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Fasciste
Titre : Fasciste
Auteur : Thierry Marignac
Éditeur : Payot / ActuSF (Hélios) [site officiel]
Date de publication : 1988 / 2015Synopsis : Rémi Fontevrault est un fasciste. Plus par amour de lui-même que par détestation des autres. Il aime la posture du réprouvé, l’odeur du soufre, l’idée d’être seul contre tous et celle de nager à contre?courant dans une France que, pour se distinguer de la masse, il préfère juger en déréliction. Esprit brillant mais paresseux, beau gosse, Rémi s’invente, sans trop y croire, un destin à la Brasillach.
Mais lorsqu’il rencontre Irène et Lieutenant, le romantisme doit faire place à l’action armée. Il entame alors une lente dérive vers la violence, là où, finalement, les idéaux comptent moins que les actes.
Sorti en 1988, Fasciste est le premier roman de Thierry Marignac. Tant par son sujet que par son style travaillé, tendu, précis comme un uppercut et qui lorgne tout à la fois vers Dada et Drieu La Rochelle, Fasciste détonne et étonne dans cette France « Touche pas à mon pote » mais aussi dans celle d’aujourd’hui, la France « Bleu Marine », tentée par l’extrême droite.Le lendemain quand je sors des urgences, l’infirmière dit :
— Vous voyez, on s’occupe quand même de vous.
Je crois qu’elle fait allusion à la croix gammée sur mon tee-shirt.
Je l’emmerde.
Je désigne son badge Marley, aux trois couleurs jamaïcaines caché sous la blouse. Je soigne mon effet : sortir, dire dans un souffle :
— Vous aussi, vous portez sur vous le romantisme suicidaire de la race.Fasciste est un roman noir de Thierry Marignac, publié pour la première fois en 1988, les éditions ActuSF l’ont ressorti dans la collection Hélios en 2015.
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Les mondes-miroirs
Titre : Les mondes-miroirs
Auteurs : Vincent Mondiot et Raphaël Lafarge
Éditeur : Mnémos
Date de publication : 2018 (aout)Synopsis : Elsy et Élodianne ont grandi dans les rues crasseuses de Mirinèce, vaste cité à l’ombre des Arches, une architecture titanesque qui enjambe les pays et relie les métropoles. Pourtant, leurs chemins se sont éloignés. Devenue magicienne, Élodianne officie désormais pour le gouvernement. Quant à Elsy, à la tête d’une agence de mercenaires, elle navigue en eaux troubles. Mais lorsque les blasphèmes, d’atroces créatures, émergent des mondesmiroirs et se déchaînent sur la capitale, les deux femmes n’ont d’autre choix que d’unir leurs forces pour mener l’enquête. Face à la menace, elles découvriront combien elles ont changé, et jusqu’où elles pourront aller… Car le sort de Mirinèce est en jeu.
La plupart des crétins qu’on s’apprête à retrouver pensent que je ne m’intéresse qu’au fric. C’est faux. Je m’intéresse au succès. A la victoire. Je ne suis pas là pour devenir riche. Je suis là pour devenir une légende des quartiers ouest. De cette ville de merde. Je suis là pour devenir une héroïne.
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Barracuda, tome 2 : Cicatrices
Titre : Cicatrices
Cycle/Série : Barracuda, tome 2
Auteur : Jean Dufaux
Dessinateur : Jeremy Petiqueux
Éditeur : Dargaud
Date de publication : 2011Synopsis : Barracuda raconte les aventures pleines de sang et de larmes de trois adolescents au temps des pirates. L’action se déroule sur une île : la mal nommée Puerto Blanco. Dans ce 2e tome, le terrifiant Morkam revient sur l’île pour tenter de se venger de Flynn, le frère de celle qu’il voulut jadis épouser à Londres, et qui l’en empêcha. Emilio/Emilia, qui dissimule toujours sa véritable identité sexuelle, assistera à la scène… Raffy, enfin remis de ses blessures, ne rêve que de se venger de Maria. Mais le fils du pirate Blackdog et la belle aristocrate qui vient d’épouser Ferrango, le richissime marchand d’esclaves, tombent amoureux l’un de l’autre.
