merveilles, tome 3
Auteur : Pierre Pevel
Éditeur : Bragelonne
Date de publication : 2015

Synopsis : Alors que tout le monde ne songe qu’aux prochaines élections du Parlement des Fées, Griffont doit aider un ami soupçonné de meurtre. De son côté, Isabel se trouve aux prises avec de dangereux anarchistes venus de l’OutreMonde et décidés à ensanglanter Paris pour se faire entendre. Mais ces deux affaires pourraient bien être liées, et nos deux héros ne tarderont pas à lever le voile sur un secret ancien susceptible d’ébranler le trône d’Ambremer. Un secret que convoite le Reine Noire, jumelle maléfique et ennemie acharnée de la reine des fées.

Note 4.0

-Mais ?
Griffont tiqua.
-Comment ça, « mais » ?
-Il n’y a pas de « mais » ?
-Si, il y a un « mais ». Mais comment le savez-vous ?
-Il y a toujours un « mais ».
-Mais non.
-Mais si. D’ailleurs ce sont les « mais » qui rendent la vie intéressante. Je vous aime mais je dois partir. Il avait tout pour être heureux mais restait mélancolique. Ce gigot est délicieux, mais il est empoisonné. Grand-mère nous a rendu visite hier soir, mais elle est morte depuis trois ans et maintenant les enfants font des cauchemars. Et dans le cas qui nous intéresse : il est innocent de ce dont on le soupçonne, mais ?

 

« Il était une fois le Paris des Merveilles… Où l’on plante, pour la troisième fois, le décor d’un Paris qui n’exista jamais tout à fait. » C’est par ces mots que s’ouvre le troisième (et dernier ?) tome de Pierre Pevel consacré aux aventures du mage Louis Griffont et de l’enchanteresse Isabel de Saint-Gil dans un Paris du début du XXe siècle complètement revisité. Et, comme d’habitude, ce qui commençait comme une simple affaire légèrement fâcheuse (un duel entre gentlemans, dans le cas qui nous intéresse ici) va finir par évoluer en un vaste complot mûrement réfléchi et menaçant la sécurité du royaume d’Ambremer. Entre l’hostilité de plus en plus affirmée opposant deux des principaux Cercles de mages, le retour sur le devant de la scène d’un groupe terroriste anarchiste bien décidé à reprendre du service, ainsi que l’effervescence causée par les imminentes élections des différents représentants de tous les peuples (magiques ou humains) au Parlement des Fées : autant dire que notre mage et sa belle acolyte vont avoir bien du mal à démêler tous les fils de cette intrigue fort divertissante et habilement construite. Si certains avaient, comme ce fut mon cas, pu constater une petite baisse de régime lors du précédent tome (« L’élixir d’oubli »), ce « Royaume immobile » se montre pour sa part tout à fait à la hauteur. Pierre Pevel parvient sans mal à maintenir son lecteur en halène jusqu’à la toute dernière page grâce à un rythme effréné et aux nombreuses révélations et surprises qui ponctuent le récit.

Les personnages sont quant à eux plus en verve que jamais (Isabel de Saint-Gil en tête !) ce qui donne lieu à des dialogues très savoureux, à la fois drôles et piquants, et qui témoignent d’une certaine complicité non seulement entre les personnages eux-mêmes mais aussi entre eux et le lecteur qui commence mine de rien à bien les connaître. On retrouve donc cette fois encore avec beaucoup de plaisir le sympathique et efficace duo constitué par le mage et l’enchanteresse, ainsi que toute la cohorte de personnages secondaires que l’on côtoie plus ou moins à chaque tome : le très snob et savant chat-ailé Azincourt, les dévoués Auguste et Lucien, le commissaire Farroux… Comme de juste, ce troisième tome est aussi l’occasion de faire la rencontre de nouvelles figures de cet univers, certaines plus notables que d’autres, à commencer par Kourianov, vieil elfe à l’esprit légèrement dérangé mais toujours aussi acéré. Outre les personnages, c’est évidemment le décor de ce Paris rempli de magie que le lecteur est plus que ravi de retrouver. Un Paris où la tour Eiffel, construite dans un bois magique, chante à la lune, où de petits dragons virevoltent dans les parcs de la ville, où les Bibliothèques vous choisissent elles-mêmes les livres dont vous avez besoin, où les faunes se font gardiens de propriétés de campagne et où les chats-ailés organisent des réunions et forment des clans correspondants aux grands quartiers de la capitale. L’auteur nous en apprend également un peu plus sur l’histoire du trône d’Ambremer, et notamment sur les sœurs de la reine actuelle, impliquées dans différents scandales jusque là passés sous silence.

 

Pierre Pevel signe avec ce troisième tome un roman sans temps morts qui se dévore à une vitesse impressionnante. C’est avec beaucoup de regrets que l’on quitte l’univers fascinant de l’auteur qui, espérons-le, offrira peut-être un jour à ses lecteurs une nouvelle aventure de Louis Griffont dans le Paris des merveilles…

Voir aussi : Tome 1 ; Tome 2

Autres critiques : Gaelle (Pause Earl Grey) ; Mlle Niall (La Croque-Livres)

Antiquiste passionnée d’art, de cinéma, de voyage et surtout grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement).

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