• Les vraies gens

    Les vraies gens

    Les vraies gens

    Titre : Les vraies gens
    Auteur : Guillaume Meurice
    Éditeur : JC Lattès (Essais et Documents) [site officiel]
    Date de publication : 16 mars 2022

    Synopsis : Depuis huit ans, pour sa chronique quotidienne sur France Inter, Guillaume Meurice interroge les gens dans la rue, sur les marchés, dans des salons professionnels, à l’Assemblée nationale. Dans les paroles de simples citoyens, les discours des lobbyistes, ou les soliloques des parlementaires, il traque et dissèque les fausses évidences, les contradictions, les éléments de langage, l’illusion du bon sens. Il en retire ici la substantifique moelle, livrant au passage quelques moments off drôles et surprenants, sans rien perdre de sa joie communicative de porter la blague dans la plaie.

    Parfois, je me demande combien de temps tiendrait ce pays si les personnes qui nourrissent des gens aux Restos du coeur, qui animent des ateliers dans les quartiers, des clubs de seniors, qui amènent des enfants au foot le dimanche, cessaient leur activité. Peut-être se rendrait-on compte que celles et ceux qui créent la vraie richesse d’un pays sont celles et ceux que l’on paye le moins, voire pas du tout. Oui, parfois, je rêve d’une grève des bénévoles.

    Après Le Roi n’avait pas ri et toujours chez JC Lattès, l’humoriste Guillaume Meurice passe du roman à l’essai en utilisant à son tour les chroniques radio qu’il produit chaque semaine pour rencontrer Les vraies gens.

  • Le Silence de la Cité

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    Titre : Le Silence de la Cité
    Auteur : Élisabeth Vonarburg
    Éditeur : Denoël (Présence du Futur), puis Alire (Romans) [fiche officielle]
    Date de publication : 1981, puis 1998
    Récompenses : Prix Boréal 1982 ; Prix Rosny-Aîné 1982 ; Grand Prix de la science-fiction française 1982

    Synopsis : Plus de trois siècles se sont écoulés depuis les catastrophes climatiques de la fin du second millénaire et les héritiers de la civilisation détruite, de plus en plus rares et de plus en plus désaxés, vivent dans une Cité souterraine avec leurs doubles technologiques.
    Dernière enfant de cette Cité, Élisa est une petite fille aux capacités physiques étonnantes ; fruit des expériences génétiques de Paul, elle annonce une humanité résolument nouvelle.
    Mais Élisa saura-t-elle se libérer du passé qui l’a littéralement modelée et, du même souffle, en libérer ses nombreux enfants ?
    Et qu’en sera-t-il des hommes – et surtout des femmes – qui, hors les Cités, ont survécu à la barbarie et aux mutations de toutes sortes ?

    Note 3.5

    Elle ne savait pas qu’il pouvait mourir.
    Il avait une peau brune toute ridée, une masse de cheveux blancs toujours en désordre, des yeux bruns qui souriaient au fond de leur réseau de rides ; ou bien c’étaient les rides qui souriaient. De toute façon, on ne pouvait pas dire s’il souriait en regardant sa bouche : il avait trop de moustache. Grand-Père. Elle l’appelait Grand-Père.
    Elle ne savait pas que c’était un homme-machine.
    Elle n’avait presque jamais besoin d’utiliser son bracelet de communication. Elle avait perdu sa poupée, elle était tombée, Gil ou Marianne lui avaient fait mal en jouant, ou elle s’était disputée avec eux, et il surgissait avant même qu’elle ait vraiment eu le temps de se mettre à pleurer. Il parlait, ou il ne disait pas grand-chose, mais il était toujours là quand il le fallait vraiment. Elle ne savait pas bien pourquoi, mais quand il sentait le tabac, ou l’herbe coupée, et que sa moustache était jaunie, il était davantage… là. Elle sentait très bien, alors, s’il était gai, ou sérieux, ou préoccupé – mais toujours comme il l’aimait. C’était Grand-Père.

    Rencontrée aux Utopiales de Nantes 2014, Elisabeth Vonarburg a une pêche et un tonus qui font plaisir à voir. Dans Le Silence de la Cité, elle nous narre le récit initiatique d’une jeune fille bien seule dans un monde post-apocalyptique hostile. Première conclusion, même des décennies après son écriture, ce roman est particulièrement frais, pas d’un très grand fun certes car angoissant et glauque, mais sûrement aussi prenant qu’il a dû l’être à sa sortie.

  • Green Lantern / Green Arrow

    Green Lantern - Green Arrow

    Titre : Green Lantern / Green Arrow
    Scénariste : Dennis O’Neil
    Dessinateur : Neal Adams
    Éditeur : Urban Comics (DC Archives)
    Date de publication : 13 juin 2014 (1970-1974 en VO chez DC Comics)

    Synopsis : andis qu’Hal Jordan se charge de protéger l’univers à l’aide de son anneau de Green Lantern, sur Terre, Oliver Queen s’occupe des malfrats de Star City sous le masque de l’archer Green Arrow. Toutefois, les deux justiciers d’émeraude font parfois équipe ! Imaginées par Denis O’NEIL et illustrées par le tandem Neal ADAMS/Dan ADKINS, ces aventures qui bouleversèrent l’industrie du comics par leur approche réaliste des problématiques propres aux années 70 (crise, drogue, crime, écologie, etc.), signèrent une nouvelle étape dans l’évolution du médium.

    Note 4.0

    Cette histoire, certains diront qu’il ne fallait pas la raconter. D’autres, qu’elle n’a pas sa place dans un comic book. Ce n’est pas notre avis, car nous avons vu trop d’humains brisés, détruits, plongés dans la souffrance. Nous sommes en colère, cette histoire est un cri !

    Pour apprécier Green Lantern/Green Arrow, ce n’est pas compliqué, il y a deux écoles : soit on prend le parti de mesurer le chemin parcouru en termes d’ « acceptation sociale » (avec tous les guillemets dont vous avez besoin), soit on prend plutôt le parti de considérer la faiblesse des engagements sociaux de beaucoup de comics actuels par rapport à cette série étendard des années 1970. Dans un sens comme dans l’autre, cet épais volume permet de nous plonger dans une série qui associe de manière atypique deux super-héros bien connus, Green Lantern alias Hal Jordan et Green Arrow alias Oliver Queen.