Science-Fiction

Dans la vallée des statues et autres récits

dans-la-vallee-des-statues-et-autres-recits-168743-250-400[1]

Titre : Dans la vallée des statues et autres récits
Auteur : Robert P. Holdstock
Nouvelles : Cendres ; La croix du cimetière ; Vieillir encore ; Voyageurs ; L’homme-magie ; La caresse d’une main disparue ; Un événement sans importance ; Dans la vallée des statues ; La terre et la pierre ; Thorn ; Le garçon qui franchissait les rapides ; Scarrowfell ; Le temps de l’arbre ; Le changeforme ; Les Selkies ; Les arbres à charisme ; Enfantasme
Éditeur : Denoël (collection Lunes d’encre)
Date de publication : 2004
Récompenses : Prix Imaginales 2004 pour la nouvelle « Scarrowfell »

Synopsis : Un homme occupé à sculpter une effigie païenne dans une église en construction, une vallée étrange peuplée de statues, un enfant capable de franchir les rapides en utilisant l’invisible magie du monde, une forêt enrichie avec des gènes humains, Merlin, confronté à un chef de guerre désireux de se venger d’une femme trop belle… Dans ce recueil ont été rassemblés par l’auteur des textes publiés entre 1974 et 1995. Dix-sept récits qui permettent de voir littéralement naître et monter en puissance l’un des plus grands conteurs des XXe et XXIe siècles.

big_3.5

Tout cela ne mène nul part. Le destin de l’Homme a toujours été de vieillir et de mourir, et tout ce que nous démontrons en faisant cela, c’est que quelque soit la manière dont nous nous y prenons, quelle que soit la façon dont nous essayons de nous opposer aux forces qui nous oppressent, notre destin ne sera jamais autre chose que cela, un lent déclin. Ce sont nos rêves qui comptent, c’est avec eux que nous devons apprendre à vivre, pas avec la réalité. (Vieillir encore)

Outre « La forêt des Mythagos » ou encore le « Codex Merlin », Robert Paul Holdstock est également réputé pour ses nombreuses nouvelles. Avec « Dans la vallée des statues et autres récits », recueil réalisé en collaboration étroite avec l’auteur lui-même à l’instigation de Gilles Dumay (plus connu sous le pseudonyme de Thomas Day), la collection « Lunes d’encre » nous offre la possibilité de découvrir rien moins que dix-sept de ces textes, publiés entre 1974 et 1995. Nous avons ainsi affaire à un recueil très dense, abordant des thèmes aussi nombreux que variés, de l’amour à la mort en passant par la vieillesse, la solitude, l’art… La première partie de l’ouvrage comprend presque exclusivement des nouvelles de science-fiction faisant la part belle aux voyages dans le temps, aux expérimentations scientifiques…, et si certaines se sont révélées un peu trop complexes en raison de l’abondance de certains termes très techniques, force est de reconnaître qu’il s’agit là de textes de qualité. La seconde partie du recueil a toutefois ma préférence puisqu’elle réunit essentiellement des nouvelles de fantasy et de fantastique, genres avec lesquels je suis bien plus à l’aise, d’autant plus que l’auteur semble porter une affection particulière aux périodes de la Préhistoire et du Moyen-Âge, qu’il adopte souvent pour décor de ses histoires.

Bon nombre des textes ont particulièrement retenu mon attention, à commencer par « Vieillir encore », sans doute la nouvelle la plus perturbante et la plus réussie du recueil dans laquelle on découvre l’expérimentation menée par une équipe de scientifiques sur deux jeunes individus vieillis de façon accélérée et placés en milieu artificiel. L’idée est intéressante et permet d’aborder de façon très originale les thèmes du vieillissement et de la vie après la mort. Le résultat est aussi captivant que dérangeant. Parmi les textes les plus réussis figure également celui qui donne son nom au recueil et dans lequel le lecteur fait la rencontre d’un sculpteur de génie bien étrange entreposant ses créations dans une vallée entièrement dédiée à son art. « Les Selkies », nouvelle consacrée à la légende d’un peuple aquatique anthropomorphe, et « Le temps de l’arbre », relatant l’histoire des étapes de la création de tout un monde sur le corps d’un humain, valent aussi le détour. Il en va évidemment de même de beaucoup d’autres textes présents ici, en grande partie grâce à la multitude d’idées originales développées par l’auteur, qu’il s’agisse des arbres à charisme, d’un peuple préhistorique capable de communiquer de façon surprenante avec la Terre (« La terre et la pierre ») ou encore d’une réécriture d’une des légendes arthuriennes les plus célèbres mettant en scène Merlin et Uther Pendragon (« Enfantasme »).

Un recueil très dense qui permet de véritablement prendre conscience du talent de Robert Holdstock et de tout ce qu’il a pu apporter ces dernières décennies à la fantasy et à la science-fiction. Si certaines nouvelles m’ont laissée de marbre, un bon nombre d’entre-elles m’ont en revanche beaucoup séduite, et c’est sans réticence que je me plongerai dans les autres œuvres de l’auteur. A découvrir.

Antiquiste passionnée d’art, de cinéma, de voyage et surtout grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.