Récit contemporain

Lennon

Lennon Foenkinos

Titre : Lennon
Auteur : David Foenkinos
Éditeur : Plon (Miroir)
Date de publication : 21 octobre 2010

Synopsis : Après une enfance terrible, une plongée précoce dans l’immense célébrité, sa rencontre décisive avec Yoko Ono, des années d’errance et de drogue, John Lennon a décidé d’interrompre sa carrière en 1975, à l’âge de 35 ans, pour s’occuper de son fils Sean. Pendant cinq années, à New York, il s’est retiré de la vie médiatique et n’a pas sorti d’album. C’est durant cette période qu’il a pris le temps de réfléchir à la folie de son parcours. Jusqu’à ce que le fil de son existence soit brutalement interrompu, le 8 décembre 1980, jour de son assassinat par un déséquilibré.
Imaginant les confessions du créateur des Beatles et s’emparant d’une période méconnue de sa vie, David Foenkinos dresse un portrait intime et inédit de John Lennon.

Note 4.0

J’ai pensé que j’allais devenir un monstre de foire enfermé à jamais dans le costume Beatles. Qui sait ? C’est peut-être ce qui se passera. On se retrouvera là-bas, tous les quatre avec des cheveux blancs. Ou chauves. On sera quatre vieux dans le vent.

Comme son idole en 1971, David Foenkinos « imagine ». Il imagine un témoignage poignant de John Lennon sous forme de séances chez le psy au cours des cinq années où celui-ci s’est retiré de la vie médiatique et où il n’a produit aucun nouvel album.

Après une brève introduction pour mettre en place le contexte, on voit rapidement se mettre en place, par l’intermédiaire de David Foenkinos, un John Lennon à fleur de peau qui enchaîne les déclarations sur toutes les meurtrissures qui jalonnent sa vie : comment ne pas être bouleversé par ce témoignage sur des thèmes comme l’angoisse parentale, la maltraitance ou bien le mal-être enfantin ? Ici, on découvre un héros incompris (que, personnellement, je n’ai pas connu de son vivant, ce qui fausse peut-être un peu le jugement sur ces années qui deviennent lointaines) qui a dû constamment faire face à la folie de la célébrité planétaire et également à sa propre folie dévastatrice. Car, en contrepartie, ces séances de psychanalyse à une voix montrent un Lennon hautain, violent et immonde par moment, il faut bien le dire.

Dans ce portrait à sens multiples, l’auteur réussit à ne pas tomber dans l’œuvre du fan de la toute première heure qu’il est pourtant (grâce à l’usage du « je » sûrement, qui lui permet de s’immerger différemment dans la tête de l’artiste), puisque non content de nous offrir plusieurs points de vue contradictoires sur la vie de cette icône quasi immortelle (rappelons-nous que John Lennon fait l’objet de commémoration tous les 8 décembre à New York), il expose d’une manière systématique, mais agréable, sa grande connaissance des détails de la vie des Beatles. Une biographie toute particulière que ce simple « Lennon », aussi vivante et touchante que triste et implacable.

Avec ce roman biographique, je découvre David Foenkinos qu’on me décrit comme un grand auteur (merci pour le conseil de lecture, Carré !) et qui, il me semble, joue sur le sentiment (en tout cas, ses titres La délicatesse ou Les Souvenirs sonnent comme tels). C’est un plaisir qu’il faudra désormais renouveler.

Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

Aucun commentaire

  • belette2911

    Les Beatles n’étaient pas des enfants sages, souvent refusés ou interdits dans des pubs parce que fouteur de merde, déclencheurs de bagarres et fumeur de tout ce qui existait… Très potes avec les Rolling…

      • belette2911

        Pas au départ, ils étaient mauvais garçons, on les a un peu remis sur le droit chemin, avec costards et tout le toutim; mais au départ, c’était pas des anges ! Ensuite, on a cherché à les démarquer des Rolling qui affichaient à fond leurs tendances sales gosses.

          • belette2911

            En effet… j’aime bien les Beatles, mais j’ai aussi un faible pour les Rolling et les deux sont dans ma discographie, bien qu’ils ne soient pas de ma génération, mais ma mère écoutait la radio et j’ai été bercée avec les vieux rock… 😉

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