Super-Héros

Batman & Robin, tome 1 : Tueur né

Batman et Robin 1 Tueur né

Titre : Tueur né
Série : Batman & Robin, tome 1
Scénariste : Peter J. Tomasi
Dessinateur : Patrick Gleason
Éditeur : Urban Comics (DC Renaissance)
Date de publication : 11 juillet 2014 (2012 en VO chez Urban Comics)

Synopsis : Batman a toujours eu à ses côtés un Robin, mais pour la première fois, Bruce Wayne fait équipe avec la chair de sa chair : le turbulent Damian Wayne. Élevé par la Ligue des Assassins, ce dernier tente tant bien que mal de se montrer digne de son père, mais l’arrivée de Morgan Ducard va l’amener à faire un choix cornélien.

Note 4.0

Il y a des fois où je me dis que même tes secrets ont des secrets.

Le duo mythique Batman et Robin opte pour une nouvelle configuration ! Bruce Wayne et Damian Wayne voient leur aventure narrée par Peter J. Tomasi et Patrick Gleason, à partir du relaunch de 2011 (DC Renaissance, New 52, etc.). Urban Comics lance cette série en librairie après avoir fait le bonheur de leurs parutions en kiosque.

Cette nouvelle version du Dynamique Duo est captivante à plus d’un titre. Déjà, c’est le retour de Bruce Wayne sous le costume de Batman, en parallèle de son aventure contre la Cour des Hiboux et après l’intermède de Dick Grayson. De plus, pour la première fois, le Robin qui fait équipe avec Bruce Wayne est son propre enfant, Damian Wayne, le fils qu’il a eu de Talia Al Ghul. Enfin, en tant que petit-fils du terrible Ra’s Al Ghul, Damian Wayne, introduit dès le tout début du run de Grant Morrison, a été entraîné depuis son plus jeune âge au sein de la Ligue des Assassins et, malgré sa dizaine d’années au compteur, assurance et arrogance sont ainsi ses principales caractéristiques. L’affrontement permanent entre l’impétuosité de la jeunesse et l’expérience paternelle fait donc le sel et l’argument principal de cette série Batman et Robin.

La relation Bruce – Damian est continuellement tempérée par l’éternel Alfred, toujours au service de la maison Wayne et prolixe en bons conseils. Le sens de la famille est constamment questionné et cela prend forme dans contexte du retour de tout un pan intéressant du passé de Bruce : son entraînement avant de devenir le Batman et les ennemis qu’il a pu se faire dans cette période. L’adversaire qui les confronte est alors Personne, dont je ne révèlerai évidemment pas l’identité, mais Peter J. Tomasi s’amuse, à travers quantité de dialogues, à tourner ce nom particulier en blague ou en phrase à double sens tel Ulysse chez le Cyclope dans l’Odyssée. Face à cet énigmatique vilain, Damian Wayne est la petite teigne par excellence certes, mais c’est surtout une « machine à tuer » comme l’indique le titre de ce tome. Grâce à de nombreux détails savoureux et à quelques ruses scénaristiques de mise en scène pour nous épargner certaines scènes trop violentes de l’histoire, Peter J. Tomasi réussit à réutiliser quantité d’informations tout en ne reniant jamais ce qu’il se fait des les nombreuses autres séries autour de Gotham. Sa connaissance parfaite du Batman Universe est vraiment appréciable et, seul hic, cela implique souvent d’avoir lu et bien digéré le Batman Incorporated de Grant Morrison.

De son côté, Patrick Gleason nous fait profiter de son beau style léché. Le dessinateur prend régulièrement appui sur des doubles pages mettant en lumière un moment d’action bien senti ; de plus, il construit assez souvent ses planches en juxtaposant des scènes différentes pour retracer en vitesse, le scénariste aidant, un exposé qui aurait pu être davantage délayé mais aurait alors été bien moins dense et passionnant. Le but est d’avancer et le style graphique incite à progresser rapidement dans l’histoire, d’autant plus que la marque apportée par les deux auteurs rappellent fortement les premières histoires du Dynamique Duo : on court et on saute, on s’amuse et on se met en danger, on se pose des questions, c’est à la fois frais et motivant.

Simple est donc très loin d’être l’ennemi du bon, cette histoire en atteste. Le souci apporté par Peter J. Tomasi au façonnement des relations et des sentiments entre les deux personnages principaux est la marque de fabrique de cette série qui a de beaux jours devant elle, surtout si le dessin de Patrick Gleason ne faiblit pas, du moment que les prochains tomes sont également publiés en librairie.

Voir aussi : Tome 2

Autres critiques : Kameyoko (Fant’Asie) ; Maedhros909 (Lire, voir, jouer, écouter, découvrir) ; Yvan Tilleul (Sin City)

Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

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