• Joe

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    Titre : Joe
    Réalisateur : David Gordon Green
    Acteurs principaux : Nicolas Cage, Tie Sheridan, Gary Poulter, Adriene Mishler, Aaron Spivey-Sorrells
    Date de sortie française : 30 avril 2014
    Livre original : Joe de l’écrivain américain Larry Brown (1991)

    Note 1.5
     

    Dans une petite ville du Texas, l’ex-taulard Joe Ransom essaie d’oublier son passé en ayant la vie de monsieur tout-le-monde : le jour, il travaille pour une société d’abattage de bois. La nuit, il boit. Mais le jour où Gary, un gamin de 15 ans arrive en ville, cherchant désespérément un travail pour faire vivre sa famille, Joe voit là l’occasion d’expier ses péchés et de devenir, pour une fois dans sa vie, important pour quelqu’un. Cherchant la rédemption, il va prendre Gary sous son aile…

    Bon par ou commencer. Un film encensé par la critique, le retour en grâce de Nicolas Cage (si, si c‘est possible), un sujet fort. Autant de voyants au vert.

    Et bien, ce film m’a laissé bien amer, déçu, mis mal à l’aise. On est ici dans affreux, sales et méchants, on peut même y rajouter violents et décérébrés. Pas un personnage pour racheter l’autre. Pourquoi pas me direz-vous ? Oui mais alors pourquoi cette complaisance, alors que ce sont tous de beaux salopards ? David Gordon Green filme (assez mal d’ailleurs) ça avec une bienveillance qui m’a écœuré.
    Quand au personnage de Cage, ancien taulard qui voit remonter sa violence et sa haine sous le prétexte qu’il prend sous aile un ado, il est à la limite du grotesque.

    Cage éructe, tousse comme un tuberculeux, picole comme un trou mais surtout cabotine un max. Moi qui croyait au retour du bon acteur qu’il a été (si, si c‘est possible) , un peu à la Travolta quand has been, il croisa la route de Tarantino pour le génial Pulp fiction, c’est raté. Quand aux femmes, seul le rôle de putain semble être droit de citer dans cet univers. Grande classe. Seul le jeu du jeune Tye Sheridan déjà remarqué dans l’excellent Mud arrive à nous arracher un semblant de compassion. On voit arriver la fin sans surprise mais avec soulagement tant ces deux heures sont nauséabondes.

    Au final, l’addition est bien lourde et le plaisir évanoui depuis belle lurette.

     

    Autres critiques : Cachou (Les Lectures de Cachou)

  • Sin City, tome 4 : Cet enfant de salaud

    Sin City 4 Cet enfant de salaud

    Titre : Cet enfant de salaud (That Yellow Bastard)
    Série : Sin City, tome 4
    Scénariste et Dessinateur : Frank Miller
    Éditeur : Rackham
    Date de publication : 18 mars 2014 (1996 en VO chez Dark Horse Comics)

    Synopsis : Hartigan, vieux flic brisé par le sénateur Roark, est libéré après huit ans de prison et se bat jusqu’à la mort pour sauver Nancy Callahan des griffes d’un violeur et tueur en série, qui n’est rien d’autre que le fils du tout puissant Roark.
    Corruption, dépravation mais aussi exaltation du sacrifice, sont au centre de Cet enfant de salaud, où Miller revient aux registres narratifs de The Hard Goodbye tout en déployant un effort particulier dans la construction de la psychologie du personnage. Pour la première fois, l’auteur utilise la couleur dans une série jusqu’là rigoureusement en noir en blanc.

    Note 4.0

    Le pouvoir, ça ne vient pas d’un badge ou d’un flingue. Le pouvoir, ça vient du mensonge, du gros mensonge et de faire en sorte que le monde entier collabore avec toi une fois que tout le monde s’est mis d’accord sur des choses qu’au fond d’eux-mêmes ils savent fausses, alors c’est dans la poche. T’es le patron. Tu peux déformer la réalité autant que tu veux et ils t’y encourageront.

    John Hartigan est le troisième personnage principal de l’univers de Sin City. Dans Cet enfant de salaud, lui, le flic pré-retraité qui lutte contre la corruption et les abus sexuels, affronte en deux temps le fils du puissant Roark.

