Fiction historique

Mère Teresa de Calcutta : Au nom des plus pauvres parmi les pauvres

Mère Teresa

Titre : Mère Teresa de Calcutta : Au nom des plus pauvres, parmi les pauvres
Scénariste : Lewis Helfand
Dessinateur : Sachin Nagar
Éditeur : 21g (collection Destins d’histoire)
Date de publication : 2014 (novembre)

Synopsis : La fameuse mère Teresa s’appelait en réalité Gonxha Bojaxhiu. Née albanaise, elle vit dans l’empire ottoman à Skopje. Alors qu’elle est une toute jeune enfant, Gonxha croit déjà farouchement en Dieu et refuse de suivre ses frères et sœurs, qui ne font que des bêtises. Au contraire, elle essaie de comprendre ses parents qui ne cessent de recevoir de pauvres gens à manger le repas du soir. La mère lui explique qu’ils gagnent plus que ce dont ils ont besoin et que cet argent donné par Dieu doit être dépensé pour aider l’autre. Le papa Nikola est, du coup, très populaire et il fait partie du conseil municipal. Il est toujours très engagé pour défendre la cause des minorités et de ceux qui sont dans le besoin. Pourtant, un jour, la famille est brisée : Nikola meurt dans des circonstances douteuses et son associé récupère tous les biens de la maison. En vivant dans la difficulté, la famille n’aura de cesse de laisser sa porte aux affamés et aux nécessiteux. Un exemple pour celle qui deviendra « Mère Teresa »…

Note 4.0

Je suis reconnaissante, je suis très heureuse de recevoir ce prix au nom des affamés, des nus, des sans-logis, des infirmes, des aveugles, des lépreux, de tous ces gens qui ne se sentent pas voulus, pas aimés, pas soignés, rejetés, ces gens qui sont devenus un fardeau pour la société et qui sont humiliés par tout le monde. C’est en leur nom que j’accepte ce prix. (Extrait du discours prononcé par Mère Teresa en 1979 à Oslo au moment d’accepter le Prix Nobel de la paix)

 

S’il est bien une figure religieuse mondialement connue et unanimement saluée, c’est bien Mère Teresa, cette sœur reconnaissable à son sari bleu et blanc, symbole de son humilité et de sa dévotion envers les pauvres du monde entier. Après Nelson Mandela ou encore Martin Luther King, c’est donc au tour d’Agnès Gonxha Bojaxhi, qui prendra en 1931 le nom de mère Teresa, de se voir consacrer un album chez les éditions 21g dédiées à « celles et ceux qui, par leur volonté, la force de leurs convictions, leurs sacrifices, leur intelligence ou leur courage ont changé le monde ». Et il ne fait aucun doute à la lecture de cette biographie illustrée que la religieuse appartient bien à cette catégorie. De sa jeunesse en Albanie à ses interventions auprès des miséreux du monde entier en passant par ses années d’enseignement au sein de la congrégation des sœurs de Lorette ou encore son action en Inde et la création de son propre ordre religieux, Lewis Helfand et Sachin Nagar reviennent ici sur tous les événements déterminants de la vie de cette femme hors du commun ayant dédiée sa vie au service des plus pauvres. Et quel meilleur moyen de les servir que de vivre avec et comme eux ? Pendant des années, la religieuse résidera donc dans les bidonvilles indiens, soutenant sa population par ses actions envers les mourants, les orphelins ou encore les lépreux, avant d’assumer le rôle « d’ambassadrice » et de parcourir le monde afin d’éveiller les consciences et porter assistance aux plus démunis, de l’Inde à l’Éthiopie, en passant par le Vénézuela ou encore le Liban.

Mère Teresa planche 2

Que l’on soit croyant ou non, il faut admettre que la vie de cette femme d’une patience et d’une générosité sans borne force le respect et l’admiration. Les peuples du monde entier ne s’y sont d’ailleurs pas trompés et musulmans comme bouddhistes ou athées ont tous unanimement salués les efforts de la religieuse dont l’exemple inspira quantité de vocations. L’album revient sur cette dévotion mais en prenant bien garde de ne jamais porter de jugement positif ou négatif sur les croyances du personnage, y compris lorsque sont abordés les deux fameux « appels » que « Dieu » aurait adressé à mère Teresa pour l’inciter à se mettre au service des pauvres. De même, si les deux auteurs ont fait le choix de passer sous silence dans cette biographie les différentes critiques dont elle a pu faire l’objet, le sujet est malgré tout abordé en annexe, de même que des précisions concernant l’organisation de la famille des « missionnaires de la charité » créés par mère Teresa. L’ouvrage aborde en revanche en détail l’essentiel des combats qu’elle a pu mener au cours de sa vie. On lui doit ainsi la création de quantité de structures destinés à aider, soigner ou accompagner les plus nécessiteux : des mouroirs aux orphelinats en passant par des centres d’aide aux handicapés, aux femmes victimes de violence ou encore aux victimes d’addiction. Un mot, pour finir, concernant les graphismes à propos desquels je serais en revanche plus nuancée. Car si certaines planches sont effectivement magnifiques, notamment dans le choix des couleurs, l’aquarelle occasionne cela dit trop souvent une sensation de flou qui devient assez désagréable à la longue car elle donne l’impression de ne jamais vraiment pouvoir cerner les traits des visages des personnages.

Mère Teresa planche 1

Un ouvrage très réussi qui rend un bel hommage à cette femme d’exception et à son combat qui aura permis, entre autre, la création de près de 600 lieux d’accueil en faveur des pauvres partout dans le monde. A ceux qui apprécieraient eux aussi ce concept de biographie illustrée, sachez que la collection « Destins d’histoire » à laquelle appartient cet album prévoit dans les prochains moins de sortir des ouvrages consacrés à d’autres grands personnages, de Gandhi à Einstein en passant par Gustave Eiffel ou encore Louise Michel.

Antiquiste passionnée d’art, de cinéma, de voyage et surtout grande lectrice des littératures de l’imaginaire (fantasy essentiellement).

7 commentaires

  • belette2911

    Ils passent sous silence les suspicions de détournement d’argent… mais tant qu’ils en parlent à la fin, c’est ok. Je ne suis pas pour dénigrer les gens qui ont fait du bien, mais j’aime avoir d’eux un portrait correct, avec le positif et le négatif. 😉

  • Escrocgriffe

    Très belle idée que de consacrer un tel ouvrage à Mère Théresa, surtout s’il y a un regard « critique «  en annexe. Loin de moi l’idée de la juger (franchement, consacrer sa vie aux autres force le respect, quelle femme…), mais je trouve fascinant l’idée qu’un « saint » puisse avoir des zones d’ombre et commettre involontairement des erreurs. Pour moi, ça n’enlève rien au charisme de ce personnage, cela ne fait que lui donner encore plus d’humanité 🙂

    • Boudicca

      Tout à fait d’accord, et c’est justement pour ça que j’apprécie beaucoup les ouvrages de cette collection « Destins d’histoire » qui brossent des portraits toujours très complets mais surtout nuancés 🙂

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