Polar - Thriller

Tony Chu, détective cannibale, tome 1 : Goût décès

Tony Chu détective cannibale 1 Gout décès

Titre : Gout décès (A Taster’s Choice)
Série : Tony Chu, détective cannibale, tome 1 (Chew)
Scénariste : John Layman
Dessinateur : Rob Guillory
Éditeur : Delcourt Comics (Contrebande)
Date de publication : septembre 2010 (novembre 2009 en VO chez Image Comics)

Synopsis : L’Inspecteur Tony Chu a un secret. Ou plutôt un pouvoir… Enfin, quelque chose d’un peu bizarre qui fait de lui un cibopathe. Cela signifie qu’il est capable de retracer psychiquement la nature, l’origine, l’histoire et même les émotions de tout ce qu’il ingurgite. Cela fait de lui un enquêteur de premier ordre, notamment lorsqu’il doit « goûter » à la victime d’un meurtre pour coincer le criminel… Ses capacités hors du commun vont l’amener à enquêter sur des affaires plus étranges les unes que les autres.

Note 4.0

Ce n’est qu’une blessure superficielle. Un des avantages indéniables de mon physique opulent est la difficulté qu’il pose aux armes, en dehors des balles les plus déterminées.

Préparez-vous solidement l’estomac, car avec Tony Chu, vous allez mettre vos boyaux à rude épreuve, mais davantage pour le meilleur que pour le pire ! (Enfin pour nous, pas pour lui, évidemment…)

Tout d’abord, je ne comprends vraiment pas le choix des éditions Delcourt de transcrire le nom original du héros « Tony Chew » en « Tony Chu » : non seulement nous gardons la même prononciation, mais en plus ça n’apporte rien en termes de contenu, et surtout, surtout, nous perdons malheureusement le jeu de mauvais original entre le nom de famille du héros et le verbe « to chew » en anglais signifiant « mâcher »… ce qui veut tout dire ici sur le script ! Bref, un changement bien malheureux de la part de Delcourt.

En effet, nous avons ici affaire à Tony Chu/Chew, policier de profession mais cibopathe par obligation. Il peut retracer le cheminement suivi par tout ce qu’il mangé, excepté la betterave, sa kryptonite à lui. Affaires criminelles oblige, il va finir par tomber dans la cannibalisme, mais uniquement par conscience professionnelle ! Rien qu’avec ça, il faut quand même saluer la construction de l’intrigue et l’astuce en général dont fait preuve ce comics. L’histoire est bâtie comme une série télé (avec la tentation du résumé initial qui pourra agacer certains lecteurs) et est franchement boosté à l’hémoglobine. On sent que John Layman se fait plaisir sur ce personnage qu’il a créé de toutes pièces avec Rob Guillory (dont je découvre le dessin tranchant et carré, mais parfaitement agréable car l’action et les émotions sont transcrites dans des postures très complexes) : la suite risque bien d’être dans la même veine, voire plus ardu encore, car se profilent déjà dans ce tome un univers peuplé de créatures et de pouvoirs fantastiques, dans les sens du terme. Et si le twist final est classique (mais avant tout efficace), il est surtout qu’on reprendra avec grand plaisir de cette série pour goûter un peu plus la vie bien peu banale de Tony Chu/Chew.

Bref, je sens que je vais suivre ce duo John Layman-Rob Guillory pendant encore un bon bout de temps ! À vos fourchettes et vos serviettes !

Autres critiques : Belette (The Cannibal Lecteur)

Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

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