  • Sin City, tome 3 : Le grand carnage

    Sin City 3 Le grand carnage

    Titre : Le grand carnage (The Big Fat Kill)
    Série : Sin City, tome 3
    Scénariste et Dessinateur : Frank Miller
    Éditeur : Rackham
    Date de publication : 18 mars 2014 (1995 en VO chez Dark Horse Comics)

    Synopsis : La vieille ville de Sin City est une forteresse bien gardée dont les belles de nuit ont fait leur quartier général. A la différence de bien des quartiers chauds connus à travers le monde, ici il n’y a pas besoin de souteneurs. Les filles sont armées jusqu’aux dents et ce sont elles qui font régner « la loi ». Alors, quand un flic ripou armé de mauvaises intentions pénètre dans la vieille ville pour malmener l’une d’elles, il ne sait pas qu’il va y perdre la tête et déclencher un grand carnage ! L’épisode permet de retrouver Dwight (J’ai tué pour elle) et surtout la « prostituée-acrobate-Ninja », Miho.

    Note 4.0

    On doit défendre ses amis. Parfois, ça signifie mourir. Parfois, ça signifie tuer un paquet de gens.

    Dwight, le héros de J’ai tué pour Elle, est de retour et il a du pain sur la planche. Sa nouvelle copine s’est faite sauvagement aborder par Jack, son ex particulièrement violent, et ses potes. Basin City recèle une nouvelle histoire louche, glauque et sale où la violence est quotidienne et où défourailler est un sport national.

  • Bande-annonce de Sin City : A Dame to Kill For !

    Affiche Sin City A Dame to Kill For

    Après s’être longuement fait attendre, le nouvel opus de la franchise Sin City, A Dame to Kill For (J’ai tué pour Elle), de Frank Miller et Robert Rodriguez se prépare à arriver pour l’été 2014. La première vraie bande-annonce est enfin là !

    Synopsis : Dans les ruelles obscures de Sin City, Dwight cherche à se venger de la femme qui l’a trahi, Ava Lord, tandis que Nancy tente de se remettre de la mort de Hartigan.

  • Barjot !

    Barjot Oppel

    Titre : Barjot !
    Auteur : Jean-Hugues Oppel
    Éditeur : Rivages (Rivages/Noir)
    Date de publication : 2011 (1ère édition chez Gallimard en 1987)

    Synopsis : D’habitude, une crevaison, ça vous envoie dans le décor. Jérôme-Dieudonné Salgan, lui, ça lui a sauvé la vie : grâce à ce retard providentiel provoqué par un chauffard, il évite le massacre en règle de toute sa famille et des amis qui l’attendaient chez lui. Lorsqu’il recroise la même voiture un peu plus tard, il se persuade vite qu’elle a quelque chose à voir avec ce crime. Mais en remontant la piste de ses bourreaux, il se heurte à une police parallèle qui étouffe l’affaire, sacrément gênante pour elle : ces exécutions constituaient une bavure, les exécuteurs s’étaient trompés de cibles.
    Entre parodie, manipulation et délire de vengeance, Jean-Hugues Oppel, lauréat de nombreux prix (notamment le Prix mystère de la critique et le Grand Prix de littérature policière), s’attaque, dans ce premier roman écrit en solo et enfin réédité, à ce qui restera l’un de ses thèmes fétiches : la raison d’État et l’impunité des puissants.

    Note 4.0

    Alors elle est plantée dans son encoignure, stoïque. Au risque de se faire emballer. Ça vaut mieux que de perdre une occasion de remplir sa bourse en vidant celles d’une âme en peine de coït.

  • La Porte des Enfers

    La Porte des Enfers

    Titre : La Porte des Enfers
    Auteur : Laurent Gaudé
    Éditeur : Actes Sud (Domaine français)
    Date de publication : 15 août 2008 (réédités plusieurs fois en poche)

    Synopsis : 2002, dans un restaurant de Naples, Filippo Scalfaro accomplit sa vengeance : il poignarde au ventre un client puis, le couteau sur la gorge, il le force à l’accompagner dehors, le fait monter dans une voiture, prend la direction du cimetière. Parvenu là, il le traîne jusqu’à une tombe et lui en fait déchiffrer l’inscription. Puis il lui tranche les doigts des mains et le laisse là, saignant et gémissant.
    1980, dans les rues encombrées de Naples, Matteo tire par la main son fils et se hâte vers l’école. A un carrefour, soudain éclate une fusillade. Matteo s’est jeté à terre, couchant contre lui son petit garçon. Quand il se relève, il est baigné du sang de l’enfant, atteint par une balle perdue.