-Tous ces océans finiront par engloutir ma fortune. Dites-moi, Dona Flores, pourquoi Dieu a-t-il créé les îles ?
-Pour que vous puissiez les conquérir, Votre Majesté. -
Entre troll et ogre
Titre : Entre troll et ogre
Auteur : Marie Catherine Daniel
Éditeur : ActuSF
Date de publication : 2018 (avril)Synopsis : Arsouille est un vieux troll désabusé et perclus d’arthrite. Plus grand-chose ne l’inquiète, à part bien sûr les ogres, la guerre et son petit-fils qui doit entrer au collège…Mais un soir, Arsouille reçoit une lettre pleine de regrets de son jumeau qu’il n’a pas vu depuis cinquante ans. La surprise est totale : son frère est un ogre et les ogres n’écrivent pas aux trolls. D’ailleurs, les ogres ne font pas dans le sentiment, pas même avant de vous arracher la tête. Alors qui a écrit cette lettre ? Arsouille qui ne sait pas déchiffrer une carte va devoir se rendre sur le front pour le découvrir… Une enquête à mi-chemin entre la fantasy et le post-apocalyptique. Avec Entre troll et ogre, Marie-Catherine Daniel signe un roman puissant qui interroge la notion d’humanité.
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Hostiles
Titre : Hostiles
Scénario : Scott Cooper
Réalisateur : Scott Cooper
Acteurs principaux : Christian Bale, Rosamund Pike, Wes Studi, Rory Cochrane, Peter Mullan, Jessie Plemons, Jonathan Majors, Adam Beach, Ben Foster, Timothée Chalamet
Date de sortie française : 14 mars 2018
Récompenses : Sélection Festival de Toronto 2017Synopsis : En 1892, le capitaine de cavalerie Joseph Blocker, ancien héros de guerre devenu gardien de prison, est contraint d’escorter Yellow Hawk, chef de guerre Cheyenne mourant, sur ses anciennes terres tribales. Peu après avoir pris la route, ils rencontrent Rosalee Quaid. Seule rescapée du massacre de sa famille par les Comanches, la jeune femme traumatisée se joint à eux dans leur périple. Façonnés par la souffrance, la violence et la mort, ils ont en eux d’infinies réserves de colère et de méfiance envers autrui. Sur le périlleux chemin qui va les conduire du Nouveau-Mexique jusqu’au Montana, les anciens ennemis vont devoir faire preuve de solidarité pour survivre à l’environnement et aux tribus comanches qu’ils rencontrent.
-Est-ce que vous croyez en Dieu, Joseph ?
-Oui, j’y crois, mais il ferme les yeux sur ce qui se passe ici depuis très longtemps. -
Paroles d’honneur
Titre : Paroles d’honneur
Scénaristes: Leïla Slimani et Laetitia Coryn
Dessinateur : Laetitia Coryn
Éditeur : Les Arènes BD
Date de publication : 2017 (septembre)Synopsis : Rabat, été 2015. Suite à la parution de son livre « Dans le jardin de l’ogre », un roman cru et audacieux qui aborde la thématique de l’addiction sexuelle, Leila Slimani part à la rencontre de ses lectrices marocaines. Face à cette écrivaine franco-maghrébine décomplexée qui aborde la sexualité sans tabou, la parole se libère. Au fil des pages, l’auteur recueille des témoignages intimes déchirants qui révèlent le malaise d’une société hypocrite dans laquelle la femme ne peut être que vierge ou épouse, et où tout ce qui est hors mariage est nié : prostitution, concubinage, homosexualité.
La société marocaine est bipolaire : on dit que l’on veut se moderniser et protéger nos habitants, mais la question de la sexualité reste taboue. Il faut en parler, ce n’est pas un problème strictement médical. Les avortements mal faits, les septicémies, les infections, les suicides, les crimes d’honneur, les abandons et les infanticides sont un vrai problème au sein de la société marocaine, que l’on doit résoudre une bonne fois pour toute.
