Fantasy

Chien du Heaume

Chien du Heaume

Titre : Chien du Heaume
Auteur : Justine Niogret
Éditeur : Mnémos (Icares)
Date de publication : novembre 2009
Récompenses : Prix Imaginales 2010 du roman francophone ; Grand Prix de l’Imaginaire – Étonnants Voyageurs 2010 du roman francophone ; Prix Oriande 2010 du roman de féérie

Synopsis : On l’appelle Chien du Heaume parce qu’elle n’a plus ni nom ni passé, juste une hache ornée de serpents à qui elle a confié sa vie. La quête de ses origines la mène sur les terres brumeuses du chevalier Sanglier, qui règne sans partage sur le castel de Broe. Elle y rencontre Regehir, le forgeron à la gueule barrée d’une croix, Iynge, le jeune guerrier à la voix douce, mais aussi des ennemis à la langue fourbe ou à l’épée traîtresse. Comme la Salamandre, cauchemar des hommes de guerre…
On l’appelle Chien du Heaume parce qu’à chaque bataille, c’est elle qu’on siffle.
Dans l’univers âpre et sans merci du haut Moyen Âge, loin de l’image idéalisée que l’on se fait de ces temps cruels, une femme se bat pour retrouver ce qu’elle a de plus cher, son passé et son identité.

Note 4.0

Il y a beau temps que je ne pense plus. Depuis des années, j’ai compris que la chose était trop compliquée et douloureuse pour avoir encore envie de m’y frotter. J’ai la chance d’avoir des convoitises de loup et des appétits de sang ; si la faim me serre, je mange ; si je veux tuer, je le fais. Je ne vois guère plus loin. Pas de questionnements là-dedans ; aucun. Pas plus que pour un animal.

Ma petite fan de fantasy préférée a encore frappé ! Et me voilà lancé à l’assaut de la courte, mais intense, bibliographie de Justine Niogret, une des nouvelles têtes de la fantasy française.


 

Avec son premier roman, Chien du Heaume, l’auteur nous plonge dans un haut Moyen Âge âpre, violent et (ce n’est pas contradictoire du tout) féminin. Indéniablement, elle mise ici sur une ambiance noire mais réaliste, au plus près des atermoiements de la vie quotidienne, qu’elle soit celle de simples gens ou de mercenaires ayant visité mille contrées ; elle mise également sur des monologues d’un rare équilibre dans ce genre de littérature, des monologues bien ficelés qui se lisent avec un plaisir extrême. Pour dire les choses autrement, on ressent bien vite que Justine Niogret crie son amour d’un Moyen Âge sombre et réaliste, tout autant que celui de l’art de la forge qu’elle pratique elle-même : la scène entre Chien du Heaume et Regehir, à peu près au milieu de cet ouvrage, rend bien compte de cette relation.

L’auteur finit même par se faire complètement plaisir (et à nous avec, par la même occasion !) en nous livrant carrément un lexique décalé de termes usités dans son histoire, combinant des données historiques très intéressantes et son expertise de forgeronne (ça se dit au moins ?) et de cavalière à un humour ciblé et des allusions bien tendancieuses, le tout formant un mélange succulent qui m’a vraiment ravi.

Par la lecture de Chien du Heaume, j’ai donc découvert avec grand enthousiasme le talent de Justine Niogret, que j’aurai plaisir à suivre désormais avec moult assiduité, notamment dans le roman suivant : Mordre le bouclier !

Autres critiques : Luigi Brosse (Elbakin) ; Yossarian (Sous les galets, la plage) ; Yumiko (Évasions Littéraires)

Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

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