Science-Fiction

Un dimanche studieux aux Utopiales 2013

Affiche Utopiales 2013

Le compte-rendu arrive un peu tard (et les souvenirs s’effritent aussi), mais le voilà enfin ! Cette deuxième journée (seulement deux sur les cinq jours du festival, certes, c’est malheureux) du dimanche 3 novembre 2013 nous a permis de flâner davantage dans le centre des congrès de Nantes au hasard des multiples activités proposées par ce festival.

Après une partie de matinée passée autour du château des Ducs de Nantes (voir notre galerie), retour au festival. La Librairie offre encore nombre de dédicaces et tant de livres à découvrir, mais cette fois-ci, il s’agit de sortir la tête des livres pour voir ce qui peut se passer quand leurs auteurs tentent de parler de leurs œuvres. Que ce soit par des conférences au rez-de-chaussée, des entretiens à l’étage, des animations au sous-sol ou même des expositions un peu partout, il y a toujours de quoi dire sur les livres !

La première chose qui frappe quand on entre dans les Utopiales, c’est la place prise par les différentes expositions de l’édition. Tout d’abord, les Cités fertiles de Vincent Callebaut nous dévoilent des bâtiments futuristes se fondant sur une grande incorporation de la nature dans l’architecture : très intéressant dans le fond comme dans la forme, car non seulement c’est beau à regarder mais en plus au niveau écologique il est largement temps d’y réfléchir et de miser là-dessus (et pas que pour que Dubaï ou Singapour gagnent le record mondial de hauteur des tours ou immeubles). S’enchaînent ensuite les expositions Souvenirs de L’empire de l’atome sur les influences de T. Smolderen et T. Clérisse, et Raymond Poïvet, le pionnier de la bande dessinée qui multiplie les planches originales pour détailler son travail. Enfin, plusieurs ateliers constituent l’exposition Futuro Technos et proposent d’approcher les prochaines inventions technologiques qui investiront potentiellement notre quotidien à moyen terme.

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Pour le reste, difficile d’assister à de nombreuses conférences avec l’affluence de ce festival, c’est d’ailleurs un gros problème, il y a pourtant des places assises en nombre mais certains visiteurs passent tellement leur journée là qu’il est souvent impossible de s’insérer auprès de la scène. Pour autant, nous avons réussi à suivre une conférence et demie en s’incrustant au milieu des spectateurs. Tout d’abord, la rencontre avec Jean-Claude Mézières, dessinateur-papa de Valérian et Laureline, nous permet de découvrir ou re-découvrir cette saga d’aventures cosmiques. Il nous détaille ses personnages, son parcours de ses débuts à ses projets, etc. On vous laisse l’enregistrement d’ActuSF de meilleure qualité que le nôtre.

Encore plus passionnant ensuite : « Les enfants de Jules Verne » ! En 2001, Serge Lehman titrait ainsi la préface de l’anthologie-événement Escales sur l’horizon (Fleuve Noir) et rappelait notre héritage. Mais, la question mérite d’être reposée, à chaque décennie : qui sont les enfants de Jules Verne ? Sont-ils français, ou européens, américains ? Cet engouement pour l’objet technique est-il toujours vivace dans nos rangs ? Pour y répondre, modérés par Jérôme Vincent, furent réunis Andreas Eschbach, auteur de science-fiction allemand (qui n’a pas eu le loisir de beaucoup répondre dans cette conférence, malheureusement), Jean-Yves Paumier, vernien renommé, Simon Bréan, universitaire spécialisé sur la question qui cherchait à monopoliser la question, et enfin Nicolas Fructus qui, heureusement, a un peu sauvé la discussion en apportant sa fraîcheur et ses réflexions personnelles sur le style vernien dans notre littérature actuelle (article ActuSF connexe).


Télécharger les deux conférences en un clic : MP3 (première conférence tronquée, mais deuxième au complet)
 

La majeure partie des visiteurs cosplayeurs avait misé sur le steampunk (seuls quelques anges, démons et personnages de comics variaient un peu : notamment une Harley Quinn réussie qui fendait la foule avec son énorme marteau). La Breizh Steampunk Society possédait même un stand au sous-sol du centre des congrès, entre les vendeurs d’occasion, les zones de jeu et les stands de dessinateurs.

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Enfin, j’ai choppé une ultime dédicace à la volée de la part d’Andreas Eschbach (sur son tout premier roman, Des milliards de tapis de cheveux) qui, sur le moment, n’avait personne (honte aux derniers visiteurs !). Plutôt fatigué après plusieurs journées de festival, à l’entendre, parmi toutes ses sollicitations (conférences, dédicaces, etc.), il n’a même pas pu se caser une simple séance de cinéma pendant la semaine des Utopiales !

Pour vraiment finir, je préciserai un peu tout ce qui concerne l’organisation et la sécurité du festival. En effet, autant à l’entrée, l’idée est très bonne d’attribuer un bracelet de couleur à chacun (et ça tourne chaque jour), c’est un très bon système, simple comme tout, autant je suis beaucoup plus sceptique sur ce qui est organisé à la Librairie. Il s’agit de marquer, vignettes à l’appui, les livres qu’on amène, déjà achetés, dans ce lieu commercial. Quand on a un ou deux livres chacun, ça passe, mais quand on a trois sacs bourrés à ras-bord pour des dizaines de dédicaces ou d’achats de la veille, ça devient vite saoulant, pour nous comme pour les hôtesses à l’accueil. Le pire est qu’il n’y a eu aucun contrôle de tout le weekend. Bien sûr, c’est contraignant, mais ça embête ceux qui jouent le jeu, sans contraindre du tout ceux qui profitent à tous les coups de ces festivals pour se constituer une bibliothèque gratuitement. Bref, petit coup de gueule malheureux sur ce point !

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Un dimanche plus raisonnable donc, passé à fouiller le festival de fond en comble, entre conférences, expositions et autres activités. Finalement, c’est peut-être le section Jeux vidéo qui aura besoin d’être développée dans les années à venir (sûrement trop peu de matière à valoriser en France).

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Kaamelotien de souche et apprenti médiéviste, tentant de naviguer entre bandes dessinées, essais historiques, littératures de l’imaginaire et quelques incursions vers de la littérature plus contemporaine. Membre fondateur du Bibliocosme.

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