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Suicide Squad Rebirth, tome 2 : Sains d’esprit
Titre : Sains d’esprit
Cycle/Série : Suicide Squad Rebirth, tome 2
Scénariste : Rob Williams
Illustrateur : Jim Lee, Carlos Anda
Éditeur : Urban Comics
Date de publication : 13 octobre 2017Synopsis : Les énergies de la Chambre Noire se dispersent à travers l’enceinte du pénitencier de Belle Reve, provoquant une hystérie collective parmi les prisonniers et les membres de la Suicide Squad. Dans le chaos total, seule Harley Quinn semble avoir retrouvé un certain équilibre mental…
Rendez les armes, graphistes, si c’est bien le nom de votre pathétique organisation secrète !
Le premier tome de Suicide Squad Rebirth ne m’a guère marqué par la légèreté de son propos, son humour en rase mottes et ses faux méchants. Obstiné que je suis, je continue de m’accrocher en me jetant à corps perdu dans ce second opus intitulé Sains d’esprit. Autant avouer d’emblée que cette lecture n’a pas vraiment éclairé ma journée.
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Zapping ciné novembre 2017
Un polar plutôt pas mal, un gros film bien balourd et une pépite pour ce premier zapping de novembre. Ne ratez pas le film de Gallienne et la formidable découverte qu’est Adeline D’Hermy !
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The Goddamned, tome 1 : Avant le Déluge
Titre : Avant le Déluge
Série : The Goddamned, tome 1
Auteur : Jason Aaron
Dessinateur: R.M. Guéra
Éditeur : Urban Comics Indies
Date de publication : 26 mai 2017Synopsis : « La Terre était corrompue devant Dieu, la Terre était pleine de violence. » (Genèse 6 : 11) En fuyant le Jardin d’Eden, Adam et Eve découvrirent la Création : un havre de paix, parfait équilibre entre les règnes animaux et végétaux. Le meurtre originel perpétré par Caïn sur son frère Abel entraîna cependant la chute de ce Paradis terrestre. Condamné par Dieu à assister à la déchéance de l’Humanité jusqu’à la fin des temps, Caïn arpente cette Terre devenue le refuge de monstres préhistoriques, sillonnée par des hordes de maraudeurs sanguinaires. Dans cet enfer condamné au Déluge, Caïn croise la route de Noé.
Mon frère était un sale con. Nous étions les deux premiers-nés du monde, et on ne pouvait pas se blairer. Rien que ça montre à quel point on est tous tarés. Un jour, ce bâtard m’a tellement énervé que j’ai fait ce que personne n’avait jamais fait. Je l’ai tué. Et depuis, ma foi… le monde est devenu une sorte d’enfer.
Urban Comics Indies n’en finit pas d’étoffer son catalogue, nous gratifiant presque chaque mois d’une nouvelle saga. Reconnus pour leur série Scalped, Jason Aaron et R.M Guéra reforment leur duo de choc pour proposer une nouvelle histoire qui ne l’est pas moins. The Goddamned n’est en effet pas à mettre entre toutes les mains: l’écriture comme le dessin sont sans concession. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça déchire ! Au sens propre comme au sens figuré.
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Outcast, tome 1 : Possession
Titre : Possession
Série : Outcast, tome 1
Scénario : Robert Kirkman
Dessin : Paul Azaceta
Éditeur : Delcourt
Date de publication : avril 2015Synopsis : Kyle Barnes est un banni, vivant isolé du reste de la société dans une petite ville des États-Unis. Ancien enfant battu, ancien mari violent, ancien père maltraitant, il cumule les étiquettes de l’homme qui dérange. Son quotidien se voit bouleversé le jour où il retrouve par hasard un vieux révérant adepte des jeux de cartes. Ce dernier pose un regard neuf sur notre héros : il le voit comme une bénédiction. Au détour d’un exorcisme de routine, il l’emmène auprès d’un enfant possédé. Kyle se rend alors compte qu’il dispose d’un don très spécial : celui de faire fuir les démons. Commence alors une guerre contre le mal, entre frénésie biblique et coups de poker.