    Note 3.5

    Je te maudis, Matteo. Comme les autres. Car tu ne vaux pas mieux. Le monde est lâche qui laisse les enfants mourir et les pères trembler. Je te maudis parce que tu n’as pas tiré. Qu’est-ce qui t’a fait hésiter ? Un bruit inattendu ? La silhouette d’un passant au loin ? Le regard suppliant de Cullaccio ? Tu as dû réfléchir alors qu’il fallait te faire sourd à tout ce qui t’entourait. Les balles ne pensent pas, Matteo. Tu avais accepté d’être ma balle. Je te maudis car durant toutes ces années tu t’es tenu à mes côtés avec discrétion et constance – mais tu n’as rien pu empêcher, ni rien réparé. A quoi sers-tu, Matteo ? Je comptais sur ta force. Le jour de l’enterrement, tu me tenais serrée pour que je ne flanche pas. Tu as toujours pensé qu’il y avait une sorte de gloire à traverser les moments de douleur avec stoïcisme et retenue. Moi pas, Matteo. Cela m’était égal. Le plus juste aurait été que je me jette sur le cercueil et que j’en arrache les planches avec mes doigts. Le plus juste aurait été que mes jambes se dérobent et que je me vide de toute l’eau de mon corps en pleurant, en crachant, en reniflant comme une bête. Tu m’as empêchée de faire cela parce qu’il y a là quelque chose que tu ne peux pas comprendre et qui te semble inconvenant. Seule la mort de Pippo est inconvenante.
    Je te maudis, Matteo, car tu n’es capable de rien.

    Ouvrez La Porte des Enfers à la suite de Matteo ! Comme dans Le Soleil des Scorta, Laurent Gaudé nous fait visiter la région de Naples tout en mettant en scène la violence et le drame familial.

  • Le Soleil des Scorta

    Soleil des Scorta

    Titre : Le Soleil des Scorta
    Auteur : Laurent Gaudé
    Éditeur : Actes Sud (Babel)
    Date de publication : 2004, puis 2006 en poche
    Récompenses : Prix Goncourt 2004, Prix Jean-Giono 2004, Prix Eugène-Dabit du roman populiste 2004, Prix du meilleur roman adaptable du Forum international Cinéma & Littérature de Monaco 2005

    Synopsis : L’origine de leur lignée condamne les Scorta à l’opprobre. À Montepuccio, leur village d’Italie du Sud, ils vivent pauvrement, et ne mourront pas riche. Mais ils ont fait vœu de se transmettre de génération en génération, le peu que la vie leur laisserait en héritage. Et en dehors du modeste bureau de tabac familial, créé avec ce qu’ils appellent « l’argent de New York », leur richesse est aussi immatérielle qu’une expérience, un souvenir, une parcelle de sagesse, une étincelle de joie. Ou encore un secret. Comme celui que la vieille Carmela confit au curé de Montepuccio, par crainte que les mots ne viennent très vite à lui manquer.
    Roman solaire, profondément humaniste, le livre de Laurent Gaudé met en scène, de 1870 à nos jours, l’existence de cette famille des Pouilles à laquelle chaque génération, chaque individualité, tente d’apporter, au gré de son propre destin, la fierté d’être un Scorta, et la révélation d’un bonheur.

    Note 4.0

    Les olives sont éternelles. Une olive ne dure pas. Elle mûrit et se gâte. Mais les olives se succèdent les unes aux autres, de façon infinie et répétitive. Elles sont toutes différentes, mais leur longue chaîne n’a pas de fin. Elles ont la même forme, la même couleur, elles ont été mûries par le même soleil et on le même goût. Alors oui, les olives sont éternelles. Comme les hommes. Même succession infinie de vie et de mort. La longue chaîne des hommes ne se brise pas. Ce sera bientôt mon tour de disparaître. La vie s’achève. Mais tout continue pour d’autres que nous.

    Nous voici dans les pas de Laurent Gaudé, sur la piste pesante du Soleil des Scorta.

  • Casanova – Au service de l’E.M.P.I.R.E., tome 1 : Luxuria

    Casanova 1 Luxuria

    Titre : Luxuria
    Série : Casanova – Au service de l’E.M.P.I.R.E., tome 1
    Scénariste : Matt Fraction
    Dessinateurs : Fàbio Moon et Gabriel Bà
    Éditeur : Urban Comics (Urban Indies)
    Date de publication : 25 janvier 2013 (2007 en VO chez Image Comics)

