Super-Héros

X-Men : Days of Future Past

X-Men Days of Future Past 2014

Titre : X-Men : Days of Future Past
Cycle : Univers cinématographique X-Men
Auteur : Bryan Singer
Acteurs principaux : James McAvoy, Michael Fassbender, Hugh Jackman, Jennifer Lawrence, Patrick Stewart, Ian McKellen, Nicholas Hoult, Peter Dinklage, Josh Helman, Evan Peters, Halle Berry, Ellen Page, Omar Sy, Shawn Ashmore
Budget : 250 M$
Date de publication : 21 mai 2014

Synopsis : En 2023, dans un futur où les espèces humaine et mutante ont été décimées par d’impitoyables robots Sentinelles, les ultimes survivants n’ont plus grand chose à espérer de l’avenir. Dans un ultime effort pour changer le cours tragique des événements, le Professeur Charles Xavier et Magnéto renvoient l’esprit de Wolverine dans son propre corps, en 1973, grâce aux talents de Kitty Pride. Ainsi conscient de l’avenir qui se prépare, il doit y retrouver les jeunes mutants écorchés qu’ils ont été. Car le meilleur moyen d’arrêter la guerre reste encore de ne pas la laisser éclater.

Note 4.0

Sommes-nous destinés à nous entretuer ? Ou pouvons-nous changer, et nous rassembler ? L’avenir est-il vraiment écrit ?

Après avoir lancé les nouvelles moutures super-héroïques au cinéma, mais aussi avoir essuyé les conséquences de plusieurs opus ratés, l’Univers cinématographique X-Men de la Fox se lance dans le crossover tant attendu entre la trilogie originale et le relaunch de X-Men : First Class. L’objectif du retour de Bryan Singer aux commandes est simple : faire cohabiter le maximum de personnages dans une histoire ayant le potentiel d’un Avengers et sans perdre le spectateur devant plusieurs lignes temporelles différentes et l’utilisation du voyage temporel… Rien que ça !


Et d’emblée, on nous plonge dans une première demi-heure d’un véritable film de genre où l’ambiance post-apocalyptique est très prenante. L’ennemi est à la fois inconnu et omniprésent, et Magnéto et tous les autres doivent faire à nouveau face à des camps de la mort. D’entrée de jeu, l’univers des comics est largement présent, on retrouve des têtes connues depuis la première trilogie, le tout est accueillant. En effet, qu’est-ce que cela fait plaisir de retrouver Patrick Stewart en Professeur X et Ian McKellen en Magnéto ! L’un comme l’autre, chacun dans son registre, expire le charisme en seulement trois mots formulés. Deux batailles rapides face aux Sentinelles mettent en avant des personnages secondaires dont les coups d’éclat sont à saluer, notamment un Omar Sy très juste et remarquable en un Bishop, chef de la résistance (disparu Doudou !). Le contexte est posé et, par une pirouette scénaristique, notamment autour des pouvoirs de Kitty Pride, on envoie Hugh « Wolverine » Jackman cinquante ans en arrière pour corriger préventivement ce monde voué à l’extinction.

À partir de ce moment-là, et à de très rares exceptions près, nous nous consacrons exclusivement aux années 1970 (fans des chemises à fleur et des grosses lunettes, bienvenue !) et aux personnages de X-Men : First Class. Les allusions à cet opus se multiplient, d’ailleurs : le devenir de ceux qui n’apparaissent pas, ce qui s’est déroulé pendant ces dix ans d’ellipse, quelques clins-d’oeil à une ou deux scènes mythiques (dont le « Go fuck yourselves ! »), et le tour est joué. Bryan Singer a le mérite de connaître cet univers cinématographique sur le bout des doigts, sans renier le travail de Matthew Vaughn. En revanche, tout du long, il va s’échiner à annuler le X-Men : The Last Stand de Brett Ratner. Toutefois, les spectateurs avertis tiqueront allègrement quand, ça et là, des détails ne manqueront pas de leur rappeler que la continuité entre tous les films X-Men laissent largement à désirer ; là encore, attendez les dernières secondes du film, ainsi que la scène post-générique (et oui, ils s’y mettent aussi, comme dans The Wolverine !) pour comprendre que tout est désormais possible dans cet univers X-Men. Pour le reste de ces détails, je vous renvoie vers la chronologie élaborée par Les Toiles héroïques.

