Fiction historique

Rebels

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Titre : Rebels
Scénariste : Brian Wood
Dessinateurs : Andrea Mutti, Matthew Woodson, Ariela Kristantina, Tristan Jones, Tula Lotay, Jordie Bellaire
Éditeur : Urban Comics (Indies)
Date de publication : 2016

Synopsis : 1775. La Guerre d’Indépendance éclate entre les treize colonies d’Amérique du Nord et le Royaume de Grande-Bretagne. Parmi les insurgés, le jeune Seth Abbott quitte alors femme et foyer pour mener le plus grand combat de sa vie : celui pour la liberté. Un rêve, mais à quel prix ?

Note 3.0

Au début du conflit, les états du sud me semblaient aussi lointains que l’Angleterre ou la France. Mais ces deux dernières années, j’ai combattu pour leur liberté. J’ai abreuvé leur sol de mon sang. Et de mes larmes.

 

Fin du XVIIIe siècle. Les treize colonies d’Amérique du nord entrent en guerre avec l’Angleterre et se déclarent indépendantes. La lutte sera longue et sanglante mais aboutira à la naissance d’une nouvelle nation, fière de son histoire et des espoirs que sa création aura suscités. En se penchant sur cette page ô combien importante de l’histoire des États-Unis, Brian Wood ne cache pas sa volonté d’écrire un ouvrage patriotique. L’objectif n’est cependant pas de verser dans la propagande mais plutôt de se réapproprier cette histoire tout en se détachant des récupérations et déformations que lui font subir les politiciens d’aujourd’hui. Pour se faire, l’auteur met pour une fois de coté les personnalités emblématiques de l’époque comme Benjamin Franklin ou Georges Washington (qui fera malgré tout une brève apparition) pour se focaliser plutôt sur ces hommes et femmes ordinaires qui se sont retrouvés impliqués, volontairement ou non, dans les conflits. Et c’est là que réside le véritable point fort de l’ouvrage qui nous révèle ainsi des facettes méconnues de cette guerre impliquant finalement bien plus d’acteurs que les simples Américains et Anglais. Cette variation des points de vue est la bienvenue et rend la lecture plus dynamique, d’autant plus que la qualité des différents chapitres est malheureusement assez variable. On commence avec une longue première partie (« Une milice disciplinée ») consacrée aux Green Mountain Boys, cette milice formée dans l’actuel état du Vermont au moment de l’invasion du Canada par les troupes britanniques. Un récit intéressant dans la mesure où il lève le voile sur un épisode peu connu mais que j’ai eu du mal à apprécier en raison de la froideur du protagoniste.

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Le second chapitre est heureusement plus réussi et se réapproprie une figure emblématique de la tradition américaine, mettant ainsi l’accent sur le rôle actif que certaines femmes prirent lors des combats. Rôle que les autorités mettront trop longtemps à reconnaître… Les deux chapitres suivants pâtissent quant à eux de leur brièveté malgré des histoires intéressantes consacrées tour à tour au début de la résistance des citoyens de Boston (« Fille de la liberté ») et à la situations des esclaves affranchis par les Anglais pour se battre pour la couronne (« Occupation »). La cinquième partie met en scène un indien de la tribu des Chaouanons et aborde la question de l’implication de certaines tribus autochtones auprès des forces rebelles (« Corne de roc »). On finit avec le point de vue de l’ennemi puisque « Revers sanglants » nous fait observer le conflit du point de vue d’un Tunique rouge enrôlé de force. Là encore le récit se révèle trop court pour que l’on puisse véritablement compatir au sort du personnage sur lequel on en sait que trop peu. La plupart des graphismes sont l’œuvre d’Andrea Mutti dont on peut saluer la qualité des décors, qu’il s’agisse des vertes plaines et des étendues glacées du nord américain ou des champs de bataille parsemés des cadavres des soldats des deux camps. Je serais plus nuancée en ce qui concerne les personnages, trop peu expressifs à mon goût et qui ne correspondent pas forcément à ce qu’en dit la narration (le protagoniste du premier chapitre est censé avoir dix-sept ans mais est représenté comme un homme d’une quarantaine d’années). On pourrait également regretter quelques maladresses au niveau des transitions qui peuvent perturber la compréhension générale.

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Avec « Rebels » Brian Wood revient sur une période clé de l’histoire des États-Unis et rend hommage aux hommes et femmes ordinaires qui se sont battus pour la libération de leur pays. On pourrait toutefois pointer du doigt un certain nombre de défauts, tant au niveau du scénario que des graphismes, qui limitent l’immersion du lecteur et son intérêt pour les personnages.

Autres critiques : Kameyoko (Fant’Asie)

Antiquiste passionnée d’art, de cinéma, de voyage et surtout grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement).

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