Récit contemporain

La 25e Heure du Livre 2015, Conférence #5 : Peuples du monde, l’œil du photographe

La 25e heure du livre du Mans 2015

Parmi les tables-rondes auxquelles nous avons pu assister cette année dans le cadre de la 25e Heure du Livre du Mans, celle intitulée « Peuples du monde, l’œil du photographe » proposait de s’interroger sur les différentes façons d’aborder l’autre, par le texte et par l’image. Pour en parler Brigitte Kernel était entourée de plusieurs photographes : Marc Alaux (Sous les yourtes de Mongolie), Patrick Bard (Sortir de la longue nuit), Marc Dozier (Le cabaret du bout du monde), Jean-Marc Durou (Les Touaregs, initiation aux cultures nomades) et Pierre de Vallombreuse (Y a-t-il la lune chez toi ?).

 

Comment est née leur passion pour la photographie et pour les peuples premiers ?

Marc Alaux rappelle qu’il n’est pour sa part « qu’ »éditeur de livres photographiques et non photographe lui-même. Il n’y voit donc pas une passion mais plutôt d’un instrument de regard qui permettrait de porter plus d’attention aux personnes ou aux choses qui nous entourent La photographie permet une remise en question de ce que l’on croyait connaître d’un lieu : lorsqu’on prend une photo on sort de soi pour mieux regarder, pour s’émerveiller de détails auxquels on réalise qu’on avait pas prêté assez d’attention.

Sous les yourts de Mongolie

Pour Marc Dozier, faire des photos c’est un acte créatif qui s’adresse aux autres : il y a une véritable volonté de faire passer un message, de raconter des histoires grâce à ses photos. Sa passion pour la Papouasie Nouvelle-Guinée lui est venue lors d’un séjour en Mongolie, après qu’il ait entendu les histoires abracadabrantesques d’un autre voyageur sur les coutumes de certaines tribus.

Le cabaret du bout du monde

La passion de Jean-Marc Durou est née il y a quarante-cinq ans. Fasciné par le désert depuis toujours, il part au Sahara où il fait la rencontre du peuple Touareg avec lequel il va vivre pendant plusieurs années et qu’il ne va avoir de cesse de photographier. Ses clichés sont là pour témoigner de l’existence et de la beauté d’une civilisation trop souvent incomprise et en passe de disparaître.

Touaregs

Patrick Bard voulait pour sa part être peintre et a fini par devenir photographe un peu par hasard. Il explique qu’il y a une grande part d’intuition dans la photo : c’est avec l’inconscient qu’on photographie, c’est lui qui voit. Une photo ne montre pas tant le monde tel qu’il est mais plutôt tel que le photographe le voit. Sa passion pour l’Amérique latine lui vient quant à elle de sa femme. Il se sent chez lui là-bas, au point qu’il ignore s’il rentre chez lui quant il quitte l’Amérique latine ou quand il quitte la France.

Sortir de la longue nuit

Pierre de Vallombreuse souhaitait, quant à lui, faire carrière en tant que dessinateur de bandes dessinées mais là encore c’est la photographie qui a fini par s’imposer. Il est passionné par les peuples autochtones dans le monde entier. L’un de ses derniers ouvrages, « Souveraines », s’intéresse par exemple à tous les peuples « premiers » dans lesquels la femme est considérée comme l’égale de l’homme.

Souveraines

Qu’en est-il de la particularité des sujets qu’ils choisissent de photographier ?

Marc Dozier explique qu’il apprécie jouer avec l’exotisme des personnes qu’il photographie parce que ceux-ci en jouent aussi. Le photographe et ses amis papous en ont d’ailleurs concrètement fait l’expérience lors de leur voyage à Paris : lorsqu’ils étaient vêtus à l’occidentale, on les ignorait voire on se montrait méfiant, mais dès qu’ils mettaient leurs plumes et leur bâton dans le nez, on les identifiait comme des papous et on se montrait amical et intéressé. Pierre de Vallombreuse essaie quant à lui de montrer qu’au delà du folklorisme, au delà de l’exotisme, on appartient tous à la même humanité, on est tous pareil.

 

Antiquiste passionnée d’art, de cinéma, de voyage et surtout grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement).

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