Devant l’une des plus fortes inquiétudes pré-visualisation, nous pouvons répondre que Bryan Singer a réussi à compenser le nombre phénoménal d’acteurs à diriger. Ils offrent des moments de bravoure notables à ceux qui se font rares mais précieux et resserrent son intrigue sur le triangle tendancieux des années 1970 : James McAvoy en Charles Xavier/Professeur X, Michael Fassbender en Erik Lehnsher/Magnéto et Jennifer Lawrence en Raven/Mystique. Nous reprenons quasiment là où nous les avions laissé en 1963 : le premier joue très bien son rôle désabusé, en repli sur soi et en perpétuel questionnement sur la nature de l’homme (sapiens ou superior…) ; le deuxième est froid et charismatique à souhait, chacune de ses mauvaises actions étant systématiquement justifiées, ce qui le rend parfaitement appréciable dans sa cruauté ; enfin, la troisième est déjà moins facile à cerner, à l’image de son pouvoir et d’une Jennifer Lawrence qui me laisse de glace, puisqu’elle se définit avant tout, voire uniquement, par son rapport à Magnéto (très bien mis en scène, cela dit, rappelant souvent des scènes des deux premiers films X-Men). Parmi eux, Wolverine est le déclencheur mais est bien souvent spectateur, ce qui ne le rend pas omniprésent (il attire surtout le public par sa régularité et son postérieur lors d’une scène étrangement ralentie…). Notons, parmi les seconds rôles, un Nicholas Hoult qui campe un Fauve agressif mais un peu Hulk-esque, quelques apparitions notables d’un jeune Stryker et un Evan Peters intéressant, pas gâté par les costumiers (années 1970 oblige, encore une fois, ce n’est pas classe !), mais qui bénéficie de la plus belle et de la plus drôle des scènes de ce film. Enfin, impossible de ne pas s’attarder un petit peu sur la prestation de Peter Dinklage qui joue tout en assurance le personnage de Bolivar Trask ; toutefois, qu’il est dommage de ne pas avoir eu droit à quelques scènes où il soit vraiment mis en avant : systématiquement, il est dissimulé par d’autres, il parle hors champ ou il est spectateur de ce qui se passe. Déception le concernant, surtout quand on voit ce qu’il joue, quand on le laisse faire, dans Game of Thrones.

Un film particulièrement ambitieux, qui pêche par le choix de ces années 1970, mais qui élève sacrément le niveau ambiant des films X-Men comme The Last Stand ou X-Men Origins : Wolverine ou d’autres films actuels comme le récent Amazing Spider-Man 2 raté. Des moments héroïques, des acteurs quasiment tous au top, dont des têtes connues qu’il nous est cher de revoir, et des effets visuels bien rodés donnant à plusieurs reprises de belles choses à voir. Le scénario en imbrications en laissera beaucoup sur le bas-côté, mais tant pis, c’est aussi un film pour les habitués : vive les films de genre !

Autres critiques : Lorhkan (Lorhkan et les mauvais genres), Kameyoko (Fant’Asie), Kimysmile (By Kimysmile !) et Les Toiles héroïques

 

 

Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

Aucun commentaire

  • The Groumph

    Très bonne critique, avec laquelle je ne suis en désaccord que sur un seul point : j’apprécie particulièrement quand les films super-héroiques se plongent dans une époque particulière. C’était un des gros points forts de First Class, avec excellente intégration de la crise des missiles de Cuba et de la guerre froide en général. Singer fait très fort au niveau de l’esthétique 70’s, et les plans filmés en super8 amateurs renforcent l’uchronie de l’univers x-men.

    • Dionysos

      Bryan Singer fait fort en effet pour nous immerger dans ces années 1970, bien d’accord. C’est juste que, personnellement, je n’arrive pas à apprécier cette époque-là, tout simplement^^ Après, il fait ça très bien, oui.

  • Lorhkan

    Un film qui remet pleinement la saga X-Men à sa place : parmi les plus grandes sagas de super-héros !
    Content de voir que Bryan Singer redonne du souffle à cette série, et j’ai déjà hâte de voir la suite.

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