Récit contemporain

L’Or, tome 1 : Issaïas ou le colibri

L'Or 1 Issaïas ou le colibri

Titre : Issaïas ou le colibri
Série : L’Or, tome 1 (série prévue en 6 tomes)
Scénariste : Stéphane Piatzszek
Dessinateur : Frédéric Bihel
Éditeur : Futuropolis (fiche officielle)
Date de publication : 11 septembre 2014

Synopsis : Guyane Française, Maripasoula, au bord du fleuve Maroni. Début des années 2000. Un village pris dans les soubresauts et les violences de la fièvre de l’or. Récit inspiré de la vie quotidienne méconnue et délirante des chercheurs d’or, L’Or est un feuilleton réaliste d’aventure et d’action en Amazonie, à la manière d’un western moderne. Issaias en est le premier des 6 volets.

Note 3.0

– Les gendarmes !
– Ils bougeront pas. Leur moteur est trop faible… Ils savent que c’est cuit d’avance.
– Ils tirent pas ?
– Z’ont pas le droit… Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est te courir après, et un gendarme français, ça galope moins vite qu’une balle de flic brésilien.

L’or, c’est ici l’or qui motive la quantité d’orpailleurs à la frontière entre le Brésil, le Surinam et la Guyane française. Frédéric Bihel et Stéphane Piatzszek débutent ainsi, avec Issaïas ou le colibri, une saga en six tomes chez Futuropolis qui nous dévoilera six points de vue sur l’exploitation et le trafic d’or, là où les principes républicains laissent la place à la jungle et à ceux qui savent en tirer profit envers et contre tous.


Issaïas, héros de ce premier volet, est un jeune Brésilien qui traverse la frontière avec son oncle pour faire fortune dans la recherche d’or. La nouveauté du lieu, la violence imposée par des employeurs peu scrupuleux et un état d’esprit qui ne l’inspire guère, tout se tourne contre le jeune Issaïas. L’environnement est plutôt hostile, mais n’est pas un obstacle majeur quand les vrais ennuis sont de choisir entre opter pour la liberté, se construire un début de fortune et conserver sa vie.

Le scénario de Stéphane Piatzszek s’attache à poser son décor au rythme de l’avancée du personnage principal : l’arrivée et la découverte sont relativement lentes, mais dès qu’un événement survient, tout se bouscule sans ménagement. Les allusions sont déjà multiples au fait de se trouver en partie sur le territoire de la République française, mais de n’y trouver aucune forme d’application des principes républicains posés en métropole, voire même sur la côte nord-guyanaise.

Quant au dessin de Frédéric Bihel, il fuit la ligne claire comme la peste : horizons flous et univers contrastés, ses graphismes proches de l’aquarelle rendent tout particulièrement changeante l’ambiance de guérilla continue qu’inspire ce récit. Certains pourront trouver cela simpliste ou trop embrumé, mais il n’en est rien.

L’Or, tome 1 me faisait envie dès sa sortie mais c’est une Masse Critique de Babelio qui me l’a procuré sous forme de cadeau de Noël en avance, merci à eux et aux éditions Futuropolis qui misent ici sur un duo d’auteurs non novices et sur une série d’ores et déjà construite et programmée en six volets de 48 pages.

Voir aussi : Tome 2

Autres critiques : Stephie (Mille et Une Frasques) et Yaneck Chareyre (Les Chroniques de l’Invisible)

Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

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