Fantastique - Horreur

Platinum End, tome 1

Titre : Tome 1
Cycle/Série : Platinum End
Auteur : Tsugumi Ohba
Dessinateur: Takeshi Obata
Éditeur : Kazé
Date de publication : 25 mai 2016

Synopsis : Mirai, un jeune homme qui a perdu tout espoir en la vie, est sauvé par un ange alors qu’il tente de se suicider. Mais cette rencontre fatidique pourrait bien le plonger dans un désespoir plus profond encore… Takeshi OBATA et Tsugumi OHBA nous livrent un thriller sombre mettant en scène anges et humains autour d’un thème qui leur est cher : la frontière délicate entre le Bien et le Mal.

-Attend, t’es vraiment un ange ?
-Oui ! Un ange suprême !
-Tu parles de dérober, de contrôler les gens… Tu m’as plutôt l’air d’un démon.
-Oh ! Là tu exagères. Tu parles sans avoir jamais vu ni ange ni démon. D’ailleurs, les démons n’existent pas. Le seul endroit où on pourrait en trouver, c’est dans le coeur des hommes !

    Après deux mangas qui ont assis leur renommée pour un paquet d’années encore, à savoir Death Note et Bakuman, le duo Tsugumi Ohba et Takeshi Obata ressert le couvert avec le fruit tout beau tout neuf d’une nouvelle coopération qui semble davantage s’inscrire dans la lignée du premier que du second. L’arrivée de Platinum End en France est un vrai événement attendu par certains avec fébrilité. Après un premier volume publié en janvier, il est bien temps que le Bibliocosme livre son verdict.

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    Death Note avait pour thématique principale la frontière ténue entre le bien et le mal et les deux auteurs vont explorer ce sujet sous un angle nouveau. C’est dans une bien mauvaise posture que l’on rencontre dans les toutes premières pages notre héros en la jeune personne qu’est Mirai Kakehashi, dont le prénom le promet à un bel avenir. Tout n’est pourtant pas si rose dans la vie du jeune Mirai. Alors qu’il vient d’obtenir le diplôme qui lui permet d’envisager d’entrer au lycée après avoir traversé déjà de nombreuses épreuves, Mirai se suicide en se jetant du toi d’un immeuble de vingt-quatre étages. Alors qu’il se jette dans les bras de la mort, Mirai est toutefois sauvé… par un ange, Nasse. Elle lui promet le bonheur auquel il aspire depuis toujours sans jamais l’avoir goûté. Pour cela, elle se propose de lui transmettre des pouvoir angéliques : des ailes, et une étrange flèche rouge que l’on peut assimiler vulgairement à la flèche de Cupidon. Mais il semblerait que le prix à payer pour atteindre le bonheur ne soit pas si bon marché. Et surtout, sous ses atours bienveillants, Nasse a son propre agenda. Dieu lui a confié, à elle et 12 autres anges, la tâche de trouver parmi les humains le futur être divin.

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    Cela fait une belle quantité d’informations et il faut avouer que les deux premiers chapitres (sur les trois que compte ce volume) sont assez bavards. La scène d’exposition présente le personnage de Mirai qui apparaît assez névrosé et au premier abord pas forcément passionnant avant que Nasse entre en scène. Cette introduction n’en reste pas moins nécessaire mais elle pourrait en dérouter quelques uns. On y prend toutefois conscience des enjeux qui vont se jouer dans Platinum End et il apparaît finalement rapidement que derrière un premier contact mi-figue mi-raisin clairement en faveur de la chatoyante Nasse, Mirai s’impose en réalité comme la voix de la raison par son histoire et simplement par son humanité. Les anges semblent quant à eux bien loin des turpitudes de la société qui est la nôtre. Si la mission de Dieu est de rendre l’humanité heureuse, tous les anges ne sont pas animés des mêmes intentions. Il en est de même pour les candidats que ces anges ont choisi comme dieu potentiel, puisque l’un des douze autres candidats, le seul que l’on rencontre dans ce volume, s’est fait sa propre idée pour devenir Dieu : il lui suffit d’éliminer ses douze concurrents. Mirai incarne lui des valeurs plus simples, plus saines qui vont finalement rendre le personnage attachant. Il rechigne même à utiliser ses pouvoirs, le bonheur se limitant pour lui à avoir un toit, avoir de quoi manger et avoir une famille. Sans doute est-ce justement la privation de ces fondamentaux qui rend Mirai séduisant en fin de compte. Au final, si l’ouverture du récit peut sembler patiner, la qualité de l’écriture ne fait aucun doute, avec quelques moments forts dans ces 200 premières pages et une galerie de personnages que l’on apprécie déjà beaucoup.

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   Le dessin de Takeshi Obata vient donner son envergure divine à Platinum End. Un trait clair, précis et expressif qui rend les personnages presque lumineux, à l’image de Nasse. Le résultat est très séduisant, détaillé et la mise en scène très réussie avec des angles de vue parfaitement choisis. On sent dans le dessin d’Obata sur Platinum End une somme d’influences diverses entre fantasy sur le design des anges et science-fiction dans la scène super héroïque qui ravira les amateurs d’Ironman et autres méchas. Un mélange qui peut sembler osé, mais qui tranche autant qu’il fait mouche dans l’ambiance finalement sombre de Platinum End.

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Les débuts de Platinum End sont des plus prometteurs tant scénaristiquement que graphiquement et le succès de la série fait peu de doute. Si Death Note avait souffert d’un prolongement dû à son succès commercial, la renommée des auteurs leur permettra peut-être, espérons le, de faire ce qu’ils veulent de leur nouveau bébé.

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Élevé à l'université Kaamelott option Simpson, plus ou moins historien moderniste, geek invétéré (on ne se refait pas). Revenu il y a fort longtemps à la bande dessinée par le manga, et tombé désormais dans la marmite BD-comics-manga, s'essaye à la critique.

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