Science-Fiction

Étoiles sans issue

etoiles-sans-issue

Titre : Étoiles sans issue
Auteur : Laurent Genefort
Éditeur : Scrineo (Space Opera) [fiche officielle]
Date de publication : 9 février 2017

Synopsis : Palestel est un simple « caire », tout en bas de la pyramide des castes, dont le Prime Garant incarne le sommet depuis deux cents ans. Comme pour tout le monde, le statut de Palestel est gravé dans son ADN. L’acumen garantit la place de chacun au sein des cinq planètes du Compas. Mais quand une tentative d’assassinat contre le Prime Garant manque de le tuer et que Palestel devient son seul espoir de survie, c’est l’univers tout entier qui bascule autour de lui. Chaque faction désireuse de prendre le pouvoir de l’acumen veut l’attraper, soit pour l’éliminer, soit pour l’utiliser. Dans tous les cas, il lui faut fuir. Existe-t-il seulement une alternative ?

Bibliocosme Note 2.0

Ne te leurre pas, ce fauve est vicieux comme pas deux. Capable de retenir son élan des jours et des jours pour te persuader qu’il ne peut pas t’atteindre. Et puis, à la seconde où il le décide, clac ! il t’emporte une main, net et sans bavure.

Après Les Océans stellaires, la nouvelle collection de space opera chez Scrineo bénéficie rapidement d’un deuxième opus issu de l’imaginaire fertile de Laurent Genefort : Étoiles sans issue est un volume particulier, qui prend bien sûr place dans l’univers des Portes de Vangk de l’auteur.

Palestel est un simple employé dans une affaire fumeuse consistant à élever ce qui ressemble à une panthère, le souci étant que l’affaire en question est un vaste complot visant à décapiter le pouvoir en place. Mordu par la dite panthère, Palestel est laissé pour mort mais survit miraculeusement pour se voir poursuivi par toutes les parties prenantes : les comploteurs pour le faire taire, les défenseurs du gouvernement en place pour tenter de sauver leur souverain grâce à lui.

J’avoue, dans la même configuration que Les Océans stellaires, le début m’a été très difficile à appréhender autant en termes d’immersion que d’empathie avec les personnages. L’intrigue se lance de façon inégale, les personnages n’apparaissent pas de manière charismatique (cela semble volontaire, cela dit, ce n’est pas un acte manqué) et le protagoniste est transbahuté dans l’histoire sans vraiment agir par lui-même, au point d’ailleurs de l’énoncer directement au lecteur à la toute fin. Je retiens tout de même les chapitres 15 et 16 qui brillent malgré cela par une immersion très réussie où nous sommes au plus près des combattants, de leurs peurs et de leurs réactions face à l’adversité.

Pour un constructeur de mondes comme peut l’être Laurent Genefort, il y a enfin de quoi être quand même déçu de se voir offrir un aussi faible exotisme : honnêtement, on ne se retrouve pas tant que ça dans un « ailleurs ». Certes, cela répond très bien à l’esthétique donnée par Benjamin Carré à la couverture (on y reconnaît d’ailleurs parfaitement une scène du roman), mais pour un ensemble de sociétés disséminées sur plusieurs planètes et qui se sont volontairement mises à l’écart dans un système stellaire qu’elles nomment le Compas, de plus grandes différences sociétales pouvaient être attendues. L’aspect jeunesse traditionnellement attaché aux romans d’imaginaire de chez Scrineo n’empêche pas d’aller creuser cette idée, surtout avec la force de l’univers habituel de l’auteur ; de toute façon, ce roman confirme que la collection « Space opera » vise le grand public, vers une lecture pour tous. Ce manque de personnalité, de repères marquants, se retrouve dans un dernier aspect problématique : le système de castes qui conditionne les sociétés du Compas semble très important pour comprendre leur fonctionnement, mais finalement on n’en voit jamais vraiment les effets au sein-même des dites sociétés ; il y a quelques privilèges pour les Garants qui sont cités, mais ils surviennent surtout quand il y en a besoin pour se sortir d’une situation scénariste compliquée.

Sur l’immense bibliographie de qualité de Laurent Genefort, il peut bien y avoir quelques déceptions et Étoiles sans issue en fait malheureusement partie, par manque d’immersion et d’exotisme. Notez qu’il se lance en parallèle dans une nouvelle trilogie, Spire : il n’y a donc pas d’inquiétude à avoir pour retrouver l’univers des Portes de Vangk et découvrir de nouvelles planètes !

Autres critiques : Allan Dujipérou (Fantastinet) ; Allison (Allis’Online) ; Fred K. (Un K à part)

Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

Aucun commentaire

Répondre à Dionysos Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.