Super-Héros

Wonder Woman, tome 4 : La voie du guerrier

Wonder Woman 4 La voie du guerrier

Titre : La voie du guerrier (War)
Série : Wonder Woman, tome 4
Scénariste : Brian Azzarello
Dessinateurs : Cliff Chiang, Tony Akins, Goran Sudzuka et Aco
Éditeur : Urban Comics (DC Renaissance)
Date de publication : 17 octobre 2014 (2013 en VO chez DC Comics)

Synopsis : Alors que Diana et ses alliés tentent toujours de protéger l’enfant de Zola des forces d’Apollon, le Premier Né, un adversaire invincible, fils des Dieux grecs, et avide de vengeance, se jette dans la bataille. Mais une visite impromptue sur Néo-Génésis, patrie d’Orion, va compliquer la tâche pour Wonder Woman.

Note 2.0

– La perfection, parfois, c’est notre pire ennemi. J’ai essayé d’être parfaite, autrefois.
– Et ?
– J’ai décidé de devenir seulement meilleure. Et un bon moyen de commencer… c’est d’accepter qui tu es.

Wonder Woman est l’une des séries des New 52 (la Renaissance de DC Comics à partie de 2011) ayant su le mieux tirer son épingle du jeu. En élaborant un monde à part des autres super-héros et en se fondant sur une mythologie grecque largement revisitée, le résultat fourni par Brian Azzarello et Cliff Chiang a été longtemps de haute volée. Nous abordons ici le quatrième volume de leur run sur le personnage de Diana Prince, alias Wonder Woman, et La voie du guerrier annonce encore de forts retournements de situation.

La voie du guerrier (War, en version originale) est un arc de seulement cinq chapitres rapides (équivalant aux épisodes originaux 19 à 23) qui poursuit les deux lignes directrices lancées par Brian Azzarello et Cliff Chiang depuis leur arrivée sur cette série : d’abord la mise à l’abri de l’enfant de Zeus, le dieu des dieux qui a disparu de l’Olympe, et de Zola, une simple mortelle que Wonder Woman décide de protéger, ensuite la compétition qui oppose de nombreuses divinités pour s’arroger le trône vacant de l’Olympe. Aux dernières nouvelles, Wonder Woman et son équipe de suiveurs/castagneurs (Arès, Lennox et quelques autres, dont la réfugiée désormais mortelle Hera) protégaient efficacement l’enfant de la jeune Zola ; toutefois, Apollon avait pris le pouvoir sur l’Olympe pendant que renaissait une divinité longtemps restée en hibernation, le Premier-Né, le tout premier enfant de Zeus et d’Hera. Vous suivez ? Tant mieux, ça devrait se simplifier désormais.

Que nous propose vraiment ce volume ? Ici, Brian Azzarello est toujours accompagné par Cliff Chiang évidemment, mais comme sur certains numéros précédents, nous trouvons également Tony Akins, Goran Sudzuka et Aco en complément, ce qui n’aide pas (comme déjà vu précédemment) à la cohérence graphique, mais bon, apparemment ce n’est pas le plus important pour DC Comics de s’attacher à faire de chaque série un tout cohérent. Les deux lignes directrices se rejoignent complètement dans cet arc : nous assistons donc à une suite ininterrompue de combats à répétition désormais, ce qui équivaut à moins de mythologie, à moins de complots et de coups sournois, mais par contre à un aller-retour éclair vers Néo-Génésis juste pour justifier la présence d’Orion dans l’histoire. Tout cela trouve, certes, une conclusion dans ce volume (avec un dénouement tragique à la toute fin), mais l’arc sur l’enfant de Zola et l’émergence du Premier-Né est-il vraiment terminé ? Sûrement non. Toujours est-il que nous avons droit pour finir à un des numéros du Vilains Month justement sur ce personnage mythologique (23.2) : dans ce récit de Brian Azzarello, cette fois-ci dessiné par Aco, Apollon invoque ses oracles au sang frais pour découvrir l’histoire du fameux Premier-Né, le premier enfant de Zeus et Hera. L’idée était sous-jacente à cet événement DC particulier et Brian Azzarello fait ce qu’il peut pour le rendre intéressant. Malgré tout, je m’attendais à quelque chose de bien plus capital pour la suite des événements ; force est de reconnaître que malheureusement non : il faudra attendre le cinquième tome pour en apprendre davantage sur la destinée du Premier-Né.

Enfin, n’y a-t-il pas quelque chose qui manque dans ma critique ? Sûr, rien de rien ? Eh bien, si : l’évolution de la personnage principale, Wonder Woman ! Et oui, ce n’est pas une lubie de ma part, c’est surtout un manque dans ce volume et qui me déçoit plutôt : Wonder Woman n’a pas tellement de poids dans cette histoire. Résumons-nous, la plupart du temps elle subit énormément le poids des événements, ce qui est un incroyable paradoxe pour cette fille de Zeus, pour celle qui appartient à la Trinité DC aux côtés de Batman et Superman, pour celle qui cumule pouvoirs divins et objets magiques ; de temps en temps, elle combat avec force et courage, mais bien souvent elle ne cherche ni à comprendre pourquoi ni à élaborer un quelconque plan (quel intérêt, c’est vrai ? à croire que ce n’est, de toute façon, pas ce qu’on demande à la plus forte de tous les femmes présentes sur Terre…). C’est vraiment dommage, car les chroniques de Wonder Woman telles qu’elles débutaient dans le premier et le deuxième tome étaient particulièrement enthousiasmantes, mais cette poursuite d’aventures stagne vraiment pour ce personnage féminin dont on peut attendre beaucoup pourtant. Quelques mots à la toute fin insinuent un changement notable dans son statut, mais non seulement ce n’est pas quelque chose de certain, mais surtout cela n’arrive pas de suite.

La voie du guerrier, le quatrième tome de la série Wonder Woman, n’offre donc pas un panel très large de contentements. Certes, l’histoire avance, mais très doucement et pas de manière très significative ; certes, l’héroïne est bien présente, mais le lecteur peut se poser la question de son véritable poids dans sa destinée super-héroïque… Bref, c’est avec un peu d’amertume et de légère déception que le cinquième tome se fera attendre, amorçant la fin du run de Brian Azzarello et Cliff Chiang sur cette série phare de l’univers DC Comics.

Voir aussi : Tome 1 ; Tome 2 ; Tome 3

Autres critiques : TheRiddler (DCPlanet), Xapur (Xapur.net) et Yaneck Chareyre (Les Chroniques de l’Invisible)

Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

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