Polar - Thriller

Grossir le Ciel

Grossir le Ciel

Titre : Grossir le Ciel
Auteur : Franck Bouysse
Éditeur : La Manufacture de livres / Le Livre de Poche
Date de publication : 2014 / 2016
Récompenses : Prix Polar Michel Lebrun 2015, Prix Polars Pourpres 2015, Prix des lecteurs de Villeneuve-Lez-Avignon 2015, Prix sud-ouest du polar (Gradignan) 2016

Synopsis : L’abbé Pierre vient de mourir. Gus ne saurait dire pourquoi la nouvelle le remue de la sorte. Il ne l’avait pourtant jamais connu, cet homme-là, catholique de surcroît, alors que Gus est protestant. Mais sans savoir pourquoi, c’était un peu comme si l’abbé faisait partie de sa famille, et elle n’est pas bien grande, la famille de Gus. En fait, il n’en a plus vraiment, à part Abel et Mars. Mais qui aurait pu raisonnablement affirmer qu’un voisin et un chien représentaient une vraie famille ? Juste mieux que rien. C’est justement près de la ferme de son voisin Abel que Gus se poste en ce froid matin de janvier avec son calibre seize à canons superposés. Il a repéré du gibier. Mais au moment de tirer, un coup de feu. Abel sans doute a eu la même idée? Non. Longtemps après, Gus se dira qu’il n aurait jamais dû baisser les yeux. Il y avait cette grosse tache dans la neige. Gus va rester immobile, incapable de comprendre. La neige se colore en rouge, au fur et à mesure de sa chute. Que s’est-il passé chez Abel ?

Note 3.5

Le vieil homme était d’une ancienne famille de meuniers qui s’était éteinte avec lui. Ici, les lignées, elles s’éteignent toutes les unes après les autres, comme des bougies qui n’ont plus de cire à brûler.

S’il a une évidence dans ce roman de Franck Bouysse, c’est son style. Écrit au cordeau, il installe un climat anxiogène à partir de simples impressions du personnage central. Parfaitement mené, on devient très vite l’ombre de Gus : comme lui on s’interroge, on s’angoisse. Tous les minis évènements renforcent cette inquiétude. Qu’est ce qui cloche à ce point qui vous conforte dans votre peur ?

Chez Bouysse, les personnages sont des taiseux, bien décidés à ne pas se faire emmerder dans leur vie routinière et solitaire. Bouysse laisse tomber, tel le Petit Poucet, des indices qui renforcent une forme de paranoïa. C’est drôlement efficace et difficile à lâcher. Dommage peut-être que la fin soit en deçà de l’impression que laisse le roman, mais c’est le seul bémol.

Un roman noir de belle facture.

Livrovore passionné de lecture, de cinéma, de théâtre et en règle générale par tout ce qui a trait à la culture, sans prétention.

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