Super-Héros

Garth Ennis présente Hellblazer, tome 1

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Titre : Garth Ennis présente Hellblazer, tome 1
Scénariste : Garth Ennis
Dessinateurs : William Simpson, Steve Dillon et David Lloyd
Éditeur : Urban Comicts (Vertigo Signatures) (fiche officielle)
Date de publication : 27 février 2015 (1992 en VO chez DC Comics/Vertigo)

Synopsis : Après avoir affronté les hommes et créatures démoniaques les plus dangereuses de Londres, John Constantine, magicien cynique et désinvolte devenu enquêteur, doit aujourd’hui faire face à un ennemi qu’il ne peut ni duper ni distancer : le cancer. Le diagnostic ne lui donne que quelques mois à vivre. Un temps qu’il va devoir mettre à profit pour trouver un échappatoire. Un salut inespéré qu’il trouvera peut-être auprès des Seigneurs des ténèbres.

Note 3.5

Vous me voyez là, vous tous, les amis que j’ai perdus et trahis ?
Vous êtes avec moi, ou vous priez pour que je vous rejoigne bientôt ?
Vous délecterez-vous de mes cris quand mon sang se répandra sur le sol, ou vous détournerez-vous, effrayés d’observer l’instant que vous attendiez tant, trop horrible malgré l’ampleur de mes péchés ?
Profitez bien du spectacle.

Après le succès des DC Signatures, Urban Comics propose aussi ces volumes, classés par scénariste dans le but de suivre un arc primordial sur un certain personnage, pour le label Vertigo. Garth Ennis et son run sur Hellblazer, la série de l’anti-héros John Constantine, ouvrent le bal.


Garth Ennis reprend le personnage mystique à un tournant de sa vie : John Constantine est atteint d’un cancer du poumon et le premier arc « Dépendance mortelle » décrit sa façon tout à lui de contrer son addiction aux cigarettes. Chaque étape est une manière de repousser l’échéance finale, ou même celle d’une éventuelle chimiothérapie. En cinq épisodes et un épilogue, Garth Ennis emmène Constantine au fond du fond pour qu’il prenne conscience de tous ses péchés, de toutes ses vilénies, afin de mieux rebondir si jamais il en a l’occasion. Et si normalement « l’occasion fait le larron », avec John Constantine nous avons déjà le larron, donc son credo serait plutôt « le larron fait l’occasion » et, de fait, il sait mentir, tricher, biaiser afin de se la créer l’occasion qui lui sauvera la vie (ou qui embêtera le plus de monde en Enfer, ça dépend du point de vue).

Au dessin, s’enchaînent William Simpson, Steve Dillon et David Lloyd. Tous trois ont des styles différents, mais dans l’ensemble ils peignent des ambiances volontairement glauques où à tout moment, peut surgir un mauvais esprit à n’importe quel coin de case. Un peu comme Gabriel Rodriguez des années plus tard, tous trois à leur façon réussissent à glisser de l’horreur dans des scènes quotidiennes, ainsi que des émotions banales dans des scènes horrifiques ; d’ailleurs, Steve Dillon est très reconnaissable puisqu’il usait des mêmes ficelles efficaces dans Preacher. Une fois passé le premier long arc, il est vrai que la tension retombe car la mort est (légèrement) moins présente, ce qui laisse d’autant moins de place à l’horreur. John Constantine retrouve alors des enquêtes plus tranquilles, même si elles tournent toujours autour de l’ésotérique, le tout dans une atmosphère ô combien anglaise, puisque nous passons des clubs aristocratiques aux rues populaires et industrieuses des villes du Nord.

Ce n’est donc pas pour rien que ce run (et surtout l’arc « Dépendance mortelle ») est resté dans les annales, car il marque les esprits avec un propos choc, des scènes rudes et un dessin abrupt.

Voir aussi : Tome 2 ; Tome 3 ; Warren Ellis présente Hellblazer

Autres critiques :

Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

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