Fantasy

Une aventure de Lucifer box, tome 2 : L’ambre du diable

L'ambre du diable

Titre : L’ambre du diable
Cycle : Une aventure de Lucifer box, tome 2
Auteur : Mark Gattis
Éditeur : Bragelonne (Le mois du cuivre)
Date de publication : 2016 (février)

Synopsis : L’irrésistible dandy anglais est de retour ! Une vingtaine d’années se sont écoulées depuis les événements scandaleux relatés dans Le Club Vesuvius. Lucifer Box, le plus sulfureux des agents secrets de Sa Majesté, est en mission à New York, où sévit un messie fasciste aux desseins purement diaboliques. Que se cache derrière ce mystérieux « agneau » recherché par le despote Desmond Olympe, et quelles créatures infernales s’apprête-t-il à invoquer à l’aide d’une obscure incantation médiévale ? Du Manhattan Art déco des années 1920 aux inquiétantes brumes de la côte du Norfolk, Lucifer Box s’embarque alors dans un périple décoiffant, mais toujours avec sa décontraction et son charme légendaires…

Note 3.0

Ceux d’entre vous qui ont suivi le récit quelque peu décousu de mes mémoires se souviendront peut-être que mes longues mains fines et élégantes méritent une certaine révérence. Un jeune ami les avait un jour comparées à celles que le Caravage a prêtées au Christ dans son tableau intitulé Ecce Homo. J’en avais été profondément flatté, même si j’étais précisément en train d’en faire un usage fort peu catholique.

 

Une vingtaine d’années se sont écoulées depuis les événements relatés dans Le club vesuvius. L’ellipse est longue et lorsque nous retrouvons Lucifer Box, les temps ont bien changés. Les temps sans doute, mais lui bien peu… Du moins si l’on laisse de côté un certain vieillissement. S’il est tout à fait possible de faire l’impasse sur le premier tome (aucune révélation d’envergure n’étant faite) il serait toutefois dommage de laisser cette première lecture de côté. Nous savions déjà qu’à l’époque, le protagoniste était expérimenté. Nous le découvrons ici bien plus âgé et en bute avec de jeunes ambitieux et une hiérarchie qui le trouve désormais bien encombrant. Une certaine lassitude semble d’ailleurs le tenailler. L’usage du style indirect permet une nouvelle fois d’approcher au plus près du personnage, nous en donnant une vision intime. Les préférences sexuelles du héros tiennent ici une bien trop grande place, notamment dans la première partie. Elles suivent d’ailleurs une évolution en miroir par rapport au tome précédent ce qui est assez amusant.

Pour l’essentiel notre agent secret est toujours aussi modeste, même si les événements qu’il va vivre vont le forcer à prendre de la distance avec son amour-propre, tant celui-ci va être malmené et ce… dès le premier chapitre ! « Je vous ai déjà exposé mes déboires dans le monde de l’Art. Il est donc temps pour moi de tenir ma promesse et de vous parler de mon autre passe-temps, c’est-à-dire l’espionnage. » Il n’est plus vraiment question de peinture. Quelques allusions sont offertes, mais elles donnent surtout l’impression de faire du remplissage ou de permettre au héros d’ouvrir les yeux… au bon moment. Ainsi, la participation très rapide de Christopher Miracle ne semble être qu’un rappel au récit précédent. L’intrigue est axée sur l’action il y en aura du début à la fin. Le rythme est franchement intense. Les rebondissements et retournements de situations sont nombreux. Mais hélas la surprise n’est pas toujours au rendez-vous. Certaines sont en effet un peu télescopées. Seul Lucifer semble ne pas les voir venir.

Le scénario s’appuie sur un prétexte qui aurait mérité une attention plus grande. Les liens entre les groupuscules d’extrême-droite et les courants hermétiques ne servent ici qu’à donner une toile de fonds. Le dénouement (qui est une nouvelle fois explosif) est à la limite du ridicule. L’orientation fantasy sert vraiment d’excuse à une métaphore assez convenue. Pour ne rien arranger, malgré un travail de qualité, l’éditeur Bragelonne a laissé passer une illustration trop révélatrice dans les toutes premières pages du roman. « Il était américain, je n’avais donc d’autre choix que de lui tirer dessus. » Autre surprise de poids : l’essentiel de l’intrigue se déroule aux États-Unis, avant un très court passage par la Grande-Bretagne (passage se déroulant par la voie maritime qui ne semble plus susciter les mêmes affres à notre cher Lucifer) et un final situé à… chut ! Le récit est mené tambour battant, le rythme est endiablé. Les personnages secondaires sont assez sympathiques (notamment Delilah et Agnès). Les rapports qui régissent tout ce beau monde sont dynamiques et bien conduits. Les illustrations, moins nombreuses que précédemment, et la mise en page viennent également agrémenter notre plaisir.

 

Moins bon que Le club Vesuvius, Mark Gatiss fait de son mieux pour compenser la fin de l’effet de surprise. Il suscite toutefois notre appétit et notre curiosité en glissant quelques références à des histoires passées. Cela tombe bien car une nouvelle histoire est d’ores et déjà annoncée… en version originale !

Voir aussi : Tome 1

Déjà critique sur le blog Kriticon, Davalian est fan de tous les genres de l’imaginaire.

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