Les gens pensent que Dieu se bile pour les détails. Les gens croient qu’il a le temps de regarder tous les trucs qu’on fait comme s’il s’inquiétait vraiment de tout ce qu’on dit, ou de savoir si on suit ou non ses règles à la lettre. C’est vraiment des conneries.
Au scénario, nous retrouvons Robert Kirkman, le créateur de Walking Dead dont la série principale a été adaptée au petit écran. On retrouve avec Outcast cette touche à la Romero dont il s’est fait une spécialité. Il a créé de nombreuses saga à succès : Invincible, Le Maître voleur, Les Gardiens du Globe, et Tech Jacket. Outcast ne déroge pas à la règle : ça fleure bon le scénario de qualité. Il a d’ailleurs lui aussi été choisi pour devenir une série télévisuelle et a été sélectionné au festival d’Angoulême en 2016. Quant au dessin, c’est Paul Azaceta qui manie les pinceaux. Ce dernier est essentiellement connu pour sa collaboration avec Marvel, grâce à la série Amazing Spider-Man ou Captain Marvel.
Eh bien, je vais vous dire le secret. Il ne répond pas. Parfois il y a une sensation, parfois un signe… Mais je n’entends jamais sa voix, pas comme Moïse, Abraham ou Jésus… Pourquoi ? Peut-être qu’il est trop occupé avec sa guerre, et qu’il nous a oubliés. Peut-être qu’il perd.
Dès les premières pages, on perçoit une ambiance particulièrement pesante. Celle qui met mal à l’aise non pas à cause d’un quelconque monstre tapi dans l’ombre, mais bien en raison du Mal dissimulé au cœur des Hommes. Le sourire des possédés est insoutenable, si bien qu’on se surprend à tourner la page avec soulagement. L’intrigue se révèle insupportable de part la violence qui s’en dégage. On éprouve pourtant une fascination proche du masochisme, qui nous pousse à nous demander si nous ne serions pas nous aussi victime d’une possession satanique.
La brutalité du scénario est contrebalancée par un dessin très simpliste. Les personnages sont croqués grossièrement : l’épaisseur du trais donne un style qui n’est pas de mon goût. Si la couverture laisse imaginer un jeu de couleurs intéressant, on ne peut qu’être déçu en découvrant des teintes ternes et sans vie. Tout semble beige ou gris, à quelques nuances près. Les cases sur fond blanc surprennent. Au vu du thème horrifique clairement établi, on s’attendrait plutôt à un fond noir. La clarté qui s’en dégage rend les coloris encore plus fades. On aurait aimé que le bijou soit à la hauteur de son écrin.
En lisant cette bande-dessinée, on remarque immédiatement une influence cinématographique avec ses nombreux flash-back permettant de mieux cerner le personnage principal : Kyle Barnes. Ce dernier a été traumatisé par une enfance dévastée. Dès le plus jeune âge, il fut la cible privilégiée des démons ayant pris possession de ses proches : d’abord sa mère, puis son épouse. Personne n’est épargné, pas même sa sœur adoptive dont on devine un passé des plus glauques. Les informations sont distillées çà et là, si bien qu’au bout du premier tome, on se retrouve avec davantage de questions qu’au commencement. Paul Azaceta semble friand des zooms et très gros plans. Il nous montre l’un après l’autre, de façon détaillée, tous les éléments trahissant les personnages : l’inquiétude d’une épouse devant un invité indésirable, le doute d’un révérant prêt à tout pour sauver ses paroissiens, la malveillance dissimulée derrière les masques de politesse, et mille autres fragments participant à la mise en place d’une atmosphère angoissante.
Outcast me fait penser à une version papier de la série Supernatural ayant envahi notre jeunesse les samedis soirs. Le scénario semble captivant mais pas novateur. Peut-être sera-t-on surpris avec les tomes suivants. Pour ma part, j’ai véritablement été rebutée par les couleurs insipides ne rendant pas honneur au scénario.