Science-Fiction

Daemone

Daemone

Titre : Daemone
Auteur : Thomas Day
Éditeur : Le Bélial’ / Folio SF
Date de publication : 2001 / 2014

Synopsis :  David Rosenberg est mort. Vive David Rosenberg 2.0 ! Ou plutôt vive Dæmone Eraser, comme il se fait appeler depuis sa résurrection. Star plus que célèbre et richissime du Jeu – des combats à mort opposant dans l’Arène des gladiateurs surentraînés –, Dæmone n’a plus le goût à la vie depuis le coma irréversible de Susan, sa femme. Mais un jour surgit Lhargo, un Guerrier du temps, un Alèphe, un de ces extraterrestres insectoïdes dont l’humanité ignore tout ou presque. Et avec lui, un marché que Dæmone ne peut refuser : tuer cinq personnes et retrouver, enfin, celle qu’il aime plus que tout.

Note 3.0

Maintenant, Daemone comprend que l’enfer où il doit chercher Susan n’est pas un lieu géographique mais une région de l’esprit, obombrée par l’amour, où la volonté peut étouffer la raison, l’étrangler jusqu’à l’anéantir. Une zone où il ne reste plus qu’une idée. Susan. Une déesse. Une obsession. Une zone où la vie de sa femme vaut cinq meurtres autant que cinq millions. Cinq milliards. Dans cette zone les ordres de grandeur gisent annihilés, écrasés par le talon de l’amour. La seule chose qui compte, c’est de savoir si on peut en revenir pour profiter de ce qu’on est allé y chercher.

Auteur majeur de fantasy avec à son actif plus d’une dizaine de romans et davantage encore de nouvelles, Thomas Day expérimente pour une fois avec « Daemone » le domaine de la science-fiction. Originellement paru en 2001 sous le titre « Les cinq derniers contrats de Daemone Eraser », le roman a depuis fait l’objet de quelques retouches de la part de l’auteur qui nous livre là un texte comme souvent assez court mais néanmoins très dense. L’occasion pour le lecteur de faire plus ample connaissance avec les Sept Berceaux, univers de SF créé par Thomas Day et utilisé dans plusieurs autres textes, essentiellement parus dans la revue « Bifrost » (vingt-six nouvelles au total qui devraient prochainement être regroupées en un seul et même cycle). Difficile de se faire une idée de la qualité du dit univers en l’espace d’à peine deux-cent-cinquante pages, cela dit « Daemone » permet malgré tout d’obtenir une vision d’ensemble assez nette des potentialités que pourrait receler cette galaxie constituée d’une multitude de planètes possédant chacune sa spécialité : Meadow, planète privée possédée par un riche truand et dédiée aux combats de l’arène ; Vérine, planète couverte de volcans et désertée par l’Homme en raison d’une faune et flore hostile…

Le bémol c’est que l’auteur fait parfois référence à des notions que lecteur non familier avec cet univers aura du mal à saisir (c’est notamment le cas pour tout ce qui concerne le Guerrier du temps dont on ne saisit pas bien la fonction). Pour ce qui est du reste, on retrouve la patte inimitable de Thomas Day : un style souvent très cru mais non dénué d’une curieuse poésie ; beaucoup de scènes de sexe et/ou de violence ; une intrigue simple et bien ficelée… Le roman propose également une belle réflexion sur l’amour (jusqu’où serait-on prêt à aller pour retrouver l’être aimé ?), le tout sans mièvrerie aucune. Pas vraiment le genre de l’auteur… Le roman se caractérise également par un nombre important de scènes d’action dans lesquelles intervient quantité de matériel originaire de cet univers futuriste, parfois décrit de façon un peu trop technique. Les dites scènes sont plus ou moins bien réussies, certaines ayant légèrement tendance à s’éterniser tandis que d’autres parviennent à véritablement tenir le lecteur en halène. Un mot, pour finir, concernant les personnages, parfois terrifiants par leur violence mais par lesquels on se laisse peu à peu toucher, une fois leurs failles révélées. J’aurais cela dit quelques réserves en ce qui concerne la fin, un peu décevante et convenue à mon goût.

Si « Daemone » est très certainement loin d’être le meilleur roman de Thomas Day, il n’en reste pas moins un ouvrage de qualité au rythme intensif qui ne vous laissera pas un instant de répit. A noter que l’édition Folio SF propose en supplément un entretien accordé à l’auteur dans lequel il revient sur l’écriture de ce roman et expose certains de ses nouveaux projets, non seulement en SF mais aussi en fantasy.

Autres critiques : Célindanaé (Au pays des cave trolls)

Antiquiste passionnée d’art, de cinéma, de voyage et surtout grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement).

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