Science-Fiction

L’île au trésor

L'île au trésor

Titre : L’île au trésor
Auteur : Pierre Pelot
Éditeur : Calmann-Lévy / Hélios (Les Moutons Électriques)
Date de publication : 2008 / 2015

Synopsis : Le réchauffement climatique a fait son œuvre en ce XXIe siècle. Le niveau des océans a grimpé, modifiant le tracé des côtes et la géographie interne des continents. Tout au long de ces rivages redessinés, au cœur d’États dévastés et fragilisés, de nouveaux Frères de la Côte sont apparus. Pirates d’une ère nouvelle, pilleurs, mercenaires en tous genres. Flint était l’un d’eux. Un des plus grands, des plus sauvages. Un des plus malins aussi. Tous ses butins, il les a convertis en lingots d’or – seule valeur restée sûre dans ce monde à la dérive – dont il a caché la plus grande partie sur une île connue de lui seul et de ses proches complices. Quelques années plus tard, sur une île des Caraïbes en partie épargnée par la montée des océans, un certain capitaine Bill échoue dans une taverne tenue par Sally-Sea et son compagnon Trelawey. Traqué par une bande de malfrats qui en veulent manifestement à sa peau, Bill va laisser à Jim, le neveu de Sally-Sea qu’elle a recueilli lorsque sa mère a mystérieusement disparu, ce qui ressemble fort à une carte au trésor…

Note 3.5

C’est assez dingue, quand on y réfléchit, cette façon étonnante qu’on a de percevoir le déroulement des événements. Sauf que, précisément, je crois que quand ils se produisent on n’y réfléchit pas, on a bien autre chose à faire et on se contente de tremper dedans, on ne songe même pas à espérer qu’ils se terminent vite quand ont sont durs à suivre, non , même pas. On est bien loin de ces préoccupations là quand on est embarqué. Parce qu’on est embarqué, voilà.

 

S’il y a bien un roman culte aujourd’hui encore capable de réveiller les instincts d’aventuriers des petits comme des plus grands, c’est bien « L’île au trésor » de Robert Louis Stevenson. Un ouvrage dont Pierre Pelot a décidé de nous offrir ici une nouvelle interprétation basée sur un changement de taille en ce qui concerne le décor. L’histoire se déroule en effet dans un monde futuriste (quoique pas si éloigné puisque nous ne nous trouvons que dans les années 2050) dans lequel le réchauffement climatique a provoqué la montée des eaux et la complète réorganisation de la géographie de la Terre. Ce que le narrateur appelle « la grande Surprise ». C’est dans ce contexte que le lecteur fait la connaissance du jeune Jim Hawkins, garçon débrouillard doté d’un certain bagout qui se décide, plusieurs années après les faits, à relater l’étrange aventure dans laquelle il fut embarqué alors qu’il n’était âgé que de douze ans. A l’exception du cadre qui aurait pu se révéler original, Pierre Pelot n’a cependant opéré que peu de changements par rapport à l’œuvre de Stevenson, que ce soit au niveau de l’intrigue ou des personnages impliqués. John Silver est certes devenu Johnny Jump Silver et Trelawney Trelaway, mais dans l’ensemble on retrouve les mêmes rebondissements, les mêmes protagonistes.

Si le récit est bien rythmé et si on se laisse effectivement embarquer sans difficultés dans la quête entreprise par l’attachant Jim Hawkins et ses compagnons, il faut malgré tout avouer que les rares éléments de science-fiction disséminés ici ou là par l’auteur n’apportent, au final, rien de plus à l’histoire. On se prend même souvent à oublier qu’on a affaire à une époque autre que celle du roman d’origine et ce n’est que lorsque le narrateur mentionne la présence d’un ascenseur, d’une voiture ou encore d’un portable qu’on réalise qu’on n’est effectivement plus au XIXe siècle. Et encore, même l’utilisation de ces appareils relevants de la technologie moderne reste plutôt limitée, quand elle n’est pas tout simplement sous-exploitée (faire d’un I-phone une carte au trésor était par exemple loin d’être une mauvaise idée mais l’auteur ne pousse pas son idée assez loin). Le style adopté par Pierre Pelot est quant à lui critiquable (phrase à rallonge, langage très direct, nombreuses répétitions…) même si je ne le trouve pas sans un certain charme. Si le lecteur peut mettre un certain temps à s’y adapter, il permet en tout cas de ne pas oublier la jeunesse du narrateur et la rudesse du monde dans lequel il a grandi tout en apportant une touche de légèreté et d’humour bienvenues à l’ensemble.

 

Avec cette « Île au trésor » revisitée à la sauce science-fiction, Pierre Pelot nous propose une réinterprétation certes peu novatrice mais néanmoins divertissante du roman de Stevenson. Une expédition, un trésor, des pirates, des trahisons, des combats… : tous les éléments sont réunis pour donner naissance à une belle aventure à laquelle le lecteur prend part avec un indéniable plaisir.

Antiquiste passionnée d’art, de cinéma, de voyage et surtout grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement).

Aucun commentaire

  • manh14

    Le roman de Stevenson étant de ceux que j’emporterais en prison ou sur une île déserte, c’est tout dire, je n’en suporterai pas le plagia …C’est pour moi l’archétype du « beau » roman d’aventures, une merveilleuse machine à rêve qui a beaucoup compté dabs ma vie. Quelle pauvreté d’imagination pique certains auteurs, qui sous couvert de redecouvrir de grands textes classiques les barbouillent et les avilissent. Hervé ALLIOUX

    • Boudicca

      J’ai davantage vu cela comme un clin d’œil à l’œuvre de Stevenson, sans prétention. Mais rien ne vaut la lecture du roman original, nous sommes d’accord 🙂

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