    Synopsis : Son père, Cornélius, est le Directeur Suprême d’E.M.P.I.R.E., agence internationale chargée de préserver notre chère Terre de toute menace, et ce, de préférence, par les moyens les plus répressifs qui soient. Sa soeur jumelle, Zephyr, incarne l’élite des agents d’E.M.P.I.R.E., et enquête actuellement sur une anomalie dans le continuum espace-temps. La planète entière est sous la juridiction de la famille Quinn, nos vies leur appartiennent, chacune des lois qui régit notre quotidien émane de leur seule autorité. Et Casanova Quinn entend bien les briser, toutes, une à une…

    Note 1.0

    Coucher avec un robot. L’infecter avec un virus. Ok
    Voler un autre robot. Ne pas coucher avec. Ok
    Récupérer un agent de l’E.M.P.I.R.E. parti en brioche dans un baisodrome turbo-chelou. Ok

    Un nom de lover pour un comics complètement barré : vous êtes bien accroché ? car ce voyage entre univers parallèles et complots familiaux n’est pas de tout repos !

  • Qui a peur de la mort

    Qui a peur de la mort ?

    Qui a peur de la mort

    Titre : Qui a peur de la mort ?
    Auteur : Nnedi Okorafor
    Éditeur : Panini (Éclipse)
    Date de publication : 2013 (novembre)
    Récompenses : World Fantasy Award 2011. Prix Imaginales 2014.

    Synopsis : Afrique, après l’apocalypse. Le monde a changé de bien des façons, mais la guerre continue d’ensanglanter la terre. Une femme survit à l’anéantissement de son village et au viol commis par un général ennemi avant de partir errer dans le désert dans l’espoir d’y mourir. Mais au lieu de cela, elle donne naissance à une petite fille dont la peau et les cheveux ont la couleur du sable. Persuadée que son enfant est différente, elle la nomme Onyesonwu, ce qui signifie, dans une langue ancienne : « Qui a peur de la mort ? » À mesure qu’elle grandit, Onyesonwu comprend qu’elle porte les stigmates de sa brutale conception. Elle est « ewu » : une enfant du viol que la société considère comme un être qui deviendra violent à son tour, une bâtarde rejetée par les deux peuples. Mais sa destinée mystique et sa nature rebelle la poussent à se lancer dans un voyage qui la forcera à affronter sa nature, la tradition, les mystères spirituels de sa culture, et à apprendre enfin pourquoi elle a reçu le nom qu’elle porte.

    Bibliocosme Note 4.5

    Il y a des milliers d’années, lorsque le pays n’était encore que sable et arbres morts, Ani posa les yeux sur son domaine. Puis elle créa les Sept Rivières et les fit se rejoindre pour former un lac profond. « Un jour, dit-elle, je créerai de la lumière. Pour l’instant je ne suis pas d’humeur. » Elle se retourna et s’endormit. Dans son dos, les Okekes sortirent de ces douces rivières. Ils étaient tous aussi agressifs que ces rivières bouillonnantes. Au fil des siècles, ils se répandirent sur les terres d’Ani et créèrent et utilisèrent et changèrent et altérèrent et répandirent et consommèrent et se multiplièrent. Ils bâtirent des tours, construisirent des machines, se battirent entre eux, inventèrent. Il plièrent et déformèrent le sable d’Ani, son eau, son ciel, son air, prirent ses créatures et les transformèrent. Lorsqu’Ani se fut assez reposée, elle se retourna. Et ce qu’elle vit l’horrifia. Alors elle tendit la main parmi les étoiles et tira le soleil vers ses terres. Du soleil, Ani arracha les Nurus et maudit les Okeke.

  • Sin City, tome 2 : J’ai tué pour Elle

    Sin City 2

    Titre : J’ai tué pour Elle (A Dame to Kill for)
    Série : Sin City, tome 2
    Auteur : Frank Miller
    Éditeur : Rackham
    Date de publication : 23 septembre 2013
    (2e édition VF, et 1994 en VO chez Dark Horse Comics)

    Synopsis : Une femme, forcément fatale, rôde dans Sin City, la ville du péché, et elle a choisi sa proie, un homme, forcément crédule, car après le corps à corps brûlant, la mante religieuse se débarrasse toujours du mâle. Avec « J’ai Tué pour Elle », second volet du cycle de Sin City, Miller poursuit l’exploration de sa ville en noir et blanc : le noir de la mort et le blanc du dernier instant.

    Note 3.5

    Encore une de ces nuits brûlantes et sèches. Une nuit sans vent. Une de ces nuits qui fait faire aux gens des trucs secrets et bien moites.

    Et voici J’ai tué pour elle, deuxième tome de la série à succès d’un Frank Miller sombre à souhait qui poursuit son exploration dantesque de l’univers terriblement glauque de Sin City.